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Posts Tagged ‘Peillon’

La « people-litique », misère du journalisme

22/11/2009 4 commentaires

Clash Peillon/Royal, réconciliation Bayrou/Cohn-Bendit. La « pipolisation » de l’information met à jour la solitude du journaliste.

Les journalistes ne pensent qu’à ça. L' »information » politique aime parler des conflits de personnes. Vincent Peillon et la « psychiatrie lourde » de Royal, Bayrou qui se réconcilie avec Cohn-Bendit. Les idées, les enjeux disparaissent derrière ce qui ne semble plus être qu’un mauvais épisode de « Dynastie« . La politique n’est plus la « gestion de la Cité », elle se coupe de tout lien avec la société. Plus elle se « peoplise », moins elle se politise.

Bien sûr, les conflits de personnes font partie de la vie politique. La politique est indissociable du pouvoir, de l’ambition. Encore faut-il ramener ces questions à leur juste place. Les conflits de personnes sont aussi des conflits d’idées. La relation Bayrou/Cohn-Bendit est aussi la rencontre entre l’écologisme social-démocrate et la démocratie-chrétienne. C’est plus compliqué que de savoir s’ils vont faire une photo ensemble.

Les journalistes vivent dans leur bulle

Évidemment, les politiques jouent sur cela. Les journalistes n’inventent rien. Pour se mettre en avant, ils font de l’esbrouffe, balancent des « petites phrases ». Il y aura toujours un micro ou un bloc-notes pour relayer leurs sorties. Tout le monde y gagne, machin fait la une des journaux et les médias font du buzz pour pas cher.  Par cette dérive commerciale de l’information, la « pipolisation » met à jour la solitude des journalistes.

Le journaliste vit dans sa bulle. Il passe son temps dans les arcanes du pouvoir, à cirer des pompes pour avoir sa « petite phrase » en « off ». Il n’a plus vocation à alimenter le débat public mais à servir de faire-valoir aux ambitions des uns et des autres. Il n’enquête plus, il tend le micro. Ces petites histoires, il les aime parce elles font partie de son univers. Il n’est plus là pour contester le pouvoir mais pour le sublimer.

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Martine Aubry : l’échec

02/03/2009 Commentaires fermés

La première secrétaire voulait rénover le PS. Elle n’a pas pu l’empêcher de retomber dans ses pires travers.

Petits arrangements entre amis. Les socialistes rejouent le même film même si le metteur en scène a changé. Samedi, le Conseil national du PS a adopté à la quasi unanimité les listes pour les Européennes de juin, listes soumises au vote des militants le 12 mars. Après l’entrée des ségolénistes dans la direction du parti, le Parti de la Rose semblait repartir sur de bonnes bases. Erreur, la constitution des listes a été gangrénée par le jeu habituel des courants et sous-courants.

Premier accroc : Vincent Peillon. Elu dans le Nord-Ouest en 2004, « parachuté », malgré lui, dans le Sud-est en juin. La liste Nord-Ouest sera dirigée par Gilles Pargneaux, chef du PS nordiste et fidèle d’Aubry. Aurélie Filippetti, fidèle ségoléniste, sera en 3ième place dans l’Est. Député de la Moselle, elle pourrait voir sa circonscription menacée par le redécoupage électoral. Choix dénoncé par Safia Otokoré, proche de Pierre Moscovici, refusant la 9ième place. Elle déplore « que la 3ième place soit attribuée par le jeu des motions à une députée qui va abandonner ses électeurs« .

La loi des courants

Déçu, Gérard Collomb, maire de Lyon, parle « de reprendre [son] indépendance » dans le dernier JDD. Son ami Thierry Philip a été écarté au profit de Peillon. Gilles Savary pourrait le rallier. Il accuse Peillon de l’avoir fait évincer de la liste Sud-Ouest au profit d’Eric Andrieu, chef du PS audois. Tous avaient soutenu Royal à Reims. De son côté, Moscovici, dénonce le poids des fidèles de Bertrand Delanoë au sein de leur tendance commune. Pour son amie Michèle Sabban « la préparation des Européennes a montré le manque de solidarité et de loyauté de Harlem Désir« , lieutenant du maire de Paris.

Le PS tente de faire bonne impression. Une faible majorité au CN aurait été désastreuse pour son image. L’effet est de courte durée. Arnaud Montebourg a beau parler de « progrès indéniables accomplis dans l’esprit rénovateur« , Aubry peut bien se dire « heureuse […]  que les socialistes soient rassemblés face aux Français« , rien n’y fait. Comme Paris, le PS sera toujours le PS. Mais il est encore loin d’être un « parti-lumière ».

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Ségolène Royal, l’épine du Parti de la rose

27/02/2009 Commentaires fermés

Les ségolénistes entrent à la direction du PS. L’ex-candidate tient toutefois à garder son autonomie.

Un pied dedans, un pied dehors. C’est la stratégie de Royal vis à vis du PS. Dedans, elle a placé certains de ses poulains à la direction du parti. Comme Aurélie Filippetti, Guillaume Garot ou Najat Belkacem. Dehors, il y a son association « Désirs d’avenir » et ses déplacements tonitruants comme récemment en Guadeloupe. La picto-charentaise est convaincue que pour se lancer vers 2012, elle doit que séduire plus son parti, elle doit séduire l’opinion. Même en jouant solo.

Elle sait occuper l’espace médiatique. Son déplacement outre-mer a suscité la polémique. Le secrétaire général du Medef local lui a suggéré de se « casser«  l’accusant de récupération politique. Au PS, on jaze aussi. Mercredi 18, sur France Inter, Martine Aubry, première secrétaire, lui avait refusé un mandat du parti pour son escapade. Royal veut avoir sa propre expression politique. Jeudi, elle a réclamé l’annulation du plan social à Valeo. Elle a aussi ses « snipers » attitrés comme Delphine Batho, députée des Deux-Sèvres, son « fief »

Toujours en solitaire

Ses coups médiatiques frisent parfois le ridicule. La faute à une communication fondée sur le choc, trop improvisée. En janvier, elle déclarait avoir inspiré la campagne de Barack Obama. Mardi, elle affirmait que sa présence en Guadeloupe avait permis la reprise des négociations. Ses propos sur les augmentations des ministres du Gouvernement Fillon ont été dézingués par le Libération d’hier. Le quotidien écrit que Royal s’est trompée en disant que les ministres ont vu leurs salaires augmenter de 150% depuis mai 2007. La dernière augmentation notable remontant à l’été 2002.

Même ses soutiens s’agacent. Manuel Valls déclarait mercredi sur Europe 1 que Royal ne devait pas uniquement susciter « la polémique » « comme c’est le cas […] à travers ce déplacement en Guadeloupe« . Vincent Peillon, jadis premier ségoléniste, prend aussi ses distances. L’Express de la semaine dernière lui prête des propos qualifiant sa camarade de « demi-dingue« . Officiellement, il « n’exclut rien » pour 2012. Ségolène Royal n’aime pas s’encombrer d’alliés. Mais de là à se passer d’amis…

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