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Il n’y a plus d’Etat RPR, juste un Etat Sarkozy

23/11/2010 1 commentaire

Le chef de l’Etat n’est pas revenu aux fondamentaux du RPR. Il a concrétisé leur abandon.

C’est la phrase du remaniement : « le retour de l’Etat RPR ». Avec la fin de « l’ouverture », le retour de Juppé, l’éjection de Morin et Borloo, la gauche, les centristes et les éditorialistes ont tous dénoncé ce verrouillage du gouvernement. Dans la perspective de 2012, on aurait pu croire que Sarkozy cherche à retrouver ses « fondamentaux », à galvaniser  son électorat plutôt qu’à chercher des voix qu’il n’obtiendra jamais. Après le Président « calme et posé », c’est le Président « bien à droite » qui est ressorti des analyses post-remaniement. Foutaises.

Il n’y a plus d’Etat RPR, il y a juste un Etat Sarkozy comme dirait l’autre. Faire référence au RPR, c’est évoquer une génération (les chiraquiens) et un courant d’idées (le néo-gaullisme). Sarkozy n’est rattaché ni à l’un ni à l’autre. Le Karachigate prouve, s’il en était besoin, qu’il y a toujours une guerre entre chiraco-villepinistes et sarko-balladuriens. Pour le reste, la Sarkozie n’a aucune idée. C’est juste un club de fans avec pour seule conviction la dévotion à un leader. Elle n’a rien à voir avec les fondamentaux du bon vieux RPR.

Sarkozy, l’anti-gaulliste

Par exemple, sur l’idée de souveraineté. Sarkozy préfère tisser des relations militaires avec l’Angleterre au détriment de l’Allemagne et de l’Europe. Au Sommet de l’OTAN, il a validé la création d’un bouclier anti-missiles… sous la coupe des  USA. Il y avait au cœur du gaullisme et, dans une moindre mesure, du néo-gaullisme de Chirac, un attachement aux valeurs de souveraineté, à « une certaine idée de la France ». Une idée sans doute réac mais plus crédible que feu « l’Identité nationale ». Et qu’en reste-t-il aujourd’hui ? Pas grand chose.

Idem sur la sécurité. Le dada et le plus grand fiasco de Sarkozy. Il brandira de belles statistiques officielles mais on sait ce qu’elles valent. Il faut désormais des drames, comme à Marseille, pour qu’il lâche ici et là plus de moyens humains pour la police. Pour faire peur aux délinquants et attirer les caméras, Sarkozy brandit sa matraque comme d’autres leur sabre de bois. Mais ailleurs, les flics restent soumis aux baisses d’effectifs. Si on est de gauche, on veut naturellement virer Sarkozy en 2012. Si on est de droite, on devrait y réfléchir.

 

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Roms : quand Bruxelles fait (mal) le job du PS

29/09/2010 Commentaires fermés

Sans ligne claire sur le sujet, le PS en est réduit à suivre la Commission européenne.

Scoop : les Bolcheviks ont pris le pouvoir à Bruxelles. La Commission vient d’être renversée par le Politburo du PCUE (Parti Communiste de l’Union Européenne). Je plaisante. Mais à lire certains commentaires, le nouvel espoir de la gauche européenne n’est pas Ed Miliband mais Viviane Reding, commissaire à la Justice. Cette dernière s’était opposée vigoureusement aux expulsions de Roms pratiquées par la France. La Commission vient d’ailleurs de lancer une procédure d’infraction contre Paris. Aux grands applaudissements du PS.

On pourrait s’en réjouir. En effet, ce n’est pas joli-joli de discriminer les Roms. Plus sérieusement, il est inquiétant de voir ce qui aurait dû être un vrai débat politique en France devenir un conciliabule juridique à Bruxelles. La faute à un climat nauséabond. Et le monde politique français, gauche comme droite, en est le premier responsable. La polémique sur les Roms venait au cœur d’une surenchère sarkozienne stigmatisant tous les avatars de « l’étranger ». Mais comment incarner l’Ordre moral tout en supprimant des postes de flics?

Viviane Reding, l’amie des Roms… et du patronat

Le PS a répondu mais à côté de la plaque. Son principal argument reste le point Godwin. Le PS préfère l’outrance au courage, parler directement immigration et intégration est encore tabou pour lui. Et quand Aubry est confrontée à ces problèmes sur ses terres, elle esquive. Idem sur la sécurité, le forum qui devait être organisé sur cette question a été reporté sine die. Officiellement pour cause de manif sur les retraites.  Sans ligne politique sur ces sujets, le PS n’a pu que suivre la ligne juridique de Bruxelles. Une vraie démission.

La Commission n’est pourtant pas une alliée pour le PS. En tous cas, pas quand elle érige la rigueur budgétaire en dogme. Reding est peut-être l’amie des Roms mais pas celle des consommateurs quand elle s’oppose aux recours collectifs.  Que le PS aille chercher ailleurs ses billes pour contrer Sarkozy. Vu l’échec de sa politique de sécurité, ce ne sera pas difficile. Ce sera toujours mieux que se raccrocher aux wagons bruxellois. Comme si Barroso pouvait combler le vide du parti. Qu’on lui demande de se présenter aux primaires tiens.

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Nicolas Sarkozy a ressuscité la droite… Malgré lui

25/09/2010 Commentaires fermés

Face à la démagogie élyséenne, une autre droite se réveille. Elle aboie mais ne mord pas encore.

Il était jusque là le tueur de la droite. En prenant l’UMP puis l’Elysée, Sarkozy et ses sbires avaient réussi à transformer la majorité en un club de pom-pom girls. L’UMP était endormie, elle avait un leader mais pas d’idées. Le parti était devenu une annexe de la Cour dont l’unique valeur était l’allégeance au Roi. Car le seul fondement du sarkozysme, c’est Sarkozy. Selon les circonstances, la Sarkozie s’inspire de Guy Môquet ou de Charles Maurras. Elle n’est ni libérale, ni gaulliste, ni fasciste. Les idées l’emmerdent, seuls les sondages comptent.

Tout ça, c’était avant. Avant que l’Elysée cherche à bouter les Roms hors de France tout en supprimant des postes de flics. Une autre droite s’est alors réveillée et de (timides) critiques sont apparues. Évidemment, il y a des ambitieux qui pensent au remaniement ministériel approchant. Il y a aussi des hypocrites qui contestent après voir tout approuvé et qui se tairont ensuite. Mais le fait est  que le  patrimoine idéologique de la majorité n’est pas exactement celui des spin doctors de l’Elysée. Et certains commencent à s’en rappeler.

MAM, Fillon, Borloo, alibis de Sarkozy?

Notamment au centre-droit. Ce courant est lui-même éclaté en deux tendances. D’un côté, des libéraux tant sur le plan économique que politique, des enfants de Giscard partisans d’une stricte gestion budgétaire. Il y en à l’UMP et au Nouveau Centre. Mais cette tendance n’a pas de vrai leader. Raffarin est trop ringard et Morin a le charisme d’une clarinette. Face à eux, il y a un centrisme plus social qui tient à l’Etat-providence. Avec Borloo en chef de file. Mais ce poids lourd du gouvernement semble n’être que le flotteur gauche de Sarkozy.

Il y a aussi les néo-gaullistes. Après Villepin, il faudra peut-être compter avec Alliot-Marie. Elle a publié une tribune dans le Figaro de jeudi. Elle y loue la « puissance agricole » de la France et une « certaine idée de l’Etat garant de l’intérêt général ». Du Général tout craché. Elle a aussi rembarré Hortefeux qui voulait des juges élus. On pourrait s’en réjouir. Mais MAM, comme Borloo et même Fillon, risque de n’être qu’un appeau pour élargir les soutiens elyséens. L’autre droite s’est réveillée, il faut encore qu’elle sorte du lit sarkozyste.

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En France, on n’a pas d’idées mais on a des journalistes

19/09/2010 3 commentaires

La presse fustige la politique « xénophobe » de Sarkozy. Plus par suivisme que par conviction.

« Cet homme est-il dangereux ? » C’est la une du Nouvel Obs de la semaine dernière sur Sarkozy. Dans le magazine, Hervé Algalarrondo, rédacteur en chef adjoint au service politique, s’interroge : « Cet homme est-il dangereux ? Le plus problématique dans cette surenchère sécuritaire, c’est son fondement électoraliste ». Le même écrivait en juin 2009 : « Le recentrage opéré (lors du discours de) Versailles marque le passage de l’après-2007 à l’avant-201. Un article paru dans le numéro « Les habits neufs du président Sarko ».

En juin 2009, l’Obs voit un Sarkozy « recentré », en septembre 2010, il est « xénophobe ».  La presse est moutonnière et volatile, elle suit la mode comme une ado. Quand la thèse en cours est le recentrage de Sarkozy, elle détectera tous ses signes « d’ouverture » :  Mitterrand nommé ministre, l’influence de Carla… Quand la thèse en vogue devient celle d’un président quasi-fasciste, elle se penchera sur le « malaise » des ministres « d’ouverture ». Que ce soit pour dénoncer ou applaudir, la presse agit en meute. Quitte à retourner sa veste.

Le parti du vide

Le fonctionnement de la presse n’est pas qu’une affaire de conviction. La corporation n’est pas pro ou anti-Sarkozy par idéal. Elle l’est par opportunisme. Les sondages d’opinion, les éditoriaux des stars, tout cela produit un discours ambiant dans le petit milieu journalistique. Un discours qui prend des airs de validation scientifique pour n’importe quelle théorie. Et briser cette doctrine, c’est prendre un risque. C’est prendre du temps pour trouver d’autres sources,  c’est sortir du « c’est dans l’actu » ou du « ça intéresse les gens ». Une hérésie.

Les médias ne suivent plus une ligne éditoriale propre, la presse de gauche ou de droite est morte. Il suffit de comparer les unes de l’Obs, du Point ou de l’Express pour le comprendre. Malgré leurs différentes étiquettes partisanes s’y succèdent en couverture les mêmes Francs-maçons ou palmarès des lycées. Des sujets justifiés non pas par leur intérêt politique ou économique mais par le fameux « ça intéresse les gens ». Attaquer la presse parce qu’elle serait trotskiste ou sarkoziste est une impasse. Son vrai parti, c’est celui du vide.

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Le PS a poignardé la République, Sarkozy l’a achevée

08/08/2010 Commentaires fermés

En matière républicaine, les socialistes n’ont aucune leçon à donner au chef de l’Etat.

Une « dérive anti-républicaine ». C’est la réaction (tardive) de Martine Aubry, première secrétaire du PS, aux propos de Nicolas Sarkozy sur la déchéance de la nationalité. Il faut dire qu’on se lâche à droite sur l’insécurité. Jeudi dernier sur Europe1, Frédo Lefebvre, porte-parole de l’UMP, parlait des « étrangers » comme « un problème majeur dans notre pays ». Pour galvaniser ses troupes, la sarkozie n’a rien trouvé de mieux que de monter les gens les uns contre les autres. La République paiera pour l’affaire Woerth.

Il en reste que c’est bien joli d’invoquer la République à tout bout de champ. Mais qu’est-ce qu’exactement ? La République s’est construite contre les privilèges féodaux, le cléricalisme. Aujourd’hui, c’est devenu un concept valise. On  retrouve ce terme dans le nom de divers mouvances de gauche et de droite comme le mouvement République solidaire de Villepin, l’ex-Rassemblement pour la République de Chirac, l’ex-club Pour une République sociale de Mélenchon ou le Mouvement Républicain et Citoyen de Chevènement.

La République est déchue

Si le concept s’est vidé de son sens, le PS n’y est pas étranger. Sur les questions de sécurité ou de laïcité, il a trop laissé filer par peur de toucher des sujets sensibles. Sur la souveraineté de l’Etat, il n’a jamais su tirer des leçons de l’échec du TCE et du Oui de façade à Maastricht. Pour tout compliquer, la gauche républicaine n’est plus à ses côtés. Chevènement a quasi disparu de la circulation, Mélenchon a lancé une OPA sur le PCF et pour Europe Ecologie, la République, c’est avant tout une grande place de Paris.

Être républicain, c’est se dire que son voisin est un citoyen égal à soi-même, c’est l’ordre contre le chaos. Dans un monde idéal, ça aurait pu faire une belle idée de gauche. Dans le monde des socialos, c’est devenu ringard. Le « greenwashing », c’est plus tendance avec sa jolie « croissance verte ». Mais l’offensive sarkozienne a eu au moins le mérite de faire revenir le thème dans le discours du PS. Il reste encore à  lui donner un vrai contenu. Parce que la pire des déchéances, ça serait la déchéance de la gauche.

L’UMP est bien à droite, le PS n’est plus de gauche

30/07/2010 2 commentaires

Sarkozy ressort une fois de plus la droite dure. Le PS reste dans la gauche molle.

La « déchéance de la nationalité française », l’annonce qui fait peur de Nicolas Sarkozy. A Grenoble, il a promis une telle sanction contre « toute personne d’origine étrangère » coupable de meurtre sur un agent des forces de l’ordre. Une annonce faite au surlendemain de  son colloque sur les Roms et les gens du voyage. Le PS dénonce une « dérive sécuritaire et xénophobe ». Pour le porte-parole Benoît Hamon, invité sur RMC, Sarkozy « veut reprendre  […] à l’extrême droite une partie de l’électorat qui l’a quitté. »

Les protestations de la gauche sont louables mais naïves. En gros, on reproche à Sarkozy d’être de droite. Avec l’affaire Woerth et  les critiques de l’aile dure de l’UMP, il fallait bien qu’il rassemble son camp. Pour 2012, Sarkozy veut jouer la même stratégie qu’en 2007. Il cherche à pomper les électeurs de la droite et du FN au 1er tour pour mieux créer une dynamique au 2nd. Moralement, le discours présidentiel est sans doute choquant, politiquement, il est habile. Sarkozy n’est pas raciste, il est cynique.

La gauche des cons

Et à l’heure où l’UMP s’assume de droite, le PS a du mal à s’assumer de gauche. La majorité n’a plus peur de parler de « déchéance de la nationalité », de « guerre » contre la délinquance ou des « problèmes » posés par « certains Roms ». Même de manière purement démago, la droite radicalise son discours et n’hésite plus à briser les tabous. A gauche, ce n’est pas encore le cas. Le PS a encore du mal à prononcer les mots « nationalisation », « protectionnisme », et même « ouvrier ». Le politiquement correct a frappé.

Face à la fuite de son électorat, le PS devrait pourtant s’inspirer du cynisme sarkozien. La lutte politique ne se passe plus entre deux partis mous et recentrés. Ce sera une guerre idéologique bloc contre bloc. Il faut donner des repères aux électeurs, du punch au débat. Le chef de l’Etat l’avait compris dès la campagne de 2007. Au PS, on a du retard à l’allumage. On ne propose qu’une soupe politique que n’aurait pas reniée le mou François Hollande. Face à la droite décomplexée, on n’a plus que la gauche des cons.

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Insécurité : Sarkozy est un gland, le PS n’a pas de couilles

21/07/2010 2 commentaires

Le PS reste passif face à l’échec de la politique sécuritaire du chef de l’Etat. Tant pis pour les pauvres.

Grenoble, Saint-Aignan. Deux communes récemment touchées par des émeutes. Un énième camouflet pour le chef de l’Etat qui a fait de la sécurité un argument électoral. Envoyer le RAID dans les cités ne masquera pas la baisse générale des effectifs policiers. Preuve également que les violences de rues ne sont pas le monopole de la banlieue parisienne. La loi de la République censée s’appliquer partout est menacée partout. On peut parler de surenchère politicienne mais le problème reste là.

Mais parler sécurité, est-ce faire le lit du sarkozysme voire des fachos ? Foutaises. Dénoncer la délinquance, ce n’est pas forcément sortir les matraques pour racoler les voix FN mais c’est aussi s’interroger sur le délitement du tissu républicain. Ce qui nous unit et tient en respect malgré nos différences. Vu comme ça, le PS devrait être séduit. Protéger le faible contre le fort, c’est vachement de gauche. La loi du plus fort, le mépris de l’Etat, c’est plutôt un truc de droite. Les racailles devraient voter UMP en fait.

Le PS se fout de la République

Plus sérieusement, le silence du PS sur le sujet est étonnant. A part la fuite en avant avec leur « Grenelle de la sécurité », les socialos n’ont rien à dire. C’est tout à leur honneur de ne pas récupérer n’importe quel fait divers. Mais quand il s’agit de défendre l’Etat de droit, on aimerait les entendre. Face à l’échec de la droite, il y a de la matière. Sans oublier que les premières victimes des émeutes urbaines, ce sont les pauvres. Ce n’est pas à Neuilly qu’on brûle le plus de voitures. Et les riches ont les moyens de se protéger.

C’est un problème idéologique. Dans ses grands courants, la gauche n’aime pas parler de délinquance. Les pseudos-marxisants pensent que l’insécurité n’est qu’une conséquence mécanique (et non une cause) des inégalités. Les sociaux-libéraux préfèrent défendre les « libertés publiques ». Mais personne pour défendre la cohésion républicaine. Les atermoiements du PS sur le voile intégral montrent eux aussi que ce thème n’est plus à la mode dans ce parti. Quand l’UMP sort ses bottes, le PS met ses pantoufles.

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Sarkozy n’a rien à dire mais tout le monde l’écoute

12/07/2010 2 commentaires

Quand Sarkozy montre l’affaire Woerth/Bettencourt, les idiots regardent Sarkozy.

L’évènement de l’été. Après la Coupe du Monde, le vrai buzz, c’est ça : l’interview de Nicolas Sarkozy. A en croire les mass-médias, c’est l’évènement du siècle… comme à chaque fois. Le chef de l’Etat tentera de vendre sa réforme des retraites et d’éteindre l’incendie de l’affaire Woerth/Bettencourt. Tant pis, si on sait déjà ce qu’il va dire. La parole présidentielle est attendue comme celle d’un Messie dont les seuls mots peuvent changer la face du monde. Même plus besoin d’imposition des mains.

Le chef de l’Etat a cette capacité étonnante à pouvoir fixer le tempo de la vie politico-médiatique. Il peut déterminer l’agenda, les sujets dont on peut parler ou non. Il fait mieux que d’imposer des réponses, il impose ses questions. Et tout le monde tombe dans le panneau. Même ses meilleurs opposants attendent quelque chose de cette interview. Mais même s’il se plante, il ne sera pas pris en traître, il s’y attendait. Sauf surprise, il ne sortira pas grand chose de son interview. Peu importe, elle fait et fera quand même parler.

Idiots utiles

On pourrait très bien s’en foutre de l’intervention présidentielle. Là, on ne fait que gonfler le Sarko Show. Son interview était parfaitement calibrée. Juste après la publication du rapport ministériel contestable qui « blanchit » Eric Woerth. Le chef de l’Etat joue sur son terrain et avec ses règles. Si on veut confronter le pouvoir, il faudra le prendre par surprise. Ne plus être dépendant  de son agenda.  Que les journalistes n’attendent pas que l’Elysée convoque Pujadas pour avoir des explications.

La question n’est pas de savoir comment Sarkozy va réagir, si Sarkozy va reprendre la main, si Sarkozy ceci-cela. C’est rester dans l’écume des choses. C’est se limiter à un regard purement romancé et politicien de l’affaire. C’est faire d’un système de fraude fiscale et d’instrumentalisation de la justice, le feuilleton d’un seul homme. Après Woerth, Sarkozy. Et à quand Courroye ou Patrick Ouart ? Pas assez connus sans doute. Le vrai ministre de la Justice, ce n’est pas Sarkozy, c’est l’Audimat.

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Affaire Woerth : la meute aboie, la fraude fiscale passe

30/06/2010 6 commentaires

De cette jungle politico-financière, les journalistes ne retiennent que l’arbuste Woerth.

C’est devenu un feuilleton. Chaque jour ou presque une nouvelle casserole vient s’ajouter à la collection déjà fournie d’Eric Woerth, ministre du Travail. Il est accusé d’avoir couvert la fraude fiscale de Lillane Bettencourt, femme la plus riche de France, moyennant un financement politique. L’opposition est au taquet. Les médias aussi. En pleine réforme des retraites, le ministre n’avait pas besoin de ça. Sarkozy non plus.

La fin du feuilleton est pourtant déjà écrite. D’ici quelques temps, on reparlera plus. Comme pour l’Opiniongate, un autre scandale à gros sous mettant directement en cause l’Elysée. Mais aujourd’hui, le Château dort sur ses deux oreilles malgré un dossier très fourni. Peu étonnant. Les mass-médias passent de polémique en polémique en ne retenant que l’écume des choses. Le journaliste moderne se lasse vite, il s’agite beaucoup mais s’investit peu.

« Le vrai problème, c’est l’affaire Bettencourt »

Au pire, Woerth démissionnera ou sautera au prochain remaniement. Le feuilleton sera alors clos, le 1er rôle ayant quitté le casting. Mais dans ce dossier, Woerth n’est qu’un pion. C’est tout un système de fraude qui est en cause. Le procureur Courroye, qui n’a pas ouvert d’enquête, ou Patrick Ouart, ex-conseiller Justice de Sarkozy, sont aussi impliqués. Comme le dit Jean-Luc Mélenchon :  « le vrai problème de l’affaire Woerth, c’est l’affaire Bettencourt ».

Pourtant, Woerth est la principale voire la seule cible des médias. Les journalistes ont choisi d’attaquer en meute, sans explorer d’autres voies.  Woerth risque de jouer le rôle du fusible. Au bénéfice de qui ? Tant que la meute est sur la piste Woerth, Bettencourt et ses autres « amis » politiques peuvent dormir tranquilles. On n’ira pas leur chercher des noises. La chasse à l’homme, c’est toujours plus facile que la chasse à l’info.

Hortefeux est pire qu’un raciste, c’est un incompétent

09/06/2010 Commentaires fermés

La vraie faille du ministre de l’Intérieur, ce n’est pas son humour douteux, c’est sa politique.

La chasse est ouverte. Vendredi, Brice Hortefeux, ministre de l’Intérieur, a été condamné à 750€ d’amende pour « injure raciale ». En cause, sa célèbre sortie  sur les Beurs qui posent « des problèmes ». Benoit Hamon, porte-parole du PS, et autres veulent sa démission. Mais pas Julien Dray, député PS. Pour lui, si le ministre doit démissionner, c’est pour sa « politique en matière de lutte contre la violence (qui) est un échec », avait-il dit dimanche sur Europe1.

Là est l’erreur d’une partie de la gauche. Hamon, les Verts, le MJS, le MRAP… ont choisi d’attaquer Hortefeux et Sarkozy sous l’angle de l’anti-racisme. Avec pour argument ultime la condamnation du ministre de l’Intérieur. Tant pis s’il y aura un procès en appel. Tant pis si la vie politique vire à la chasse à l’homme,  les médias en feront leur choux gras. Mais ce n’est pas le plus grave. Le pire est que ces arguments évacuent la pire faille du clan Sarkozy : l’insécurité.

La sécurité, une valeur de gauche

Le chef de l’Etat a usé et re-usé de cet argument durant sa campagne et une fois élu. Avec son ami Hortefeux a ses côtés. Mais la farce n’a pas duré longtemps. En février, L’Express pointait l’échec de leur politique. Les statistiques de la délinquance sont de plus en plus contestées. Avec les polices nationale et municipale, le courant ne passe plus. La sécurité était censée servir l’ordre républicain, avec Sarkozy/Hortefeux, elle ne sert que leur marketing politique.

C’est là que la gauche doit attaquer le duo. Pas pour les blagues de comptoir d’Hortefeux. La sécurité peut et doit être une valeur de gauche. C’est l’Etat de droit face au chaos, la protection du faible contre le fort, le respect de l’intérêt général des citoyens face aux intérêts particuliers des voyous. C’est un argumentaire plus profond que l’angélisme anti-raciste ou libertaire.  Et il demande de se creuser un peu plus la cervelle. Mais ça, ce n’est pas télégénique.

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