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Le principal défaut de Ségolène Royal, c’est le PS

04/12/2010 8 commentaires

Après son échec de 2007, Ségolène veut rempiler. Il lui reste à s’affranchir des boulets de Solférino.

Est-ce du comique de répétition ? Ségolène Royal vient de se lancer dans la course aux primaires du PS. Elle a pris de vitesse Aubry et DSK. Les candidatures de Montebourg, Valls ou Hollande sont déjà ringardisées. Depuis son échec en 2007, on se demandait si elle était toujours en course, si elle n’avait pas perdu trop d’amis. Elle a voulu prouver qu’elle était toujours présente, joli coup médiatique. Pensant que DSK ne peut rassembler la gauche et qu’Aubry n’est pas assez charismatique, Royal croit en elle. Mais pour défendre quoi ?

Le ségolénisme est fondé, entre autres, sur un postulat : les partis politiques classiques sont has been. Ils sont devenus des carcans, des barrières entre les élites et le peuple. Chose qui a poussé Royal à promouvoir les primaires ouvertes. Si l’efficacité de son remède reste à prouver, son diagnostic est bon. Le PS parle au PS mais pas au peuple. Sa pensée est paralysée par les conflits de personnes et les logiques de courants. Le « pacte » proposé par Aubry avec Royal et DSK montre que ses élites cherchent encore à verrouiller le parti.

La patrie ou le parti ?

Là est le problème. Royal a du mal avec la logique intrapartisane alors que  les élites solférinesques aiment la petite cuisine de fin de Congrès. La ligne Royal, c’est parler aux gens pas aux courants du PS. Sur son versant négatif, cette stratégie peut se limiter à des coups médiatiques voire de la démagogie. Sur son versant positif, elle peut aller chercher les voix qu’il manque au parti. Celles des électeurs ne se reconnaissant pas forcément dans le PS ni même dans la gauche mais qui cherchent une alternative au monde tel qu’il est.

Sur plusieurs thèmes, Royal a su s’affranchir des dogmes de son parti. Notamment sur la sécurité. Mais le processus des primaires va compliquer les choses. Elle sait que jouer la rebelle est rentable médiatiquement mais pas politiquement. Les règles du PS vont s’imposer à elle qu’elle le veuille ou non. Alors elle tente de jouer la meilleure copine d’Aubry, elle annonce que DSK ferait un bon Premier ministre. Ségolène a le cul entre deux chaises : le peuple et le PS. Ses vrais adversaires, ils sont plus à Solférino qu’à l’Elysée.

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Retraites : Sarkozy se fout de la gueule du peuple, le PS aussi

18/10/2010 2 commentaires

A chaque manif, le PS redécouvre la contestation sociale. A défaut de retrouver son courage politique.

Qu’on se le dise, le PS est en masse dans les manifs contre la réforme des retraites. D’ailleurs, Royal et Aubry seront toutes les deux à la manif parisienne du 19 octobre pour le plus grand bonheur des journalistes militants. Déjà en 2009, Aubry regrettait : « Le parti avait un peu perdu son âme lorsqu’il n’était pas auprès des Français qui souffrent ». C’est beau comme du BHL. Et pour mieux être « auprès des Français qui souffrent », le PS avait fixé son point de rendez-vous pour la manif parisienne du 12 octobre… devant le Café de Flore.

Tout un symbole. A chaque manif, le PS redécouvre le peuple. Une manif pour un hiérarque socialo, c’est un peu comme un safari pour un bourgeois de droite. Une aventure pittoresque où on peut se faire photographier auprès d’espèces qu’on ne côtoie pas tous les jours. « T’as vu Al’, je me suis faite photographier avec un ouvrier, un OUVRIER quoi ! », aurait raconté Aubry à son copain Alain Minc. Je plaisante. Mais tisser un lien avec le peuple, ce n’est pas seulement faire le guignol devant les caméras, c’est un long travail politique.

Le socialisme du spectacle

La colère sociale n’existe pas que dans les cortèges de la CGT. Elle est tous les jours dans les bistrots, les agences Pôle emploi,  les open spaces… Le PS n’envisage la souffrance que dans son expression la plus télégénique et non comme un état permanent. Il existe aussi une France qui souffre mais qui se tait, trop découragée. Une fois les banderoles rangées, il y a toujours des pauvres, des chômeurs, des quartiers ghettoïsés. Le socialisme du PS, c’est le socialisme du spectacle. Un parti qui préfère le paraître à l’être. Le discours aux actes.

Si le PS veut être « auprès des Français qui souffrent », qu’il règle ses dilemmes sur la durée de cotisation, sur l’insécurité qui mine les quartiers populaires, qu’il se penche sur l’isolement du monde rural.  Et qu’il se trouve un autre messie que DSK. Être « auprès des Français qui souffrent » ne doit pas se limiter à la compassion, il faut encore trouver une issue politique à toutes ces souffrances. C’est loin d’être le cas. Mais que le PS se foute du peuple n’est pas un scoop. On croyait juste qu’il attendait d’être au pouvoir pour le montrer.

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La « people-litique », misère du journalisme

22/11/2009 4 commentaires

Clash Peillon/Royal, réconciliation Bayrou/Cohn-Bendit. La « pipolisation » de l’information met à jour la solitude du journaliste.

Les journalistes ne pensent qu’à ça. L' »information » politique aime parler des conflits de personnes. Vincent Peillon et la « psychiatrie lourde » de Royal, Bayrou qui se réconcilie avec Cohn-Bendit. Les idées, les enjeux disparaissent derrière ce qui ne semble plus être qu’un mauvais épisode de « Dynastie« . La politique n’est plus la « gestion de la Cité », elle se coupe de tout lien avec la société. Plus elle se « peoplise », moins elle se politise.

Bien sûr, les conflits de personnes font partie de la vie politique. La politique est indissociable du pouvoir, de l’ambition. Encore faut-il ramener ces questions à leur juste place. Les conflits de personnes sont aussi des conflits d’idées. La relation Bayrou/Cohn-Bendit est aussi la rencontre entre l’écologisme social-démocrate et la démocratie-chrétienne. C’est plus compliqué que de savoir s’ils vont faire une photo ensemble.

Les journalistes vivent dans leur bulle

Évidemment, les politiques jouent sur cela. Les journalistes n’inventent rien. Pour se mettre en avant, ils font de l’esbrouffe, balancent des « petites phrases ». Il y aura toujours un micro ou un bloc-notes pour relayer leurs sorties. Tout le monde y gagne, machin fait la une des journaux et les médias font du buzz pour pas cher.  Par cette dérive commerciale de l’information, la « pipolisation » met à jour la solitude des journalistes.

Le journaliste vit dans sa bulle. Il passe son temps dans les arcanes du pouvoir, à cirer des pompes pour avoir sa « petite phrase » en « off ». Il n’a plus vocation à alimenter le débat public mais à servir de faire-valoir aux ambitions des uns et des autres. Il n’enquête plus, il tend le micro. Ces petites histoires, il les aime parce elles font partie de son univers. Il n’est plus là pour contester le pouvoir mais pour le sublimer.

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Le PS ne sent plus la rose

15/07/2009 Commentaires fermés

Best of #2. Les socialistes sont en crise. Leur parti cherche (encore) à se rénover. Alliances, projet, tout est à refaire.

Le PS n’a plus le monopole de l’opposition. 2007 fut l’année de la menace centriste. 2009 est celle du danger écolo.  16,3% aux Européennes pour les amis de Daniel Cohn-Bendit contre 16,5 pour le PS. Le Parti de gauche commence à percer.  Olivier Besancenot avec son NPA reste un poids plume mais n’a pas dit son dernier mot.

L’heure est grave. Le PS veut retrouver le leadership de l’opposition et rallier à son panache rose. La Première secrétaire Martine Aubry vient d’envoyer une lettre aux leaders de gauche hormis Besancenot. Sans succès. La Maire de Lille a voulu réaffirmer l’identité de son parti. Notamment par la présence dans les manifs.

Eternelle rénovation

Rénovation. Le mot est lâché. Comme après chaque défaite électorale. Mais le parti peine encore à trouver son identité. Radical dans l’opposition, plus tiède aux affaires. Lionel Jospin en a été l’exemple flagrant. Un boulevard pour une gauche radicale qui ne demande qu’à butiner le cadavre. Son rapport à la liberté est tout aussi complexe adoptant ou non un tropisme individualiste selon les cas.

Problème de fond, de forme aussi. Depuis le départ de Jospin, le parti peine à se trouver un grand leader « présidentiable ». Certains aimerait avoir cette place. Même si 2012 est encore loin. Il y a l’ex Premier secrétaire François Hollande. Mais aussi Manuel Valls. Sans oublier Ségolène Royal. Le PS a parfois du mal a parler d’une seule voix. Encore faut-il savoir quoi dire.


> Tout l’été, UBDP vous propose un best of de ses articles. Chaque semaine, un thème de l’actualité est passé en revue. D’autres surprises seront aussi au rendez-vous.

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Daniel Cohn-Bendit : la fabrication médiatique d’un leader

12/06/2009 Commentaires fermés

C’est la nouvelle star politique. Les médias ont trouvé un véritable opposant « charismatique » à Nicolas Sarkozy.

Pas moyen d’y échapper. Daniel Cohn-Bendit est (re)devenu incontournable dans les médias. Libération est le plus enthousiaste : trois « unes » successives entre samedi et mardi. Dont un dossier spécial dans le numéro de mardi.  Le directeur de Libé Laurent Joffrin lui a offert un bel espace de promotion auprès des électeurs de gauche. Le 18 juin, il sera le rédacteur en chef d’un jour du « Grand Journal » de Canal +.

Son score aux Européennes a surpris tout le monde, votre serviteur y compris. 16,3% contre 16,5 pour le PS au plan national. Un nombre égal de sièges au Parlement européen. Les socialistes sont même battus à plates coutures dans leur « fief » de Paris : 27,5% contre 14,7. « Dany » imagine prolonger le mouvement pour les Régionales de 2010. En supposant qu’il obtienne la nationalité française d’ici là, certains l’imaginent à l’Elysée en 2012. Idée qu’il rejette.

Excès d’euphorie

C’est une manie des commentateurs politiques. L’opposition s’incarne moins dans des idées que dans une personne. Il faut un pendant à Sarkozy. Un « présidentiable » télégénique, un « favori des sondages« . Ségolène Royal a été décrédibilisée par sa défaite au Congrès de Reims. François Bayrou a vu ses ambitions arrêtées par les 8,45% du MoDem. Olivier Besancenot s’agite beaucoup mais n’a aucune chance pour 2012. Daniel Cohn-Bendit a un espace qui s’ouvre à lui.

Reste à savoir où cela va le mener. Un scrutin avec plus de 60% d’abstention n’est pas un baromètre pour le futur L‘omniprésence médiatique ne fait pas le capital politique. Le « charisme » de Cohn-Bendit n’est pas une chose naturelle et intemporelle. En 1999, sa liste écolo aux Européennes avait obtenu 9,7% des voix, très loin derrière les 22% du PS avec François Hollande, peu réputé pour son « charisme ». Si Bayrou a été « touché par la Vierge« , « Dany » a manifestement été touché par Laurent Joffrin.

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François Bayrou, Ségolène Royal : les ratés d’une stratégie solitaire

28/04/2009 1 commentaire

François Bayrou et Ségolène Royal ne pensent qu’à 2012. Mais leur attitude trop personnelle risque de les conduire à l’échec.

La Présidentielle, l’élection suprême. Les Européennes de juin, on s’en fout. Les Régionales de 2010, idem. Des scrutins qui tendent à devenir des votes de « mid-term », d’évaluation du pouvoir national en place. Recevoir l’onction du peuple souverain, c’est le Graal d’une carrière politique. C’est devenir pour cinq ans celui ou celle qui incarnera la France et les Français.  Avec le quinquennat, la Présidentielle devient le grand rendez vous électoral.

Le monde politique l’a bien compris. Chaque parti doit avoir ses « présidentiables », des têtes connues et télégéniques. Force est de constater que la communication de certains tend à devenir de plus en plus personnalisée. On met en avant une figure, on prend à parti l’opinion, on instrumentalise les médias. Le débat politique se déplace du terrain des idées pour celui du cirque médiatique. Le vainqueur étant celui qui créera le plus gros « buzz » sur sa personne.

Dominer son parti

Comme Ségolène Royal. François Bayrougalvanisé par de récents sondages, est en bonne place. Il sortira jeudi Abus de pouvoir, un pamphlet anti-Sarkozy, l’espoir d’un joli coup médiatique. L’actuel Président est passé maître ès bruit médiatique. Mais il a su aussi contrôler l’UMP. La Présidentielle, ce n’est pas seulement une question de « buzz ». C’est aussi (et même surtout) s’imposer dans un parti puissant. Dominer les divisions et concurrents internes, garder un réseau important de militants et d’élus pour faire campagne.

Un point fondamental.  Ségolène Royal a pris des coups durant la campagne de 2007 et échoué au Congrès de Reims. Sa communication solitaire, ses références plus religieuses que socialistes l’ont mis en porte-à-faux vis-à-vis du PS. François Bayrou a destabilisé les élus UDF par sa position ambigüe ni droite ni gauche. Ses ex-soutiens ont craint une dérive personnaliste du MoDem. Leur faille commune : le manque de soutiens partisans. L’image gaullienne de « l’homme au dessus des partis » a pris un sacré coup.

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Alliance PS-MoDem : le joli coup politique de François Hollande

18/04/2009 Commentaires fermés

L’ancien leader du PS tend la main à Bayrou. Et se prépare pour 2012. Une leçon de communication politique.

François Hollande, le retour. Alors qu’il vient de lancer son club « Changer la gauche« , l’ex-Premier secrétaire du PS, dans l’Express de jeudi, a lancé un pavé dans la mare. Il propose « une clarification des convergences et des divergences » à François Bayrou. «  Si les divergences l’emportent sur les convergences, chacun comprendra le refus de l’alliance. Si c’est l’inverse, alors il faudra en tirer les conclusions« .

Le 10 mars 2008,  il déclarait pourtant sur France Info : « On ne peut pas construire une alliance avec quelqu’un qui d’abord n’en veut pas« . En 2009, « c’est la même stratégie qu[‘il] propose pour les scrutins à venir » arguant qu’il n’était pas contre des alliances locales à l’époque. Mais ses propos restent ambigus, ne proposant pas  un contrat de gouvernement pour 2012, sans l’écarter explicitement.  Le but : faire du bruit sans se renier et éviter ainsi un brusque « retour de flamme ».

Faire du bruit

Cette polémique l’a placé au centre des débats au PS, en bonne place dans les médias. Une récidive. En mars 2008, il déclarait à l’agence Reuters :  « Je ne suis pas candidat [pour 2012] aujourd’hui. […] Mais le moment venu je ne m’exclus pas« . Comme dans l’Express, « il n’y a pas de nouveauté sous le soleil » au vu de ses déclarations passées. Des mots toujours ambigus pour faire du bruit sans avoir l’air trop arrogant. A long terme, une façon de s’imposer (en vrai) pour 2012.

Ségolène Royal aime manier cette technique de communication. Faire des déclarations chocs, clivantes pour occuper l’espace. On essaie d’imposer ses questions plutôt que ses réponses, de donner le tempo, d’être à l’attaque plutôt qu’en défense. Au risque de paraître opportuniste. Ses récentes excuses pour le discours de Dakar de Nicolas Sarkozy lui ont permises d’imposer son « ordre du jour » du débat partisan.  Ce sur quoi on se doit de réagir pour jouer dans l’arène politique. Hollande a été à la bonne école.

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Ségolène Royal à Dakar : le sondage trompeur de Paris Match

15/04/2009 2 commentaires

Les Français désapprouveraient les propos tenus par Ségolène Royal à Dakar selon l’hebdomadaire. Intox totale.

Polémique. En déplacement lundi 6 avril à Dakar (Sénégal), L’ex-candidate PS à la présidentielle est venu demander pardon aux Africains.

« Quelqu’un est venu ici vous dire que ‘l’Homme africain n’est pas entré dans l’histoire’. Pardon, pardon pour ces paroles humiliantes et qui n’auraient jamais dû être prononcées et – je vous le dis en confidence – qui n’engagent ni la France, ni les Français »

Royal demande « pardon » pour Sarkozy

Ce « quelqu’un » c’est Nicolas Sarkozy. A Dakar, en juillet 2007, il avait prononcé un discours polémique sur le rapport de l’Afrique à l’Histoire. Discours considéré comme « raciste » par nombre d’opposants au chef de l’Etat.

« Le drame de l’Afrique, c’est que l’homme africain n’est pas assez entré dans l’histoire. Le paysan africain, qui depuis des millénaires, vit avec les saisons, dont l’idéal de vie est d’être en harmonie avec la nature, ne connaît que l’éternel recommencement du temps rythmé par la répétition sans fin des mêmes gestes et des mêmes paroles ».

Les excuses de Royal lui ont valu une fronde à droite. Hier, a été rendu public un sondage IFOP pour Paris MatchSondage relayé par plusieurs médias. 56% des sondés pensent que ces propos « sont injustifiées de la part d’une personnalité qui n’est pas au pouvoir« . Décryptage.

I- La question ne cite pas les propos initiaux de Sarkozy

On l’a déjà dit, la question est aussi importante que les réponses obtenues. Ici, on ne rappelle pas aux enquêtés la teneur ou du moins le passage polémique du discours de Nicolas Sarkozy.

« Vous savez que, dans un discours prononcé à Dakar, Ségolène Royal a demandé «pardon» pour les paroles prononcées par Nicolas Sarkozy en 2007 qu’elle juge «humiliantes» et a ajouté que ces paroles «n’auraient jamais dû être prononcées» et «n’engagent pas la France». Selon vous, ces propos… »

Rien ne dit que le sondé sait de quoi on parle exactement. Bien sûr, il se peut que l’enquêteur ait décrit  au téléphone le discours sarkozien mais rien ne dit que tous les enquêteurs en aient donné la même version.  Bref, une question qui tient sur du vent. Dans un communiqué paru ce jour, Delphine Batho et Najat Belkacem, portes-parole de Royal, demandent l’intervention de la Commission des sondages.

II – Un choix de réponses qui ne tient pas compte du fond de la polémique

Les réponses proposées sont du même acabit. Elles se concentrent sur la forme, le fait que Ségolène Royal ne soit pas habilitée à parler au nom de la France, sur la portée internationale de ce pardon ou sur la crédibilité de l’intéressée. Rien sur le fait que les propos de Nicolas Sarkozy soient ou non jugés choquants  en eux-même et qu’ils méritaient des excuses même si la forme de la riposte (un discours à l’étranger au nom de la France) était mauvaise.

  1. Sont injustifiées de la part d’une personnalité qui n’est pas au pouvoir (Oui :  56%, Non : 43%, sans réponse : 1%)

  2. Nuisent à l’image de la France dans le monde (Oui : 45%, Non : 55%)

  3. Permettent de renforcer les liens de la France avec l’Afrique (Oui :  38%, Non : 61%, sans réponse : 1%)

  4. Renforcent sa crédibilité au niveau international (Oui : 29%, Non : 70%, sans-réponse :   1%)

Les répondants peuvent choisir plusieurs réponses. Ce qui explique que 55% des sondés pensent que les propos de Royal ne nuisent pas à l’image de la France dans le monde mais que 61% pensent qu’ils ne vont pas renforcer ses liens avec l’Afrique. Des données sans aucun sens, aucunement analysables.

III – Un sondage CSA plus mitigé

Un autre sondage nous éclaire sur la caractère trompeur du sondage IFOP/Paris Match. Dimanche, paraissait un sondage CSA pour le Parisien sur le même sujet. Cette fois la question tient compte des propos initiaux de Nicolas Sarkozy.

« En juillet 2007, le Président Sarkozy avait déclaré au Sénégal que « le drame de l’Afrique » venait du fait que « l’homme africain n’est pas assez entré dans l’histoire ». Lors de son récent déplacement au Sénégal, Ségolène Royal a demandé pardon aux Africains pour ces propos tenus par Nicolas Sarkozy. Selon-vous, Ségolène Royal a-t-elle eu raison ou tort de faire cette déclaration ? »

Les réponses proposées se concentrent sur le pardon en lui-même au vu des propos initiaux du chef de l’Etat. Mais le sondage ne propose pas de « réponse intermédiaire ».  On peut trouver choquant le discours sarkozien mais désapprouver la forme  de la réponse. D’où le nombre important de sans-réponses (14%), donnée qui assimile les « modérés » qui ont préféré botter en touche et ceux qui n’avaient vraiment aucun avis sur la question.

  1. Elle a eu raison : 40%

  2. Elle a eu tort : 46%

  3. Sans réponse : 14%

Le sondage IFOP/Paris Match met en avant des condamnations sondagières sur la forme. Quand on se concentre sur le fond, les réponses sont plus mitigées, aucune majorité absolue ne se dégage. Sachant qu’il n’y avait pas de « réponse intermédiaire » au choix. Difficile de dire donc, au vu de ces deux sondages, si les Français condamnent ou approuvent les propos de Royal.

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Olivier Besancenot, l’homme à abattre pour la gauche

19/03/2009 Commentaires fermés

Le leader du NPA fait peur au PS. La solution pour certains : l’enfermer dans sa radicalité.

« Ça fait un peu rapace« . C’est François Chérèque, secrétaire général de la CFDT, qui parlait, dimanche sur RTL, des actions du NPA dans les conflits sociaux. Le syndicaliste l’accuse « d’attendre la misère pour agir« . Ce jeudi, encore sur RTL, Ségolène Royal a lancé la deuxième salve. « Il est absent sur toutes les formes de propositions opérationnelles de politique alternative, ça peut poser un problème, mais c’est de sa responsabilité« .

Archaïques contre gestionnaires. Une opposition vieille comme la gauche. Besancenot fait trembler le PS. Les sondages se font de plus en plus enthousiastes pour le facteur. Il est désormais décrit comme l’opposant le plus crédible à Nicolas Sarkozy. La journée nationale d’action d’aujourd’hui fut l’occasion de se montrer. Au sein du PS, la contre-attaque s’impose.

L’étouffer ou l’isoler

Deux voies s’opposent.  D’une part : aller sur le terrain du NPA et retourner dans les manifs. C’est celle choisie par la direction du Parti. Autre voie : isoler Besancenot en le faisant passer pour un archaïque.  Royal joue sur les deux terrains. D’un côté, elle prône l’interdiction des licenciements dans les entreprises bénéficiaires et le rapprochement avec la gauche radicale. De l’autre, elle défend l’alliance avec le MoDem. Selon les circonstances, elle change sa ligne. Habile.

L’isolement, c’est ce qui guette Besancenot. Jusqu’au boutiste, il se fâche avec ses camarades. Le dissident NPA Christian Picquet a rejoint le Front de Gauche PG-PCF. Besancenot avait refusé une alliance craignant d’être phagocyté par ses concurrents. Après Nicolas Sarkozy, il est l’homme au centre de tous les débats à gauche. Une « starisation » rampante. L’extrême-gauche a trouvé son produit phare.

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Le PS, parti socialiste et libéral

11/03/2009 Commentaires fermés

Les socialistes défendent les libertés publiques. Mais leur rapport à la liberté a toujours été complexe.

« Je suis libéral et socialiste ». Par cette petite phrase, en juin dernier, Bertrand Delanoë s’était attiré tout une salve de critiques. Notamment de la part de Ségolène Royal. Elle n’hésitait pourtant pas à invoquer le libéralisme dans son livre Maintenant en mars 2007.  Crise oblige, le terme est définitivement tombé dans l’opprobre au PS. Notamment pour la première secrétaire Martine Aubry. Elle avait critiqué à demi-mots la rhétorique delanoïste.

Les choses sont plus compliquées dans les faits. Le PS a présenté ce mercredi sa campagne « Agir pour les libertés publiques » décrivant une France « en libertés surveillées » : fichage, sans-papiers, loi Hadopi… Le débat public  sur la liberté est alors renversé. La gauche emploie un discours défendant l’individu (vie privée, vie familiale…) contre une droite qui adopte la logique de l’intérêt général (sécurité publique, protection du patrimoine culturel…).

La droite anti-libérale

« La liberté, la liberté, les gens n’ont que ce mot-là à la bouche » affirmait le 4 mars la députée UMP Françoise de Panafieu des anti-Hadopi. Un argument qu’on imaginerait mal pour défendre l’assouplissement des conditions de licenciement ou la suppression de l’ISF. Notons aussi qu’une partie de la droite, notamment les gaullistes, n’a jamais brandi le drapeau libéral. Ce qui complique notre réflexion.

Le débat du collectif contre l’individu n’est pas un débat figé. Nombreux sont les sujets comme la sexualité où le rapport droite/gauche s’inverse. Les socialistes restent pourtant complexés. Se dire libéral est encore tabou. Faire la différence entre libéralisme politique et économique n’est qu’un moyen d’évacuer ce thème épineux du rapport à l’individu. Il ne peut se penser que dans sa globalité. Au lieu d’envoyer des incompétents à Strasbourg, le PS ferait mieux de résoudre ce dilemme.

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