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Le PCF, la maladie gériatrique du communisme

19/06/2010 2 commentaires

Le PCF est mourant. Il faut l’achever et lancer un véritable projet à la gauche du PS

Marie-Georges Buffet rend son tablier. Elle quitte ce week-end la tête du PCF. Elle sera probablement remplacée par l’actuel n°2 du parti, Pierre Laurent, ex-directeur de la rédaction de l’Humanité. Face aux ambitions de  Jean-Luc Mélenchon, président du Parti de Gauche, le PCF cherche son identité. Le communisme de Georges Marchais n’est plus. Les « rénovateurs » et les « durs » du parti s’affrontent sur la ligne à adopter. Tout reste à faire.

Le PCF a un créneau à prendre à la gauche du PS. Ce dernier est en pleine léthargie intellectuelle. La crise à mis à jour les dérives de la finance.  Mais la gauche en vogue aujourd’hui, c’est Europe Ecologie, qui séduit jusqu’à l’UMP. Les gauches radicales sont éclatées entre le NPA, le Parti de gauche et autres. Les appels à l’unité sonnent dans le vide ou presque. Le Front de Gauche autour du PCF et de Mélenchon n’est pas encore abouti.

Dépasser le parti

Pourtant, le terreau est là. A travers les décroissants, les « nouveaux mouvements sociaux » ou le républicanisme de Mélenchon, il existe des pistes, certes brouillonnes, pour créer un véritable projet alternatif au PS. Mais, par manque de courage, le PCF sauce Robert Hue puis Buffet n’a pas su donner corps à ce bouillonnement. Il n’a pas su lancer une vraie dynamique unitaire à la gauche du PS. Il est devenu une coquille vide.

Le PCF n’a pas vocation à être une minable force d’appoint du PS. Il a vocation à être une force de frappe  pour le retour de la gauche au pouvoir. Mais avant de faire le bras de fer avec la direction du PS,  le PCF doit faire un peu de musculation idéologique. Ce qui nécessitera de dépasser le parti et de s’ouvrir au vent frais des gauches radicales. Et la première classe dirigeante à éliminer, ce sera la direction du PCF.

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Jean-Luc Mélenchon, l’alter-Besancenot

01/07/2009 Commentaires fermés

Le leader du Parti de Gauche veut s’imposer à la gauche du PS. Mais sa stratégie ambiguë risque de le perdre.

Ce n’est pas le « compromis historique » mais presque. Hier, le NPA et le Parti de Gauche ont ouvert la voie à des listes communes pour les Régionales de 2010.  Ils appellent le PCF et LO à les rejoindre.  En revanche, elle seront, au 1er tour, « autonomes et indépendantes du PS et des listes de type Europe Ecologie » selon la déclaration commune. Lors des Européennes, Le Front de gauche PCF-PG avait obtenu 6,05% des voix, le NPA, 4,88%.

Mais des désaccords persistent. Le NPA refuse tout « accord de gestion avec les dirigeants du PS et d’Europe Ecologie« . Plus conciliant, le PG veut « être en situation d’appliquer le programme de ces listes »  dans le maximum de régions. Il souhaite pour cela imposer un « rapport de force » en dépassant les listes PS. Le NPA avait déjà refusé de s’allier avec le Front de Gauche, prétextant que le PCF retournerait dans le giron du PS pour les Régionales.

OPA sur le NPA

Olivier Besancenot n’est pas dupe. Il sait que derrière les projets d’alliance se cache la bataille pour le leadership à la gauche du PS.  Jean-Luc Mélenchon veut profiter du déclin du PCF. Et il espère enfermer le facteur dans sa radicalité en le mettant au pied du mur vis-à-vis de la pratique du pouvoir.  Les Verts, lancés dans la dynamique Cohn-Bendit, adoptent plutôt la voie du recentrage au détriment de Bayrou.

Comme Besancenot, Mélenchon surfe sur la déception vis-à-vis du PS. Samedi à Toulouse, il a dénoncé « une opposition guimauve avec un PS qui s’est effondré et ridiculise la gauche« . Mais il écarte toute référence révolutionnaire et récuse le terme « anti-capitaliste ». Une façon d’attirer les déçus du PS sans les effrayer. Cet entre-deux risque de ne pas tenir, surtout s’il veut co-gérer des régions. Son identité radicale en sortirait brouillée. Un pari dangereux.

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Européennes : la guerre des gauches aura bien lieu

20/05/2009 Commentaires fermés

Au delà du duel UMP-PS, c’est la lutte des gauches qui rythme la campagne pour les européennes de juin.

Le clash. C’était hier devant le Palais Bourbon. Olivier Besancenot, leader du NPA, était venu soutenir les salariés de Celanese, usine chimique des Pyrénées-atlantiques en voie de fermeture. Un militant PS  l’accuse alors de venir « faire le ‘kéké’ devant les caméras » et de récupérer le mouvement. Attitude qui ferait « le jeu de Sarkozy« . Le socialiste invite alors le trotskiste à « mettre les mains dans le goudron« , à agir et proposer. Après la lutte des classes, c’est la lutte des gauches. « Radicaux » contre « réformistes ».

Le référendum de 2005 avait amplifié le fossé. Martine Aubry, première secrétaire du PS, pensait avoir guéri les divisions internes entre Ouistes et Nonistes. Mais la guerre continue entre les partis de gauche. Besancenot s’est imposé dans le paysage politique français. Le PCF retrouve quelques couleurs allié avec l’ex-PS Jean-Luc Mélenchon au sein du Front de gauche. En fondant des nouveaux partis ou des alliances électorales, communistes, socialistes dissidents et trotskistes créent une nouvelle dynamique.

Unitaires contre solitaires

Une deuxième ligne de fracture apparaît alors au sein de ce « pôle radical ». Autour du Front de Gauche, on défend avant tout la participation aux institutions. Autour du NPA, on s’implique directement et massivement dans les luttes sociales, s’installant comme « parti hors-système ». Une rupture consommée en février par le refus du NPA d’entrer dans le Front de gauche.  Le dissident Christian Picquet a néanmoins rejoint le FdG. Un courant « unitaire » vient d’être créé au sein du NPA.

Il y a des conflits d’égos bien sûr. Chaque parti, chaque personnalité veut tirer la couverture de l’anti-sarkozisme à soi. Mais cela ne doit pas masquer le conflit idéologique entre les gauches. La pratique du pouvoir, le rapport à l’Union européenne… Le renouveau du PS se pense souvent comme alternative face à la droite. Assez peu en force de rassemblement des gauches. Après l’arlésienne de l’alliance avec le MoDem, c’est le rapport avec la gauche radicale qui risque de faire jaser rue de Solférino.

Corrigé le 21 mai à 18:19 : Le militant PS, selon la CGT Celanese, ne serait pas salarié de l’usine contrairement à ce que j’avais indiqué initialement.

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