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Eric Besson menace l’identité nationale

16/01/2010 Commentaires fermés

Le ministre prône une charte des droits et devoirs signée par les seuls jeunes Français. Du pur affichage politique.

S’il existait une palme de l’idée à la con, Eric Besson partirait favori. Lors d’un débat sur l’identité nationale vendredi soir à Marseille, le ministre de l’Immigration a proposé de créer une « charte des droits et devoirs » qui serait signée par les « jeunes Français » à leur majorité.  Pour Besson, il s’agirait d’« un serment, une charte, quelque chose qui attache à la République » et même si « l’on est dans l’ordre du symbole, c’est un symbole qui peut toucher ».

S’il s’agit d’un symbole, c’est surtout celui de la démagogie. Tout d’abord, rappelons à Besson que son projet de charte existe déjà. Il s’agit de la Déclaration des droits de l’Homme de 1789 couplée au préambule de la Constitution de 1946. Au delà des seuls droits civils, politiques et sociaux, ces textes fondent les principes indispensables au vivre ensemble notamment le respect d’autrui. Créer un nouveau texte ne serait que du pur affichage politique.

Perte de repères

Plus grave, le projet de Besson véhicule une pensée malsaine. Pour lui, la signature ce texte doit être réservé aux « jeunes Français » et pas aux étrangers. Pourtant, toute personne vivant sur notre sol, quelque soit sa nationalité, devrait possèder les mêmes droits et devoirs que son voisin. Bien sûr, les Français ont des droits spécifiques (voter, entrer dans la fonction publique…) mais écarter d’emblée les jeunes étrangers de cette charte viole tous les règles républicaines.

Besson dit défendre l’identité nationale, il ne propose que du vent.  Mais cette idée mérite mieux. L’identité nationale, ce n’est pas diviser, c’est unir, poser des repères. Or, ce monde n’en a plus. Les traders continuent de se remplir les poches de bonus. Renault, fleuron de notre industrie, ne produira qu’une partie de la Clio IV en France malgré les aides publiques perçues. Si Besson veut vraiment faire signer une charte des droits et devoirs, voilà de bons cobayes.

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L’identité nationale, faux débat mais vraie question

29/11/2009 Commentaires fermés

Même si le débat sur l’identité nationale n’est qu’un coup politicien, la question du « vivre ensemble » doit se poser.

Ne soyons pas dupes. Si Eric Besson, ministre de l’Immigration et de l’Identité nationale, organise un débat sur… l’identité nationale, c’est uniquement par opportunisme électoral. En vue des Régionales, l’Elysée et le Gouvernement veulent mobiliser l’électorat conservateur. Une façon aussi d’écarter les problèmes économiques et sociaux de l’agenda médiatique. Ils avaient utilisé la même tactique lors des Européennes de juin.

Le PS est en première ligne pour dénoncer ce « faux débat ». Pour les socialistes, le vrai sujet, c’est la crise et la montée du chômage. L’UMP hurle à l’irresponsabilité politique mais n’a pas de leçons à donner. Ce débat n’est pas un vrai débat mais un coup politique à court terme. La majorité a certes le mérite de poser la question de l’identité mais n’apportera pas de réponse. Seuls compteront les voix rapportées par l’opération.

L’ère de la multitude

Mais ces querelles politiciennes polluent le débat de fond. La question de l’identité nationale est pourtant un sujet fondamental. La France n’est plus dans l’ère de homogénéité,  d’une identité catholique et gréco-romaine donnée une bonne fois pour toutes. La construction européenne, le désir de reconnaissance citoyenne des immigrés et enfants d’immigrés nous a fait entrer dans l’ère de la multitude.

Il s’agit alors d’interroger sur ce qui peut nous unir malgré nos différences. Mais il ne suffit pas de dire « être français, c’est avoir sa vie en France et rien de plus » pour répondre à cette question. Il ne suffit pas non plus d’augmenter le Smic pour créer de la cohésion nationale. Les valeurs qui peuvent cimenter cette multitude, nous les connaissons déjà : liberté, égalité, fraternité. Le tout est de savoir comment les faire respecter par et pour tous.

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Nicolas Sarkozy, une stratégie bien adroite

19/09/2009 Commentaires fermés

Le chef de l’Etat manie les contraires. Il se donne une image d’homme ouvert à la gauche et mène une politique ancrée à droite.

Sarkozy est-il de gauche ? C’est la question que pose Le Point du 27 août. Question incongrue mais légitime. Marié à une égérie bobo aux « réflexes épidermiques de gauche », il aime lire Proust à ses heures perdues selon Le Figaro. Il est contre les tests ADN pour le regroupement familial. Il est pour le plafonnement des bonus des traders. Il nomme des hommes et femmes de gauche dans son Gouvernement. Il veut réformer la mesure de la richesse.

Le raccourci est facile. Le chef de l’Etat aime jouer avec cet image d’homme ouvert. Un ami des ouvriers qui cite Jaurès.  Un discours qui a marqué sa campagne de 2007. Face à une gauche en perdition, il lui a paru facile de piquer ses éléments de langage. La crise lui a offert une nouvelle opportunité. Il refuse de passer pour un impuissant face à la puissance des marchés. Il sera alors le champion de la régulation financière. La terreur des banquiers.

Un alibi

On frise l’hyprocrisie. Si Sarkozy reprend les paroles de la gauche, il garde sa petite musique de droite. A l’automne 2007, il était pour les tests ADN.  Il aime les ministres d’ouverture, mais le bien à droite Phillipe de Villiers, président du MPF, a rejoint le comité de la majorité. Son ministre de l’Immigration Eric Besson (ex-PS) vient de lancer la fermeture de la « jungle » de Calais, zone où se réunissait des immigrés clandestins. Aucune solution globale n’est prévue pour ces derniers.

Sa prétendue « ouverture » n’est qu’un alibi pour masquer une politique ancrée à droite. Chaque fois qu’on l’accusera de dérive lepéniste, il répondra que son ministre de l’Immigration était au PS. Si on dénonce la hausse du forfait hospitalier, il dira qu’il est très méchant avec les traders. Joli coup. Le problème, c’est l’adéquation entre ses discours et ses actes. Avant d’être de gauche ou de droite, la première qualité d’un chef de l’Etat, c’est d’être honnête.

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