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L’An 1, une comédie qui crucifie la religion

17/08/2009 Commentaires fermés

Cinéma. Zed le chasseur (Jack Black) et Oh le cueilleur (Michael Cera) sont les deux « ringards » de leur tribu préhistorique. Ils essaient désespérément de séduire les belles Maya (June Diane Raphaël) et Eema (Juno Temple). Sans succès. C’est le vaillant chasseur Marlak (Matthew Willig) qui domine le groupe.

Dans sa quête de puissance, Zed mange le fruit défendu de l’Arbre de la connaissance. Honni, il doit désormais fuir la tribu avec Oh. Un certain Abel (David Cross) et son frère Caïn (Paul Rudd) croiseront leur route. « L’An 1 » est en effet une parodie des légendes bibliques. Les deux héros auront alors une mission. Délivrer Eema et Maya réduites en esclavage dans la ville de Sodome.

Ce film est une vaste blague, on l’aura compris. Une comédie potache, d’une débilité assumée qui réussit à faire rire sans tomber dans la lourdeur. Un exercice difficile. Et l’humour anti-clérical caustique ravira les amateurs du genre. Une comédie préhistorique plutôt réussie à l’inverse du film français « RRRrrr !« . A voir.

Bande-annonce

Les vidéos Vodpod ne sont plus disponibles.

« L’An 1, des débuts difficiles » (titre original : Year One)

Un film américain de Harold Ramis. Ecrit par Gene Stupnitsky, Harold Ramis et Lee Eisenberg. Avec Jack Black, Michael Cera, David Cross, June Diane Raphaël, Juno Temple, Olivia Wilde, Oliver Platt, Matthew Willig, Christopher Mintz-Plasse… Durée : environ 1h40. En salles depuis le 12 août.

Le site officiel

La fiche Imdb

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Bouquins : UBDP ouvre son Café de Flore (intestinale)

01/08/2009 Commentaires fermés

Jouons aux intellos et passons en revue mes meilleurs livres pour cet été. Une sélection arbitraire mais exigeante.

« L’année où j’ai vécu selon la Bible ».

©T.AndriaJournaliste au magazine Esquire, A.J Jacobs a vécu pendant un an selon les rites traditionnels de la Bible. Athée convaincu, ce New-Yorkais a voulu tester jusqu’à l’absurde l’ensemble des « commandements » divins. Se laisser pousser la barbe, porter des vêtements blancs, ne jamais s’asseoir au même endroit qu’une femme et même la lapidation.

D’un aspect trivial très anti-religieux, le livre n’en comporte pas moins une certaine compréhension voire du respect pour certains aspects de la parole religieuse. Conclusion tirée par l’auteur lui même. Drôle, bien écrit, un excellent livre pour penser notre rapport au sacré.

Titre original : « The Year of  Living Biblically ». Traduction par Yoann Gentric, Actes Sud, 2008, 448p

« Je suis très à cheval sur les principes »

©T.AndriaChroniqueur pour le New Yorker David Sedaris nous livre une série de chroniques sur les petits riens de la vie.  Un livre basé sur ses propres expériences.

La peur des bactéries, comment  assumer son homosexualité, « se retenir » durant une conférence ou supporter une propriétaire acariâtre. Entre Paris, New York et la Normandie,  un véritable one man show littéraire.

Titre original : « When you are engulfeld in flames ». Traduction par Nicolas Richard, éditions de l’Olivier, 2009, 300p

« Fuck America »

©T.AndriaJuif allemand émigré aux USA aux début des années 50, Edgar Hilsenrath relate l’histoire de Jakob Bronsky, lui aussi Juif allemand débarquant à New York en 1952.

Jakob tente de trouver ses marques dans la communauté juive locale et trouve toutes sortes de combines pour partir sans payer au restaurant. Le tout en écrivant son premier ouvrage : Le Branleur. Un roman passionnant sur l’immigration et l’American Dream. La version allemande est parue initialement en 1980.

Traduction par Jörg Stickan, Attila, 2009, 296p


Photos pourries © Moi-même

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G20 : Nicolas Sarkozy s’agite en vain

01/04/2009 Commentaires fermés

Le chef de l’Etat menace et veut que des réformes utiles sortent du G20.  Beaucoup de bruit pour rien.

« J’ai la banane« . C’est ce qu’aurait dit le Président, mercredi dernier, devant les députés UMP. Propos démentis par l’intéressé ce jour sur Europe 1. Motivé, il veut que le G20 qui s’ouvre demain à Londres débouche sur des réformes, laissant entendre qu’il pourrait claquer la porte. « Je ne m’associerai pas à un sommet qui ne se conclurait par un communiqué de faux compromis« . Barack Obama, Président des USA,  lui a répondu qu’il fallait se « concentrer sur les points communs et non [sur] des divergences épisodiques« .

Offensif, Sarkozy s’est aussi lâché sur les « paradis fiscaux ». Il oublie de préciser que les plus grandes sociétés françaises ont toutes des intérêts dans ces paradis. Notamment des entreprises à capitaux publics comme EADS, GDF Suez ou France Telecom. Une enquête parue le 11 mars sur Alternatives-economiques.fr. Autre chose non évoquée, ses échecs économiques. Pour 2009, l’Insee prévoit une récession de 2,9%,  le Gouvernement s’accroche à son chiffre de – 1,5%.

Une vision messianique

Nicolas Sarkozy veut « réenchanter » la politique. Susciter de l’espoir. Sa campagne de 2007 était basée là-dessus. Un « Yes, we can » avant l’heure. « Est-ce que vous croyez que l’on attend du chef de l’Etat qui a été élu pour réformer la France face à une crise sans précédent qu’il soit déprimé, qu’il renonce ? » a-t-il demandé sur Europe 1. Quoi qu’il arrive, avec lui « tout devient possible« . Son volontarisme peut affronter tous les obstacles. Il ne nous demande pas seulement d’adhérer à son action mais d’y croire, religieusement parlant.

La fascination du chef de l’Etat pour le spirituel n’est pas anodine. Sa conception de l’action politique est emplie d’une vision messianique. L’idée que le Salut viendra d’un seul homme, lui en l’occurence. L’idée que la légitimité du pouvoir ne base moins sur l’amélioration concrète de la vie ici-bas que sur la promesse d’un monde meilleur, fusse-t-il hypothétique. Dommage que les Français soient comme Saint-Thomas et demandent à voir avant de croire.

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Scandale : Benoît XVI touche des stock-options !

27/03/2009 Commentaires fermés

Evêque anti-capote, patrons cupides, médias de masse et dirigeants politiques ont trouvé leurs Diables.

Horreur. André Fort, evêque d’Orléans, veut mettre la mention « fiabilité incomplète » sur les boîtes de capotes. Dans le Top 3 des monstres de la semaine, il vient remplacer Thierry Morin, ex-PDG de Valeo parti avec un « parachute doré » de 3,2 millions d’euros.  Louis Aliot, candidat FN dans le Sud-Ouest pour les européennes, pourrait rejoindre le classement pour avoir récupéré l’image de Jean Jaurès.

Mettons les choses au clair. Casser la prévention du Sida, c’est pas joli-joli. Les patrons qui se font des millions quand leur entreprise perd de l’argent, c’est pas bien. Le FN et les racistes, c’est caca. Cela dit, mes convictions personnelles n’ont pas vraiment d’importance. Mon but en tant qu’apprenti journaliste est d’apporter des éléments pertinents pour servir le débat public. Et chasser en meute contre des cibles faciles ne fait pas avancer le schmilblick.

Cibles faciles

La première affaire médiatique de « parachute doré » date de 1999, il s’agissait de feu Philippe Jaffré, à l’époque PDG d’ELF. Le refus du préservatif et la promotion d’une sexualité circonscrite dans le mariage ont toujours fait partie des dogmes du Vatican. Le FN n’en est pas à sa première récupération. En septembre 2006, Le Pen avait prononcé un discours à Valmy, haut lieu de la Révolution française.  En 2002, il se disait « économiquement de droite, socialement de gauche« . S’indigner maintenant est un peu incongru.

Se limiter à l’imprécation morale, c’est pratiquer l’excommunication en excluant  ses adversaires du débat au lieu de le créer. C’est sombrer dans la démagogie en jetant l’opprobre sur des cas « bankables » médiatiquement. Cas qui seront vite remplacés par un nouveau monstre « buzzable ». Dépasser l’indignation immédiate, agir avec sa tête plutôt qu’avec  son cœur, c’est sans doute là que se situe le salut du journalisme. Le scandale n’est peut-être pas un métier, l’information si.

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Bayrou, l’opium du centre

26/12/2007 Commentaires fermés

L’ouverture continue. Sarkozy a récupéré Guy Môquet. Et Bayrou se convertit au marxisme.

François Bayrou se définit toujours comme « chrétien de conviction« , il est contre le mariage et l’adoption plénière pour les homos. Lorsqu’il était ministre de l’Education Nationale en décembre 93, il était devenu la bête noire des défenseurs de la laïcité en proposant une réforme de la loi Falloux permettant aux collectivités locales de financer plus largement les écoles privées. Une grande manifestation nationale avait alors réuni près d’un million de personnes (selon les organisateurs) à Paris le 16/01/94. Le texte sera finalement vidé de son contenu par le Conseil Constitutionnel.

Mais le président du Mouvement Démocrate veut changer son image, c’est désormais le grand défenseur de la laïcité. Il est vrai que si « Paris vaut bien une messe » (comme le disait Henri IV, à qui Bayrou a consacré un livre), l’Elysée vaut bien de retourner sa veste.

Le nouveau laïc

Dans une interview accordée au Figaro du 26/12, Bayrou dénonce la « laïcité positive » défendue par Nicolas Sarkozy : « Quand on a besoin d’un adjectif, c’est qu’on veut changer le sens du mot.« , dénonçant « une remise en cause de la conception de la laïcité républicaine autour de laquelle, depuis la Libération, la France s’est construite« . Et à propos de « l’espérance » des croyants vantée par le chef de l’Etat, il estime que « La République n’a pas à sous-traiter l’espérance aux religions. La République est en charge de réaliser un monde meilleur et pas d’inviter à l’attendre.« 

Et comme Ségolène Royal, Bayrou a parfois des références inattendues. L’héritier de la démocratie chrétienne aime aussi citer… Karl Marx : « Cette conception sociologique de la religion, fournissant ‘l’espérance’ qui fait que les peuples se tiennent tranquilles et respectent les règles établies, on croyait qu’elle était loin derrière nous ! Ce n’est pas autre chose que ‘l’opium du peuple’ que dénonçait Marx« .

Bayrou continue donc sa mutation politique. Auparavant 5ième roue du carrosse de la droite, il lorgne désormais sur l’électorat PS, se fait le pourfendeur des « grandes puissances médiatiques » et surfe sur l’anti-sarkozisme. Besancenot devrait faire gaffe.

Article paru le 26/12/2007 sur mon ancien blogue

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