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Le principal défaut de Ségolène Royal, c’est le PS

04/12/2010

Après son échec de 2007, Ségolène veut rempiler. Il lui reste à s’affranchir des boulets de Solférino.

Est-ce du comique de répétition ? Ségolène Royal vient de se lancer dans la course aux primaires du PS. Elle a pris de vitesse Aubry et DSK. Les candidatures de Montebourg, Valls ou Hollande sont déjà ringardisées. Depuis son échec en 2007, on se demandait si elle était toujours en course, si elle n’avait pas perdu trop d’amis. Elle a voulu prouver qu’elle était toujours présente, joli coup médiatique. Pensant que DSK ne peut rassembler la gauche et qu’Aubry n’est pas assez charismatique, Royal croit en elle. Mais pour défendre quoi ?

Le ségolénisme est fondé, entre autres, sur un postulat : les partis politiques classiques sont has been. Ils sont devenus des carcans, des barrières entre les élites et le peuple. Chose qui a poussé Royal à promouvoir les primaires ouvertes. Si l’efficacité de son remède reste à prouver, son diagnostic est bon. Le PS parle au PS mais pas au peuple. Sa pensée est paralysée par les conflits de personnes et les logiques de courants. Le « pacte » proposé par Aubry avec Royal et DSK montre que ses élites cherchent encore à verrouiller le parti.

La patrie ou le parti ?

Là est le problème. Royal a du mal avec la logique intrapartisane alors que  les élites solférinesques aiment la petite cuisine de fin de Congrès. La ligne Royal, c’est parler aux gens pas aux courants du PS. Sur son versant négatif, cette stratégie peut se limiter à des coups médiatiques voire de la démagogie. Sur son versant positif, elle peut aller chercher les voix qu’il manque au parti. Celles des électeurs ne se reconnaissant pas forcément dans le PS ni même dans la gauche mais qui cherchent une alternative au monde tel qu’il est.

Sur plusieurs thèmes, Royal a su s’affranchir des dogmes de son parti. Notamment sur la sécurité. Mais le processus des primaires va compliquer les choses. Elle sait que jouer la rebelle est rentable médiatiquement mais pas politiquement. Les règles du PS vont s’imposer à elle qu’elle le veuille ou non. Alors elle tente de jouer la meilleure copine d’Aubry, elle annonce que DSK ferait un bon Premier ministre. Ségolène a le cul entre deux chaises : le peuple et le PS. Ses vrais adversaires, ils sont plus à Solférino qu’à l’Elysée.

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  1. 04/12/2010 à 23:14

    A force de parler de rénovation plutôt que de la mener dans les faits, le PS risque effectivement de devenir son propre obstacle en 2012.

    • 04/12/2010 à 23:23

      Je ne suis pas fan d’elle, mais Royal a au moins le mérite de bousculer certaines lourdeurs… Le PS ne bouge pas, il reste verrouillé par son appareil.

  2. 05/12/2010 à 15:36

    Très bonne analyse ! Le principal défaut de Ségolène Royal, c’est son parti. Tout est dit.

  3. Japp
    05/12/2010 à 15:40

    Ségolène Royal avait déjà compris depuis 2006 que le PS préférait conserver ses baronnies et ses fiefs que de lui livrer la victoire. Elle sut alors que le PS était devenu une machine à perdre. Ségolène Royal partît alors en campagne avec bravoure accompagnée de traitres déguisés en soutien. La direction hostile à sa victoire aux primaires contre les élites du Parti plus intelligents qu’elle, bien-entendu, lui refourgue un programme présidentiel irréalisable qui devait la paralyser. Comme François Mitterrand à ses trois candidatures, Ségolène Royal doit s’extraire du PS pour le maitriser. François Mitterrand affrontait jadis la ligue rocardienne et Ségolène Royal affronte, quant à elle, la ligue jospiniste dont on connait les dégâts causés lors de la campagne présidentielle de 2007. Rocard, toujours lui n’a-t-il pas voulu qu’elle lui cédât la place ?

    Et j’ajoute que la victoire volée au calamiteux congrès de Reims en 2008, n’est qu’une suite logique…Jospin battu lamentablement s’était pourtant vu remettre les clés du PS… Comme dirait Chabot « A vous de juger ! »

    • 05/12/2010 à 15:58

      Le drame, c’est qu’elle pourra difficilement faire campagne contre le parti. Sauf si on veut tomber dans la cacophonie générale…

  4. Jacques MICHEL
    05/12/2010 à 16:01

    C’est pourquoi et j’en reviens toujours à mes moutons,Ségolène aurait dû après le congrès de Reims quitter le PS et fonder sa propre formation politique. Le succès aurait été sûrement au rendez-vous.

    • 05/12/2010 à 16:05

      Je n’en suis pas sûr… cela aurait été un geste radical. Est-ce que les militants et élus l’auraient suivie ? Il y a aussi la question des sous.

  5. 05/12/2010 à 16:45

    Flop Royal !

    Deux exemples à se mettre sous la langue :
    Qu’est-ce qui a pu pousser Fadella Amara qui n’est ni pute ni soumise à faire partie du gouvernement Fillon ?
    L’opportunisme ? Non… l’arrivisme ? Peut-être.
    Ce serait plutôt un défaut de composition… très haut niveau de prostitution qui consiste à ne pas vendre son corps mais à sous louer son âme…
    La voilà Kaput et casse-croute, avec ses contradictions dans ses valises, il ne lui reste plus qu’à prendre l’avion du Royal air baroque pour se remettre en état de navigation.
    Parce que Ségolène elle, est plus réelle que Royale… elle vient de faire un pied de nez à la rose schizo-parano en s’autoproclamant scélérate…. Je veux dire candidate à sa propre récession.
    Elle a perdu une fois… pourquoi pas deux ?

    http://www.tueursnet.com/index.php?journal=Royal

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