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Woerthgate : pire que l’affaire Bettencourt, l’affaire des retraites

04/09/2010 1 commentaire

Le PS n’a pas à jouer les procureurs. Qu’il conteste Woerth sur le terrain politique pas judiciaire.

L’affaire Woerth ferait-elle son retour ? Le ministre du Travail a avoué avoir demandé la Légion d’honneur pour Patrice de Maistre, le gestionnaire de fortune de Lilliane Bettencourt. Certains au PS, comme Claude Bartolone, demande sa démission. Martine Aubry souhaite, elle, qu’un juge d’instruction « indépendant » soit nommé sur cette affaire. La première secrétaire s’est également « réjouie » que le procureur général près de la Cour de cassation se soit saisi du dossier. Le PS a décidé de traiter Woerth comme un potentiel coupable.

Certes, la presse a le droit et même le devoir d’informer sur les magouilles en cours. L’opposition est dans son rôle quand elle défend l’indépendance de la justice. Mais ce n’est pas le rôle du PS de faire le procès de Woerth. Ce n’est pas son rôle de jouer les procureurs ou les juges. Si Woerth est coupable de ce dont on l’accuse, il démissionnera en temps et en heure et c’est à la justice de le décider. La gauche est attendue sur un autre terrain : celui des retraites. En cela, elle doit utiliser le registre politique, idéologique et économique.

La gauche des prétoires

Le problème n’est pas la politisation de la justice, c’est la judiciarisation de la politique. Le débat ne prend plus en compte la vie des gens mais tel ou tel alinéa de la loi. La justification du discours n’est plus idéologique mais technique. On ne brandit plus Germinal mais le Code pénal. On ne dénonce plus des idées mais des personnes. Eva Joly a aussi ce défaut. Qu’elle ait mis DSK en examen, on s’en fout. On lui demande un projet politique pas un mandat d’arrêt. Les vrais combats de la gauche se font sur les trottoirs pas dans les prétoires.

Le grand enjeu de l’affaire Woerth n’est pas un problème de procédure. Ce sont les liens troubles entre les pouvoirs politique et économique. Qu’on mette Woerth en taule ne réglera pas rien, c’est un système qui en cause. Comme dans la réforme des retraites. S’y jouent les intérêts des fonds de pension et le pouvoir des agences de notation. C’est une même logique politique et non juridique, celle d’un monde où le principe de toute souveraineté réside essentiellement dans le pognon. Et sur ce terrain qu’on attend le PS.

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Affaire Woerth : la meute aboie, la fraude fiscale passe

30/06/2010 6 commentaires

De cette jungle politico-financière, les journalistes ne retiennent que l’arbuste Woerth.

C’est devenu un feuilleton. Chaque jour ou presque une nouvelle casserole vient s’ajouter à la collection déjà fournie d’Eric Woerth, ministre du Travail. Il est accusé d’avoir couvert la fraude fiscale de Lillane Bettencourt, femme la plus riche de France, moyennant un financement politique. L’opposition est au taquet. Les médias aussi. En pleine réforme des retraites, le ministre n’avait pas besoin de ça. Sarkozy non plus.

La fin du feuilleton est pourtant déjà écrite. D’ici quelques temps, on reparlera plus. Comme pour l’Opiniongate, un autre scandale à gros sous mettant directement en cause l’Elysée. Mais aujourd’hui, le Château dort sur ses deux oreilles malgré un dossier très fourni. Peu étonnant. Les mass-médias passent de polémique en polémique en ne retenant que l’écume des choses. Le journaliste moderne se lasse vite, il s’agite beaucoup mais s’investit peu.

« Le vrai problème, c’est l’affaire Bettencourt »

Au pire, Woerth démissionnera ou sautera au prochain remaniement. Le feuilleton sera alors clos, le 1er rôle ayant quitté le casting. Mais dans ce dossier, Woerth n’est qu’un pion. C’est tout un système de fraude qui est en cause. Le procureur Courroye, qui n’a pas ouvert d’enquête, ou Patrick Ouart, ex-conseiller Justice de Sarkozy, sont aussi impliqués. Comme le dit Jean-Luc Mélenchon :  « le vrai problème de l’affaire Woerth, c’est l’affaire Bettencourt ».

Pourtant, Woerth est la principale voire la seule cible des médias. Les journalistes ont choisi d’attaquer en meute, sans explorer d’autres voies.  Woerth risque de jouer le rôle du fusible. Au bénéfice de qui ? Tant que la meute est sur la piste Woerth, Bettencourt et ses autres « amis » politiques peuvent dormir tranquilles. On n’ira pas leur chercher des noises. La chasse à l’homme, c’est toujours plus facile que la chasse à l’info.

Dray et Sarkozy face au tribunal de l’opinion

20/12/2009 Commentaires fermés

Pour les politiques, la justice la plus à craindre ne se trouve pas dans les prétoires mais au Café du commerce.

« Ça laissera des traces« . Julien Dray n’est pas tiré d’affaire. Accusé de malversations financières, il a finalement été blanchi par la justice. Dans le Parisien d’hier, il dit toutefois son pessimisme sur son avenir . Pour lui, « ceux qui ont joué avec cette enquête » ne voulaient pas sa condamnation  mais « jeter un doute sur [sa] moralité et [l]’éliminer politiquement« .  Il sait que la rue a déjà rendu son verdict et qu’il sera impossible de faire appel.

Le vrai combat de Dray, il ne fut pas contre Jean-Claude Marin, procureur de Paris, mais contre les médias et ses « amis » politiques. Écarté un temps des listes de l’Essonne pour les Régionales, Dray ne porte pas la direction du PS dans son coeur. Idem pour les journalistes qui ont enquêté sur son affaire. Dray les accuse d’avoir sali son nom. Sa véritable quête de l’innocence commence maintenant.

Pris pour cible

Le cas Chirac est un autre exemple. Il a longtemps bénéficié de l’inertie de la justice. Mais durant son mandat, ses juges (ou procureurs) les plus redoutables furent les « Guignols de l’info ». Chirac ne risque sans doute pas d’aller en prison mais sa pire sanction est d’avoir eu à supporter cette image de « pourri ». Ses multiples casseroles judiciaires ont cristallisé dans l’opinion l’image d’une classe politique corrompue et impunie.

Se pose alors le rôle des médias. Ils ne peuvent ni se taire ni participer aux cabales. Ce qu’on attend d’eux, c’est qu’ils démêlent les sacs de nœuds des affaires les plus tordues. Qu’ils les replacent dans leur contexte politique, économique… Bref, qu’ils informent. En cela, l’affaire de Karachi, où Sarkozy  est mis en cause, est éloquente. Elle semble moins intéresser que les montres de Julien Dray. Les médias aiment choisir leurs cibles.

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Affaire Clearstream : le mensonge de Michèle Alliot-Marie

11/07/2009 1 commentaire

La ministre de la Justice ment. Elle n’est pas qu’une simple témoin dans l’affaire. Son conjoint y est partie civile.

Le procès de l’affaire Clearstream 2 débutera le 21 septembre. L’ex-premier ministre Dominique de Villepin sera l’un des principaux accusés. MAM a été entendue comme témoin en novembre 2006 en tant que ministre de la Défense. Son conjoint, le député UMP Patrick Ollier, est partie civile. Il aurait été cité lors d’une réunion en janvier 2004 entre de Villepin, le général Rondot et Jean-Louis Gergorin. MAM s’estime visée. C’était sur France 2 en mai 2006.

« J’apprends que je suis moi-même visée par les opérations de déstabilisation qui visent un certain nombre de politiques à travers mon conjoint : c’est moi qui suis visée dans cette affaire »

Partie prenante

Changement de discours aujourd’hui. Désormais ministre de la Justice, elle veut se garder de tout conflit d’intérêt. Interrogée par le Figaro de ce jour, elle se dit simple témoin et ne pas être « partie prenante à la procédure« . Mais ni elle, ni le quotidien ne rappelle que son conjoint Patrick Ollier est partie civile dans l’affaire.

« Je ne suis partie prenante à la procédure. J’ai été entendue comme témoin et si mon témoignage est sollicité à l’audience je m’y rendrai, de la même façon que si en sortant du ministère je suis témoin d’un accident, j’apporterais mon concours à la justice. »

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Julien Coupat, une icône médiatique façon Sarkozy

17/06/2009 Commentaires fermés

Le présumé terroriste ressemble sur de nombreux points au Chef de l’Etat. Médiatiquement parlant. Focus.

Son nom est devenu incontournable. Malgré la discrétion de l’intéressé. Julien Coupat est la star de « l’affaire de Tarnac ». Le dossier a dépassé le cadre judiciaire, il est aussi politique et médiatique. Ironiquement, le cas Coupat est devenu le symbole de « la société du spectacle » dans toute sa splendeur. Comme Nicolas Sarkozy.

I – La fabrication d’un mythe

Nicolas Sarkozy et Julien Coupat sont avant tout des images, des mythes médiatiques. L’apparatchik du RPR et ex-ministre de l’Intérieur est devenu l’homme de la « rupture ». L’épicier de Corrèze est devenu une figure médiatique de « l’ultra-gauche », de la lutte contre l’arbitraire. Et ce dernier ne se prive pas d’entretenir ce mythe. Sa longue interview dans Le Monde du 26 mai est une véritable tribune politique.

De ses accusations, Coupat en a fait un atout. Il aurait pu écarter toute lecture idéologique de l’affaire pour insister sur le vide de son dossier et se battre sur le terrain judiciaire. Ce n’était pas son but en répondant au Monde. Il voulait saisir la tribune qui lui est offerte. Quitte à être décrit comme un idéologue charismatique, autant l’assumer et en tirer profit.

Mais l’épicier a poussé la logique à l’extrême. Contrairement à Sarkozy, Coupat n’est jamais apparu dans les médias. par la voix ou l’image. Incarnant un mythe, son image n’est plus réductible à ses apparitions physiques. Son seul aura compte. On se rappelle alors des propos prêtés par Yasmina Reza à Laurent Solly, ex-chef de cabinet de Sarkozy, lors de la campagne 2007 : « La réalité n’a aucune importance, il n’y a que la perception qui compte« .

II – La création de l’évènement

Nos deux compères attirent les journalistes. Les discours du chef de l’Etat sont hyper-médiatisés même quand il annonce du vent. La sortie de prison de Coupat le 28 mai fut des plus rocambolesques. Il est sorti en catimini, soi-disant caché dans le coffre d’une voiture, de la prison de la Santé (Paris) surprenant photographes et caméras. Le seul nom de Coupat suffit à attirer les journalistes. Mais ce n’est pas spécialement volontaire de sa part.

Reste à savoir si Coupat finira par apparaître physiquement dans les médias. Le mystère autour de sa personne fait parti du mythe. Son interview dans le Monde avant déjà créé un buzz.  Les premières images ou les premiers sons risquent de faire encore plus de bruit.

III – L’instrumentalisation de la vie privée

Leur couple, pour l’un avec sa co-accusée Yldune Lévy, avec Carla Bruni pour l’autre, ont quelques similitudes. Ils utilisent leur romance à bon escient. Pour faire de belles images ou justifier leur présence sur la « scène de crime ». par leurs « folies » nocturnes. Provocation ultime, Coupat et Lévy comptent se marier pour se débarrasser des contraintes de leur contrôle judiciaire qui leur interdit toute rencontre.

Pour leurs mariages, les deux couples ont tenu les journalistes en haleine. Chacun espérant un scoop sur la date des noces, une image, une photo. Pour les Bruni-Sarkozy, on a cru à une noce en janvier 2008 à la mairie du XVIe arrondissement de Paris. Raté, rien n’était prévu, c’était une fausse rumeur.  Pour les Coupat-Lévy, LeMonde.fr, par la plume de Raphaëlle Bacqué, spécialiste en  « people-litique »,  avait annoncé la date du 16 juin.

Branle-bas de combat dans les rédactions. Caméramen et photographes se sont précipités à la mairie du XXe arrondissement de Paris. Encore raté. Vu la forte affluence, la maire annonce que la cérémonie est reportée. Dommage, les journalistes aiment tant être au plus près de l’évènement. A défaut d’être au plus près de l’info.

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Pas de diplômes pour les bloqueurs : l’intox de Xavier Darcos

11/05/2009 Commentaires fermés

Le ministre affirme que les bloqueurs de facs n’auront pas leurs diplômes. Une aberration.

Le mouvement dans les universités ne s’éteint pas. Le Gouvernement menace. Invité sur RTL ce lundi matin, Xavier Darcos, ministre de l’Education nationale, a prévenu que les étudiants impliqués dans le blocage des universités seraient privés de diplômes. Il sous-entend que le Gouvernement a les moyens de refuser leurs sésames aux bloqueurs.

« Il n’y aura pas de licence ès-grève, de master en pétition ou de doctorat en blocage. Donc, on ne donnera pas de diplômes à ceux qui auront fait en sorte que les universités ne fonctionnent pas. »

Une intox totale. Le droit en vigueur n’autorise aucunement à ne pas délivrer de diplômes aux étudiants au nom de la  participation à une action collective. Seuls les résultats scolaires sont à prendre à compte. Le jury d’examen étant de toute façon souverain en la matière. Un ministre ne peut s’opposer à une délibération au motif que X ou Y a participé activement à un blocage. C’est écrit dans l’article L613-1 du Code de l’Education.

« [Les diplômes universitaires] ne peuvent être délivrés qu’au vu des résultats du contrôle des connaissances et des aptitudes appréciés par les établissements habilités à cet effet par le ministre chargé de l’enseignement supérieur après avis du Conseil national de l’enseignement supérieur et de la recherche. »

La menace de Darcos (qui n’est pas en charge des universités, compétence de sa collègue Valérie Pécresse) ne vaut rien. L’éventuelle alternative serait de prononcer des mesures d’exclusion contre les plus radicaux. Mais cela relève de la compétence (en premier ressort) des conseils de discipline des universités et non de Pécresse et encore moins de Darcos. Un coup d’épée dans l’eau.

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Rachida Dati ment : elle a déjà exposé sa vie privée

09/03/2009 Commentaires fermés

La ministre de la Justice a posé avec sa famille dans Paris Match en juin 2008.

« Je n’ai jamais exposé ma vie privée et je ne vais pas commencer à le faire. » C’est ce que déclarait Rachida Dati dans le dernier JDD. Propos réitérés sur Europe 1 ce lundi. La ministre est  accusée de trop s’exposer médiatiquement. Les rumeurs les plus diverses enflent sur le nom du père de son enfant. « En ce moment, je suis suivie en permanence par un paparazzi à moto. C’est insupportable » explique-t-elle dans le JDD.

Communication ratée

Hypocrisie. La garde des Sceaux a posé avec sa famille, au domicile d’un des ses frères notamment, pour un dossier titré « Rachida Dati : la famille, son refuge dans la tourmente » paru dans Paris Match le 5 juin 2008. Dati était à cette époque prise dans la polémique du mariage annulé de Lille. Un reportage signalé par Arretsurimages.net.

Grillée à l’Elysée, elle se prépare à quitter la Place Vendôme. Elle pourrait rejoindre le Parlement européen après les élections de juin. Après le 20 heures de France 2 samedi, le JDD, Europe 1 et prochainement sur France 3 chez Mireille Dumas, Dati pense réhabiliter son image avec un plan média ficelé. C’est mal parti.

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