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L’UMP est bien à droite, le PS n’est plus de gauche

30/07/2010 2 commentaires

Sarkozy ressort une fois de plus la droite dure. Le PS reste dans la gauche molle.

La « déchéance de la nationalité française », l’annonce qui fait peur de Nicolas Sarkozy. A Grenoble, il a promis une telle sanction contre « toute personne d’origine étrangère » coupable de meurtre sur un agent des forces de l’ordre. Une annonce faite au surlendemain de  son colloque sur les Roms et les gens du voyage. Le PS dénonce une « dérive sécuritaire et xénophobe ». Pour le porte-parole Benoît Hamon, invité sur RMC, Sarkozy « veut reprendre  […] à l’extrême droite une partie de l’électorat qui l’a quitté. »

Les protestations de la gauche sont louables mais naïves. En gros, on reproche à Sarkozy d’être de droite. Avec l’affaire Woerth et  les critiques de l’aile dure de l’UMP, il fallait bien qu’il rassemble son camp. Pour 2012, Sarkozy veut jouer la même stratégie qu’en 2007. Il cherche à pomper les électeurs de la droite et du FN au 1er tour pour mieux créer une dynamique au 2nd. Moralement, le discours présidentiel est sans doute choquant, politiquement, il est habile. Sarkozy n’est pas raciste, il est cynique.

La gauche des cons

Et à l’heure où l’UMP s’assume de droite, le PS a du mal à s’assumer de gauche. La majorité n’a plus peur de parler de « déchéance de la nationalité », de « guerre » contre la délinquance ou des « problèmes » posés par « certains Roms ». Même de manière purement démago, la droite radicalise son discours et n’hésite plus à briser les tabous. A gauche, ce n’est pas encore le cas. Le PS a encore du mal à prononcer les mots « nationalisation », « protectionnisme », et même « ouvrier ». Le politiquement correct a frappé.

Face à la fuite de son électorat, le PS devrait pourtant s’inspirer du cynisme sarkozien. La lutte politique ne se passe plus entre deux partis mous et recentrés. Ce sera une guerre idéologique bloc contre bloc. Il faut donner des repères aux électeurs, du punch au débat. Le chef de l’Etat l’avait compris dès la campagne de 2007. Au PS, on a du retard à l’allumage. On ne propose qu’une soupe politique que n’aurait pas reniée le mou François Hollande. Face à la droite décomplexée, on n’a plus que la gauche des cons.

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Hortefeux est pire qu’un raciste, c’est un incompétent

09/06/2010 Commentaires fermés

La vraie faille du ministre de l’Intérieur, ce n’est pas son humour douteux, c’est sa politique.

La chasse est ouverte. Vendredi, Brice Hortefeux, ministre de l’Intérieur, a été condamné à 750€ d’amende pour « injure raciale ». En cause, sa célèbre sortie  sur les Beurs qui posent « des problèmes ». Benoit Hamon, porte-parole du PS, et autres veulent sa démission. Mais pas Julien Dray, député PS. Pour lui, si le ministre doit démissionner, c’est pour sa « politique en matière de lutte contre la violence (qui) est un échec », avait-il dit dimanche sur Europe1.

Là est l’erreur d’une partie de la gauche. Hamon, les Verts, le MJS, le MRAP… ont choisi d’attaquer Hortefeux et Sarkozy sous l’angle de l’anti-racisme. Avec pour argument ultime la condamnation du ministre de l’Intérieur. Tant pis s’il y aura un procès en appel. Tant pis si la vie politique vire à la chasse à l’homme,  les médias en feront leur choux gras. Mais ce n’est pas le plus grave. Le pire est que ces arguments évacuent la pire faille du clan Sarkozy : l’insécurité.

La sécurité, une valeur de gauche

Le chef de l’Etat a usé et re-usé de cet argument durant sa campagne et une fois élu. Avec son ami Hortefeux a ses côtés. Mais la farce n’a pas duré longtemps. En février, L’Express pointait l’échec de leur politique. Les statistiques de la délinquance sont de plus en plus contestées. Avec les polices nationale et municipale, le courant ne passe plus. La sécurité était censée servir l’ordre républicain, avec Sarkozy/Hortefeux, elle ne sert que leur marketing politique.

C’est là que la gauche doit attaquer le duo. Pas pour les blagues de comptoir d’Hortefeux. La sécurité peut et doit être une valeur de gauche. C’est l’Etat de droit face au chaos, la protection du faible contre le fort, le respect de l’intérêt général des citoyens face aux intérêts particuliers des voyous. C’est un argumentaire plus profond que l’angélisme anti-raciste ou libertaire.  Et il demande de se creuser un peu plus la cervelle. Mais ça, ce n’est pas télégénique.

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DSK est un Dieu, les médias sont ses prophètes

29/05/2010 2 commentaires

Les mass-médias plébiscitent DSK. Quitte à supprimer tout sens critique.

La folie DSK. A deux ans de l’élection présidentielle, le patron du FMI est déjà en campagne.  Ou plus exactement, les médias le voient en campagne. C’est récurrent, les journalistes politiques ont besoin de stars pour assouvir leurs pulsions  pré-pubères. Chacune de ses petites phrases, de ses gestes,  chaque rumeur sont autant d’éléments qui alimentent l’hypothèse de sa candidature.  DSK, ce n’est plus de la politique, c’est un feuilleton.

Les médias ne parlent pas de DSK parce que c’est un bon candidat. Il est un bon candidat essentiellement parce que les médias en parlent. La machine médiatique tourne sur elle-même. Mais dans ce feuilleton, DSK n’est pas qu’acteur mais aussi co-scénariste.  Il continue à s’exprimer dans les émissions politiques françaises, ses lieutenants jacassent ici et là… Tout un dispositif pour être candidat sans le dire tout en le disant.

Mal placé pour rassembler

La vague DSK ne s’apparente alors plus à de l’information mais à de la propagande. Dans ce tumulte, on ne parle pas ou peu de ses failles. Critique de la retraite à 60 ans, DSK est honni par une partie du PS.  Interrogé par Mediapart, le porte-parole Benoît Hamon, figure de la gauche du parti, disait à ce sujet: « Strauss-kahn fait chier ». DSK, trop recentré, est mal placé pour rassembler la gauche. Popularité médiatique ne rime pas toujours avec réussite politique.

Le dire, c’est prendre un risque. C’est sortir du journalisme moutonnier. On avait déjà jeté des fleurs à Bayrou ou Chevènement. On voit où ils en sont. Cohn-Bendit et Fillon ont eu (et auront encore), eux aussi, leurs heures de gloires médiatiques. Malgré ces pronostics douteux, la presse n’a rien retenu. DSK le sait peut-être. Il veut profiter de ce boulevard médiatique pour s’imposer. Et tant pis, s’il tombe sur une impasse.

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PS : quand le virage à gauche devient une impasse

29/09/2009 2 commentaires

Benoît Hamon veut un PS plus à gauche. Pourquoi pas. Sauf que le concept de gauche ne va plus de soi.

Les derniers résultats électoraux ont donné du grain à moudre aux partisans d’une « gauchisation » du PS. A Corbeil-Essonnes, le candidat soutenu par le PCF a dépassé celui du PS. Ailleurs, même constat. Défaite du SPD en Allemagne avec une montée de Die Linke, poussée du Bloc de gauche au Portugal. Sur Rue89, Hamon, porte-parole du PS, a réagi aux résultats allemands et accuse le virage à droite du SPD.  Il en appelle au rassemblement des forces de gauche.

Mais le problème n’est pas là. C’est la définition même du clivage droite/gauche qui est en cause. Il s’est construit sur les oppositions idéologiques de l’Etat contre le Marché,  sur la défense des « classes populaires ». Être plus à gauche signifierait donc défendre beaucoup plus l’Etat et les « classes populaires ». On garde le même écran, il n’y a que la résolution qui change. Le curseur bouge, pas le compteur.

Un myope avec des lunettes d’hypermétrope

Une voie sans issue. Ces concepts sont dépassés. La régulation économique ne se limite plus au rôle de l’Etat. Les intervenants se multiplient. Les collectivités locales, l’Union européenne, le G20…  De même, le terme « classes populaires » cache mal une population très hétérogène : jeunes sans diplômes, « intellos précaires »,  immigrés en HLM, ouvriers, « mal logés »…  Saisir cette multitude sous un même vocable  sans penser sa complexité est une chimère.

Le PS est un myope avec des lunettes d’hypermétrope. Changer son seul degré de correction serait vain. Son vrai problème, c’est sa difficulté à comprendre la complexité du monde. La solution n’est pas non plus le virage à droite. On ferait la même erreur mais à l’envers. Aujourd’hui, il ne s’agit plus de défendre l’Etat ou le Marché mais de penser la multiplicité des acteurs économiques. Il ne s’agit plus d’apporter de nouvelles réponses mais de reposer la question.

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L’éternelle rénovation du Parti Socialiste

23/03/2009 Commentaires fermés

Martine Aubry l’a promis. Le PS va se rénover. Une promesse qui ne date pas d’hier rue de Solférino.

Rénovation. Le mot d’ordre scandé par la première secrétaire du PS  Martine Aubry, dimanche, au Zénith de Paris. Un meeting-concert consacré à la défense des libertés publiques n’y a rassemblé que 1500 personnes selon le parti. « Le PS n’est pas encore tout à fait guéri, dont acte. Je l’accepte et j’y travaille » admettait Benoît Hamon, porte-parole, ce lundi sur Canal+.

Une « grande convention sur la rénovation » sera organisée à l’automne a promis Aubry. Elle sera présidée par Arnaud Montebourg, secrétaire national… à la rénovation. L’université d’été de la Rochelle devrait être « largement consacrée » à ce thème.  La direction du parti proposera en juin « une méthode, un calendrier pour que chaque militant puisse apporter sa part à ce projet« .

Jospin en parlait déjà en 95

Rien de nouveau sous le soleil. En 2007, suite à la défaite à la Présidentielle, François Hollande, premier secrétaire de l’époque avait déjà lancé l’université d’été sous le thème « Diagnostic pour la rénovation« . A l’automne, il avait également lancé les « Forums de la rénovation » pour débattre du projet du parti. L’été 1995, toujours suite à la défaite à la présidentielle, le perdant Lionel Jospin avait pris la tête d’une « commission de la rénovation« .

Après chaque défaite, le PS promet de se rénover. Promesse qui ne l’a pas empêché d’être miné par les conflits de personnes. Promesse qui ne l’a pas empêché d’être dans l’opposition depuis sept ans. Un concept creux qui permet de chercher le rassemblement en promettant des jours meilleurs et de privilégier le travail de fond. « Cette rénovation, non seulement on va la continuer, mais on va l’amplifier » clamait hier Martine Aubry. L’emploi de la méthode Coué, une chose qu’on n’a jamais rénové au PS.

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PS : rapprochement de façade entre Aubry et Royal

18/02/2009 Commentaires fermés

Les deux rivales ont trouvé un (petit) terrain d’entente. Mais rien n’est encore signé pour une paix des braves au PS.

Tout reste à faire. Martine Aubry, première secrétaire, Ségolène Royal et leurs soutiens se sont rencontrés ce mercredi au siège du PS. Les ségolénistes devraient faire leur entrée au secrétariat national du PS, le « gouvernement » du parti. François Rebsamen, proche de Royal, réclamant une « dizaine » de postes pour son camp dont des portefeuilles « régaliens » comme les fédérations ou la communication. Une chose à laquelle Martine Aubry est réticente ne souhaitant pas chambarder son actuelle direction.

« La réconciliation est actée » a souligné Rebsamen suite à la réunion. On revient pourtant de loin depuis le Congrès de Reims. Rebs’ avait critiqué, le 21 janvier, le contre-plan de relance de l’équipe Aubry, plan également attaqué par Royal. Dernièrement, les deux camps s’étaient accrochés sur la nomination d’un secrétaire national à l’Outre-mer en pleine crise en Guadeloupe. La proposition du nom de Christophe Caresche, ex-partisan de Royal pour la tête du parti, avait fait grincer des dents chez les ségolénistes dénonçant un « débauchage individuel« .

Bisbilles sur l’Outre-mer

Le vrai problème est le rôle de Royal. Elle n’a jamais caché ses ambitions pour 2012. Sur France Inter, aujourd’hui, Aubry a repété que Royal a « un statut particulier » au PS. Se sentant légitimée par 50% (« voire plus« ) des militants, la picto-charentaise ne se contentera pas d’un strapontin. Aubry a proposé de lui confier des « missions à l’international et en France« . En revanche, elle a refusé de la mandater pour la Guadeloupe au prétexte que ce n’est pas le rôle d’une ex-candidate à l’Elysée « de rencontrer des hommes et des femmes qui sont dans la rue« .

La maire de Lille devra aussi ménager ses propres alliés. Les amis de Benoît Hamon et Laurent Fabius voient d’un mauvais œil l’arrivée en force de ségolénistes qui pourrait recenter la ligne du parti.  Mardi, Aubry  participait à une réunion avec les amis de Hamon autour de l’épineuse question européenne. Alors que Sarkozy a lancé une offensive sociale pour reprendre la main sur les syndicats, le PS en est encore à la cuisine interne. Ce n’est pas vraiment ça qui va remplir la gamelle du prolétariat.

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