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Posts Tagged ‘Mélenchon’

La carte de presse ne protège pas de la répression, ni de la connerie

11/11/2010 Commentaires fermés

Sarkozy espionnerait des journalistes. La profession joue faussement les remparts de la démocratie.

Vous n’avez pas pu y échapper. Les différentes affaires d’espionnage de journalistes agitent les médias en ce moment. Le Canard Enchaîné et Médiapart se sont plaints d’être traqués par la DCRI qui chercherait à identifier leurs sources. De mystérieux vols d’ordinateurs ont frappé les journalistes couvrant l’affaire Bettencourt au Point, à Médiapart et au Monde. Certains, comme le Canard Enchaîné, voient la main de Sarkozy derrière la DCRI. De son côté, Squarcini, patron du service, veut porter plainte contre Le Canard.

Claude Guéant a aussi répliqué. Le secrétaire général de l’Elysée a été accusé par Médiapart de piloter la surveillance des journalistes. Il veut aussi porter plainte. Une menace qui ne fait pas peur à Edwy Plenel, patron du site. « Un procès serait une bonne occasion de défendre la liberté de l’information face à un pouvoir qui n’a cessé de la piétiner », a-t-il déclaré à l’AFP. Mais la déclaration la plus choc est venue d’Anne « Mme DSK » Sinclair, journaliste de profession, hier au Grand Journal : « Si c’est vrai (ces espionnages), c’est choquant ».

« On n’est pas comme les autres »

On en pleurait presque. Ces affaires ont permis à toute une profession de jouer les chevaliers blancs de la liberté d’expression avec Plenel en égérie. Le flicage, l’abus de pouvoir, c’est grave mais c’est encore pire quand on touche à un journaliste. M. Michu arrêté par la police, ça ne fera pas forcément du bruit. S’il est journaliste, ça fera les gros titres. La plèbe peut se faire matraquer en douce mais pas un journaliste. Parce qu’« on n’est pas comme les autres ». Visiblement, la carte de presse ne protège pas de la répression. Ni de la connerie.

Pour le journaliste, son métier ne le met pas au service du collectif, il l’en distingue. Il pense que sa carte de presse fait de lui le meilleur voire le seul rempart de la Démocratie. Quand Mélenchon critique la presse, il commet donc une atteinte aux droits de l’Homme. La corporation s’érige ainsi en nouvelle noblesse avec les privilèges adéquats. Un égocentrisme qui éloigne le journalisme de toute auto-critique. Cette noblesse revisitée, à trop se regarder le nombril, en oublie ses propres failles. A quand un nouveau 14 juillet ?

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Le PS a poignardé la République, Sarkozy l’a achevée

08/08/2010 Commentaires fermés

En matière républicaine, les socialistes n’ont aucune leçon à donner au chef de l’Etat.

Une « dérive anti-républicaine ». C’est la réaction (tardive) de Martine Aubry, première secrétaire du PS, aux propos de Nicolas Sarkozy sur la déchéance de la nationalité. Il faut dire qu’on se lâche à droite sur l’insécurité. Jeudi dernier sur Europe1, Frédo Lefebvre, porte-parole de l’UMP, parlait des « étrangers » comme « un problème majeur dans notre pays ». Pour galvaniser ses troupes, la sarkozie n’a rien trouvé de mieux que de monter les gens les uns contre les autres. La République paiera pour l’affaire Woerth.

Il en reste que c’est bien joli d’invoquer la République à tout bout de champ. Mais qu’est-ce qu’exactement ? La République s’est construite contre les privilèges féodaux, le cléricalisme. Aujourd’hui, c’est devenu un concept valise. On  retrouve ce terme dans le nom de divers mouvances de gauche et de droite comme le mouvement République solidaire de Villepin, l’ex-Rassemblement pour la République de Chirac, l’ex-club Pour une République sociale de Mélenchon ou le Mouvement Républicain et Citoyen de Chevènement.

La République est déchue

Si le concept s’est vidé de son sens, le PS n’y est pas étranger. Sur les questions de sécurité ou de laïcité, il a trop laissé filer par peur de toucher des sujets sensibles. Sur la souveraineté de l’Etat, il n’a jamais su tirer des leçons de l’échec du TCE et du Oui de façade à Maastricht. Pour tout compliquer, la gauche républicaine n’est plus à ses côtés. Chevènement a quasi disparu de la circulation, Mélenchon a lancé une OPA sur le PCF et pour Europe Ecologie, la République, c’est avant tout une grande place de Paris.

Être républicain, c’est se dire que son voisin est un citoyen égal à soi-même, c’est l’ordre contre le chaos. Dans un monde idéal, ça aurait pu faire une belle idée de gauche. Dans le monde des socialos, c’est devenu ringard. Le « greenwashing », c’est plus tendance avec sa jolie « croissance verte ». Mais l’offensive sarkozienne a eu au moins le mérite de faire revenir le thème dans le discours du PS. Il reste encore à  lui donner un vrai contenu. Parce que la pire des déchéances, ça serait la déchéance de la gauche.

Le PCF, la maladie gériatrique du communisme

19/06/2010 2 commentaires

Le PCF est mourant. Il faut l’achever et lancer un véritable projet à la gauche du PS

Marie-Georges Buffet rend son tablier. Elle quitte ce week-end la tête du PCF. Elle sera probablement remplacée par l’actuel n°2 du parti, Pierre Laurent, ex-directeur de la rédaction de l’Humanité. Face aux ambitions de  Jean-Luc Mélenchon, président du Parti de Gauche, le PCF cherche son identité. Le communisme de Georges Marchais n’est plus. Les « rénovateurs » et les « durs » du parti s’affrontent sur la ligne à adopter. Tout reste à faire.

Le PCF a un créneau à prendre à la gauche du PS. Ce dernier est en pleine léthargie intellectuelle. La crise à mis à jour les dérives de la finance.  Mais la gauche en vogue aujourd’hui, c’est Europe Ecologie, qui séduit jusqu’à l’UMP. Les gauches radicales sont éclatées entre le NPA, le Parti de gauche et autres. Les appels à l’unité sonnent dans le vide ou presque. Le Front de Gauche autour du PCF et de Mélenchon n’est pas encore abouti.

Dépasser le parti

Pourtant, le terreau est là. A travers les décroissants, les « nouveaux mouvements sociaux » ou le républicanisme de Mélenchon, il existe des pistes, certes brouillonnes, pour créer un véritable projet alternatif au PS. Mais, par manque de courage, le PCF sauce Robert Hue puis Buffet n’a pas su donner corps à ce bouillonnement. Il n’a pas su lancer une vraie dynamique unitaire à la gauche du PS. Il est devenu une coquille vide.

Le PCF n’a pas vocation à être une minable force d’appoint du PS. Il a vocation à être une force de frappe  pour le retour de la gauche au pouvoir. Mais avant de faire le bras de fer avec la direction du PS,  le PCF doit faire un peu de musculation idéologique. Ce qui nécessitera de dépasser le parti et de s’ouvrir au vent frais des gauches radicales. Et la première classe dirigeante à éliminer, ce sera la direction du PCF.

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Ecologie : le syndrome de Copenhague

05/12/2009 2 commentaires

PS et UMP semblent convertis à l’écologie. Des discours qui sont plus proches de l’opportunisme que de l’audace idéologique.

Daniel Cohn-Bendit est une star. Il avait déjà fait la une des journaux lors de sa percée aux Européennes et il repart en promo en vue du Sommet de Copenhague qui s’ouvre lundi. Cohn-Bendit a réussi son pari. Non seulement les médias lui servent la soupe mais il s’est imposé comme un métronome de la vie politique française. Face à ses succès politiques, les grands partis  « verdissent » leurs discours pour éviter d’être débordés.

Le PS a dévoilé une série de propositions sur le sujet. Nicolas Sarkozy prône « l’écologie populaire » et fait les gros yeux à Barack Obama, jugé trop tiède. Jean-Luc Mélenchon, président du Parti de Gauche, fait des appels du pied à Europe Ecologie. Le même syndrome « vert » avait frappé lors de l’offensive de Nicolas Hulot lors de la présidentielle. Dans les deux cas, chaque parti devient écolo en fonction de l’air du temps.

L’air du temps

Ça risque de changer avec la clôture du Sommet. Le thème de l’insécurité relève de la même logique. Un fait divers l’impose dans le débat, on promet une loi et la question disparaît une fois la polémique éteinte. Peu importe la gravité  intrinsèque d’un problème, ce qui le fera entrer ou sortir du champ politique, c’est sa concordance avec les évènements de l’actualité récente. Les discours ne sont plus guidés par l’audace ou les valeurs mais par le suivisme.

Les partis sont (presque) tous frappés par le syndrome de Copenhague. Tout cela sent l’opportunisme. Mais s’y révèle surtout une perversion du débat politique. Un décalage entre l’espace des problèmes économiques ou environnementaux qui existent au quotidien et l’espace des controverses politiques, fluctuant et largement dépendant de l’air du temps. Plus que notre atmosphère, c’est toute la réflexion politique qui s’en retrouve polluée.

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Jean-Luc Mélenchon, l’alter-Besancenot

01/07/2009 Commentaires fermés

Le leader du Parti de Gauche veut s’imposer à la gauche du PS. Mais sa stratégie ambiguë risque de le perdre.

Ce n’est pas le « compromis historique » mais presque. Hier, le NPA et le Parti de Gauche ont ouvert la voie à des listes communes pour les Régionales de 2010.  Ils appellent le PCF et LO à les rejoindre.  En revanche, elle seront, au 1er tour, « autonomes et indépendantes du PS et des listes de type Europe Ecologie » selon la déclaration commune. Lors des Européennes, Le Front de gauche PCF-PG avait obtenu 6,05% des voix, le NPA, 4,88%.

Mais des désaccords persistent. Le NPA refuse tout « accord de gestion avec les dirigeants du PS et d’Europe Ecologie« . Plus conciliant, le PG veut « être en situation d’appliquer le programme de ces listes »  dans le maximum de régions. Il souhaite pour cela imposer un « rapport de force » en dépassant les listes PS. Le NPA avait déjà refusé de s’allier avec le Front de Gauche, prétextant que le PCF retournerait dans le giron du PS pour les Régionales.

OPA sur le NPA

Olivier Besancenot n’est pas dupe. Il sait que derrière les projets d’alliance se cache la bataille pour le leadership à la gauche du PS.  Jean-Luc Mélenchon veut profiter du déclin du PCF. Et il espère enfermer le facteur dans sa radicalité en le mettant au pied du mur vis-à-vis de la pratique du pouvoir.  Les Verts, lancés dans la dynamique Cohn-Bendit, adoptent plutôt la voie du recentrage au détriment de Bayrou.

Comme Besancenot, Mélenchon surfe sur la déception vis-à-vis du PS. Samedi à Toulouse, il a dénoncé « une opposition guimauve avec un PS qui s’est effondré et ridiculise la gauche« . Mais il écarte toute référence révolutionnaire et récuse le terme « anti-capitaliste ». Une façon d’attirer les déçus du PS sans les effrayer. Cet entre-deux risque de ne pas tenir, surtout s’il veut co-gérer des régions. Son identité radicale en sortirait brouillée. Un pari dangereux.

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