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Posts Tagged ‘Besancenot’

Le PS ne sent plus la rose

15/07/2009 Commentaires fermés

Best of #2. Les socialistes sont en crise. Leur parti cherche (encore) à se rénover. Alliances, projet, tout est à refaire.

Le PS n’a plus le monopole de l’opposition. 2007 fut l’année de la menace centriste. 2009 est celle du danger écolo.  16,3% aux Européennes pour les amis de Daniel Cohn-Bendit contre 16,5 pour le PS. Le Parti de gauche commence à percer.  Olivier Besancenot avec son NPA reste un poids plume mais n’a pas dit son dernier mot.

L’heure est grave. Le PS veut retrouver le leadership de l’opposition et rallier à son panache rose. La Première secrétaire Martine Aubry vient d’envoyer une lettre aux leaders de gauche hormis Besancenot. Sans succès. La Maire de Lille a voulu réaffirmer l’identité de son parti. Notamment par la présence dans les manifs.

Eternelle rénovation

Rénovation. Le mot est lâché. Comme après chaque défaite électorale. Mais le parti peine encore à trouver son identité. Radical dans l’opposition, plus tiède aux affaires. Lionel Jospin en a été l’exemple flagrant. Un boulevard pour une gauche radicale qui ne demande qu’à butiner le cadavre. Son rapport à la liberté est tout aussi complexe adoptant ou non un tropisme individualiste selon les cas.

Problème de fond, de forme aussi. Depuis le départ de Jospin, le parti peine à se trouver un grand leader « présidentiable ». Certains aimerait avoir cette place. Même si 2012 est encore loin. Il y a l’ex Premier secrétaire François Hollande. Mais aussi Manuel Valls. Sans oublier Ségolène Royal. Le PS a parfois du mal a parler d’une seule voix. Encore faut-il savoir quoi dire.


> Tout l’été, UBDP vous propose un best of de ses articles. Chaque semaine, un thème de l’actualité est passé en revue. D’autres surprises seront aussi au rendez-vous.

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Jean-Luc Mélenchon, l’alter-Besancenot

01/07/2009 Commentaires fermés

Le leader du Parti de Gauche veut s’imposer à la gauche du PS. Mais sa stratégie ambiguë risque de le perdre.

Ce n’est pas le « compromis historique » mais presque. Hier, le NPA et le Parti de Gauche ont ouvert la voie à des listes communes pour les Régionales de 2010.  Ils appellent le PCF et LO à les rejoindre.  En revanche, elle seront, au 1er tour, « autonomes et indépendantes du PS et des listes de type Europe Ecologie » selon la déclaration commune. Lors des Européennes, Le Front de gauche PCF-PG avait obtenu 6,05% des voix, le NPA, 4,88%.

Mais des désaccords persistent. Le NPA refuse tout « accord de gestion avec les dirigeants du PS et d’Europe Ecologie« . Plus conciliant, le PG veut « être en situation d’appliquer le programme de ces listes »  dans le maximum de régions. Il souhaite pour cela imposer un « rapport de force » en dépassant les listes PS. Le NPA avait déjà refusé de s’allier avec le Front de Gauche, prétextant que le PCF retournerait dans le giron du PS pour les Régionales.

OPA sur le NPA

Olivier Besancenot n’est pas dupe. Il sait que derrière les projets d’alliance se cache la bataille pour le leadership à la gauche du PS.  Jean-Luc Mélenchon veut profiter du déclin du PCF. Et il espère enfermer le facteur dans sa radicalité en le mettant au pied du mur vis-à-vis de la pratique du pouvoir.  Les Verts, lancés dans la dynamique Cohn-Bendit, adoptent plutôt la voie du recentrage au détriment de Bayrou.

Comme Besancenot, Mélenchon surfe sur la déception vis-à-vis du PS. Samedi à Toulouse, il a dénoncé « une opposition guimauve avec un PS qui s’est effondré et ridiculise la gauche« . Mais il écarte toute référence révolutionnaire et récuse le terme « anti-capitaliste ». Une façon d’attirer les déçus du PS sans les effrayer. Cet entre-deux risque de ne pas tenir, surtout s’il veut co-gérer des régions. Son identité radicale en sortirait brouillée. Un pari dangereux.

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Daniel Cohn-Bendit : la fabrication médiatique d’un leader

12/06/2009 Commentaires fermés

C’est la nouvelle star politique. Les médias ont trouvé un véritable opposant « charismatique » à Nicolas Sarkozy.

Pas moyen d’y échapper. Daniel Cohn-Bendit est (re)devenu incontournable dans les médias. Libération est le plus enthousiaste : trois « unes » successives entre samedi et mardi. Dont un dossier spécial dans le numéro de mardi.  Le directeur de Libé Laurent Joffrin lui a offert un bel espace de promotion auprès des électeurs de gauche. Le 18 juin, il sera le rédacteur en chef d’un jour du « Grand Journal » de Canal +.

Son score aux Européennes a surpris tout le monde, votre serviteur y compris. 16,3% contre 16,5 pour le PS au plan national. Un nombre égal de sièges au Parlement européen. Les socialistes sont même battus à plates coutures dans leur « fief » de Paris : 27,5% contre 14,7. « Dany » imagine prolonger le mouvement pour les Régionales de 2010. En supposant qu’il obtienne la nationalité française d’ici là, certains l’imaginent à l’Elysée en 2012. Idée qu’il rejette.

Excès d’euphorie

C’est une manie des commentateurs politiques. L’opposition s’incarne moins dans des idées que dans une personne. Il faut un pendant à Sarkozy. Un « présidentiable » télégénique, un « favori des sondages« . Ségolène Royal a été décrédibilisée par sa défaite au Congrès de Reims. François Bayrou a vu ses ambitions arrêtées par les 8,45% du MoDem. Olivier Besancenot s’agite beaucoup mais n’a aucune chance pour 2012. Daniel Cohn-Bendit a un espace qui s’ouvre à lui.

Reste à savoir où cela va le mener. Un scrutin avec plus de 60% d’abstention n’est pas un baromètre pour le futur L‘omniprésence médiatique ne fait pas le capital politique. Le « charisme » de Cohn-Bendit n’est pas une chose naturelle et intemporelle. En 1999, sa liste écolo aux Européennes avait obtenu 9,7% des voix, très loin derrière les 22% du PS avec François Hollande, peu réputé pour son « charisme ». Si Bayrou a été « touché par la Vierge« , « Dany » a manifestement été touché par Laurent Joffrin.

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Européennes : la guerre des gauches aura bien lieu

20/05/2009 Commentaires fermés

Au delà du duel UMP-PS, c’est la lutte des gauches qui rythme la campagne pour les européennes de juin.

Le clash. C’était hier devant le Palais Bourbon. Olivier Besancenot, leader du NPA, était venu soutenir les salariés de Celanese, usine chimique des Pyrénées-atlantiques en voie de fermeture. Un militant PS  l’accuse alors de venir « faire le ‘kéké’ devant les caméras » et de récupérer le mouvement. Attitude qui ferait « le jeu de Sarkozy« . Le socialiste invite alors le trotskiste à « mettre les mains dans le goudron« , à agir et proposer. Après la lutte des classes, c’est la lutte des gauches. « Radicaux » contre « réformistes ».

Le référendum de 2005 avait amplifié le fossé. Martine Aubry, première secrétaire du PS, pensait avoir guéri les divisions internes entre Ouistes et Nonistes. Mais la guerre continue entre les partis de gauche. Besancenot s’est imposé dans le paysage politique français. Le PCF retrouve quelques couleurs allié avec l’ex-PS Jean-Luc Mélenchon au sein du Front de gauche. En fondant des nouveaux partis ou des alliances électorales, communistes, socialistes dissidents et trotskistes créent une nouvelle dynamique.

Unitaires contre solitaires

Une deuxième ligne de fracture apparaît alors au sein de ce « pôle radical ». Autour du Front de Gauche, on défend avant tout la participation aux institutions. Autour du NPA, on s’implique directement et massivement dans les luttes sociales, s’installant comme « parti hors-système ». Une rupture consommée en février par le refus du NPA d’entrer dans le Front de gauche.  Le dissident Christian Picquet a néanmoins rejoint le FdG. Un courant « unitaire » vient d’être créé au sein du NPA.

Il y a des conflits d’égos bien sûr. Chaque parti, chaque personnalité veut tirer la couverture de l’anti-sarkozisme à soi. Mais cela ne doit pas masquer le conflit idéologique entre les gauches. La pratique du pouvoir, le rapport à l’Union européenne… Le renouveau du PS se pense souvent comme alternative face à la droite. Assez peu en force de rassemblement des gauches. Après l’arlésienne de l’alliance avec le MoDem, c’est le rapport avec la gauche radicale qui risque de faire jaser rue de Solférino.

Corrigé le 21 mai à 18:19 : Le militant PS, selon la CGT Celanese, ne serait pas salarié de l’usine contrairement à ce que j’avais indiqué initialement.

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Européennes : le PS veut garder le monopole de l’anti-sarkozisme

14/05/2009 Commentaires fermés

Concurrencés à leur droite et à leur gauche, les socialistes cherchent à railler les mécontents.

Le PS n’aime pas la libre concurrence. En politique, du moins. Les sondages pessimistes sur les intentions de vote en vue des Européennes de juin sont pris au sérieux. Le PS serait dépassé par l’UMP. La solution : rassembler son camp, les anti-Sarko. Quitte à culpabiliser les « dissidents » pro-Bayrou ou Besancenot. « Il faut voter socialiste, car c’est le seul vote utile« . C’est le credo affirmé hier soir par Martine Aubry, première secrétaire, lors d’un meeting au Cirque d’Hiver (Paris).

Les listes UMP-NC, seules listes de la majorité, n’auront pas un tel problème de dispersion des voix. A droite, la concurrence de Nicolas Dupont-Aignan ou de Philippe de Villiers ne fait pas peur. Le FN est dans le coma. Dans l’opposition,  le MoDem, le NPA, le Front de Gauche, les écolos et le PS se disputent le marché. Mais « le PS est une grande formation qui ne se laissera pas impressionner » a lançé hier Jean-Christophe Cambadélis, directeur de la campagne européenne.

Panique au PS

Les concurrents du PS aimeraient pourtant lui manger la laine sur le dos. Chacun avec son argumentaire. Olivier Besancenot attaque un parti pas assez à gauche. « Le dernier congrès du PS a commencé par une déclaration de principes qui grave dans le marbre le fait que leur orientation s’inscrit dans l’économie de marché » a-t-il accusé lundi sur RTL. François Bayrou a critiqué, hier lors d’une convention de son parti à Paris, un « PS qui n’a pas de programme » gangréné par « les rivalités de courants« .

Bayrou est devenu une cible de choix pour la direction du PS. Benoît Hamon, porte-parole, a dénoncé hier « celles et ceux qui viennent puiser dans notre programme pour se reconstituer une vertu à bon compte« .  On le décrit comme « un soutien de la politique libérale de N. Sarkozy et de J.-M. Barroso [président sortant de la Commission européenne ndlr] ». On le médiatise en le faisant apparaître comme un homme de droite. Au risque d’en faire un concurrent de poids.

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Olivier Besancenot, l’homme à abattre pour la gauche

19/03/2009 Commentaires fermés

Le leader du NPA fait peur au PS. La solution pour certains : l’enfermer dans sa radicalité.

« Ça fait un peu rapace« . C’est François Chérèque, secrétaire général de la CFDT, qui parlait, dimanche sur RTL, des actions du NPA dans les conflits sociaux. Le syndicaliste l’accuse « d’attendre la misère pour agir« . Ce jeudi, encore sur RTL, Ségolène Royal a lancé la deuxième salve. « Il est absent sur toutes les formes de propositions opérationnelles de politique alternative, ça peut poser un problème, mais c’est de sa responsabilité« .

Archaïques contre gestionnaires. Une opposition vieille comme la gauche. Besancenot fait trembler le PS. Les sondages se font de plus en plus enthousiastes pour le facteur. Il est désormais décrit comme l’opposant le plus crédible à Nicolas Sarkozy. La journée nationale d’action d’aujourd’hui fut l’occasion de se montrer. Au sein du PS, la contre-attaque s’impose.

L’étouffer ou l’isoler

Deux voies s’opposent.  D’une part : aller sur le terrain du NPA et retourner dans les manifs. C’est celle choisie par la direction du Parti. Autre voie : isoler Besancenot en le faisant passer pour un archaïque.  Royal joue sur les deux terrains. D’un côté, elle prône l’interdiction des licenciements dans les entreprises bénéficiaires et le rapprochement avec la gauche radicale. De l’autre, elle défend l’alliance avec le MoDem. Selon les circonstances, elle change sa ligne. Habile.

L’isolement, c’est ce qui guette Besancenot. Jusqu’au boutiste, il se fâche avec ses camarades. Le dissident NPA Christian Picquet a rejoint le Front de Gauche PG-PCF. Besancenot avait refusé une alliance craignant d’être phagocyté par ses concurrents. Après Nicolas Sarkozy, il est l’homme au centre de tous les débats à gauche. Une « starisation » rampante. L’extrême-gauche a trouvé son produit phare.

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La Guadeloupe, pèlerinage obligatoire pour la gauche

20/02/2009 Commentaires fermés

PS, NPA… Toute la gauche veut aller en Guadeloupe pour soutenir les grévistes. Et montrer qui est le meilleur antisarkoziste.

Ils étaient tous là. La semaine dernière, le PS. Mercredi, le PCF. Jeudi, José Bové. Ce vendredi, Olivier Besancenot, porte-parole du NPA. La gauche a trouvé sa nouvelle Lourdes : Pointe-à-Pitre. Le 16 février, plusieurs milliers de personnes avaient manifesté à Paris à l’appel notamment du NPA et du PCF. « Le peuple de Guadeloupe nous a montré la voie à ce que pourrait être une grève générale ici. » avait déclaré à cette occasion Besancenot. Un nouveau défilé aura lieu samedi dans la capitale.

Paradoxe pour un parti de gouvernement. Pour gagner en crédibilité, le PS soutient les mouvements sociaux, fussent-ils radicaux. Mais gouverner, c’est aussi négocier. Le 14 février, Victorin Lurel, président PS du Conseil Régional de Guadeloupe, proche de Hollande et Delanoë, avait appelé à un « assouplissement » de la grève générale. « Nous tendons une perche au LKP [collectif à la tête de la grève] et au patronat pour qu’ils trouvent les voies et moyens d’un accord » avait-il argumenté.

Besancenot fait peur au PS

Le conflit guadeloupéen dépasse largement l’anti-sarkozisme ou l’annulation du « paquet fiscal ». La question du pouvoir des « békés » et par là, la racialisation du conflit pointe le bout de son nez. « Je n’aime pas la racialisation du conflit. Même si [Elie Domota, leader du LKP] s’en défend, et c’est à son honneur, on voit les comportements : on brûle spécifiquement certaines entreprises appartenant aux blancs » déclarait Lurel ce vendredi sur Europe 1.

Le PS craint de perdre le monopole de l’opposition. Plus encore, il craint de ne plus paraître assez à gauche. Martine Aubry, première secrétaire, voulait que les socialistes soient de retour dans les manifs.  Quitte à passer pour des récupérateurs de mouvements sociaux. A croire que rue de Solférino, on prend très au sérieux les sondages dithyrambiques sur Olivier Besancenot.

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