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Comment Sarkozy relance la lutte des classes

07/11/2009 Commentaires fermés

La politique économique du Gouvernement aura une grave conséquence : monter les gens les uns contre les autres.

La taxation des indemnités pour les accidents du travail est en bonne voie. Un amendement a été voté en commission à l’Assemblée. Dans le même temps, on apprend qu’un allègement fiscal sur les plus-values a coûté 20,5 milliards d’€ depuis 2008. Autre information : la Société Générale vient de voir son bénéfice net augmenter de 132% au troisième trimestre. Enfin, on lit que l’Elysée a dépensé près de 3,3 millions d’€ en sondages en 2008.

Economiquement, ces différentes informations n’ont bien sûr rien à voir entre elles. Politiquement, c’est autre chose. En pleine crise économique, les avantages accordés aux plus riches, les folles dépenses du pouvoir ont un écho particulier dans la population. Quelque soit leur justification économique, de telles nouvelles ne feront que renforcer l’image d’un pouvoir cupide au service des seuls plus riches.

Flatter les clientèles

Le risque, voulu ou non, c’est de monter les gens les uns contre les autres. Rien d’étonnant face à une politique économique brouillonne et clientéliste. Inutile d’y déceler un quelconque projet politique au service du collectif. Juste un amoncellement de tactiques  et de fausses promesses pour sauver la face entre deux sondages. La baisse de la TVA dans la restauration, qui n’a profité qu’aux tenanciers, en est un autre exemple.

Le message gouvernemental en ressort brouillé. D’un côté, on nous brandit des discours grandiloquents sur l’identité nationale. De l’autre, les politiques menées balkanisent le pays.  Les slogans sur l' »ouverture » et le fameux « ensemble, tout devient possible » ne sont que du vent. Nicolas Sarkozy est un homme politique clivant qui ne peut rassembler. C’est toujours le chef de l’UMP mais pas encore le chef de l’Etat.

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La crise, c’est bon. Mangez en !

23/07/2009 Commentaires fermés

Best of de l’été #3. La crise secoue le monde. Les entreprises ferment. La population panique. Retour en arrière.

Impossible d’y échapper. Pas un journal, JT, site web n’a fait l’impasse sur la crise. Une crise financière, économique et sociale. La première réaction fut la panique. Comme pour une épidémie. D’ailleurs, le traitement médiatique de l’épidémie de grippe A présente d’étranges similitudes avec celui de la crise. Le job des politiciens est alors de rassurer. Quitte à ressortir de vieilles rengaines.

Nicolas Sarkozy veut calmer le jeu. Ce qui le pousse parfois à mentir. Notamment sur les conséquences budgétaires de la crise. « Il va falloir payer une facture » disait son conseiller spécial Henri Guaino. Dans la torpeur, il est alors facile de chercher des sages, légitimés par l’expérience . Comme Villepin ou Juppé. Ils deviennent subitement les voix de la raison. Leurs échecs passés passent à la trappe.

Crise de confiance

Faire oublier la crise. La tentation est grande mais l’objectif est difficile. On peut tenter d’intoxiquer les journalistes. Eux-mêmes se chargent de diffuser des sondages bidons. Mais personne n’est dupe. Du moins, on l’espère. Il faut aussi des boucs émissaires. Les bénéficiaires de stocks-options  ou de parachutes dorés par exemple. D’autres prendront leur place quand ils deviendront moins télégéniques.

L’autre crise, ce fut le mouvement social en Outre-mer. Notamment en Guadeloupe. L’exécutif a dû naviguer entre la fermeté et le dialogue avec les grévistes. Le but : éviter d’aggraver le fossé avec l’Outre-mer. Au risque de se renier sur la question des augmentations de salaires comme l’a fait François Fillon. A la crise économique, a succédé la crise de confiance.


> Tout l’été, UBDP vous propose un best of de ses articles. Chaque semaine, un thème de l’actualité est passé en revue. D’autres surprises seront aussi au rendez-vous.

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Déficits, Bac ES : les rétropédalages du Gouvernement

02/06/2009 Commentaires fermés

L’exécutif recule. En douce. Les mass-médias étant plus préoccupés par ce que vous savez.

C’était le 27 janvier, à Châteauroux. Nicolas Sarkozy avait critiqué le bac ES* pour son supposé manque de débouchés professionnels. Une attaque peu nouvelle qui avait irrité les enseignants de la filière.

« Il y a une filière économique pour vos enfants. C’est une blague. Parce que la filière économique ES, mettez vos enfants dedans et ils ne peuvent pas se permettre de se présenter dans les meilleures écoles économiques. »

Des propos tombés à l’eau. Ce mardi, Richard Descoings, directeur de l’Institut d’études politiques de Paris,  a rendu son rapport au chef de l’Etat sur la réforme du lycée suite à 4 mois de consultations. Un rapport approuvé par l’Elysée. Les premières mesures devraient s’appliquer à la rentrée 2010. Mais M.Descoings écarte toute réforme du bac ES. Il l’a dit dans une interview accordée au Monde.

« La filière ES, personne ne m’a dit qu’il fallait la changer. Elle va bien, il faut la préserver. »

Les avions s’écrasent, l’économie aussi. La Commission européenne prévoit un déficit public français à 6,6% du PIB. Mais François Fillon avait mis en garde, le 29 mai sur Europe 1, sur les risques d’un « excès d’endettement« 

« C’est pour moi une préoccupation constante. La crise a été causée par des excès d’endettement aux Etats-Unis, en particulier un  excès d’endettement des ménages, elle ne sera pas résolue par un excès d’endettement des Etats. »

Couacs en série

Même son de cloche pour Eric Woerth, ministre du Budget. La crise n’empêchera pas les mesures d’économie. Le ministre prévoit 34 000 suppressions de postes dans la fonction publique en 2009. C’était dans Le Parisien du 28 mai.

« La crise ne doit pas faire cesser les réformes structurelles. Quand l’Etat recrute un fonctionnaire, il le recrute pour quarante à cinquante ans, puisqu’il lui verse aussi sa retraite. Ce n’est pas le calendrier de la crise. Alors, oui, nous allons maintenir le rythme de diminution du nombre de postes ».

Chrisitine Lagarde tient un discours différent. La ministre de l’Economie, d’habitude plus rigoriste, s’est exprimée ce mardi dans le Financial Times Deutschland.

« La priorité n’est pas encore de réduire les déficits et la dette. Pour l’instant, nous devons nous concentrer totalement sur la préservation des emplois et la création d’emplois nouveaux. »

La Commission européenne avait lancé le 13 mai une procédure pour déficits excessifs contre Paris. Elle a fixé la date-butoir de 2012 pour arriver à un déficit à 3% du PIB. Lagarde a réclamé encore plus de souplesse dans l’application des règles européennes. C’est elle, et non M.Woerth, qui défend le budget français à Bruxelles.

« Ces déficits dûs à la crise, qui entraînent des niveaux d’endettement également dûs à la crise, devraient selon moi bénéficier d’un traitement spécial »

Sur tous ces sujets, le Gouvernement a remis en cause ses engagements. Et maintenant, le reste de l’actualité.

*Dont votre serviteur est titulaire.

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Deux ans de Sarkozy : beaucoup de bruit pour rien

05/05/2009 Commentaires fermés

Deux ans après son élection, l’actuel chef de l’Etat est toujours hyperactif. Histoire de masquer la réalité économique.

2010, une année de récession. C’est la Commission européenne qui le dit. Dans ses dernières prévisions dévoilées hier, elle prévoit un PIB français en baisse de 0,2% en 2010, 3% en 2009. Réunie avec ses collègues de la Zone euro hier à Bruxelles, la ministre de l’Economie Christine Lagarde s’est contentée de dire : « Les prévisions, elles sont ce qu’elles sont« . Le 17 avril, en Haute-Marne, le Premier ministre François Fillon affirmait que la croissance « va être plutôt assez molle en 2010 mais [nous sommes] sur la voie de la reprise. »

2010, une année de déficit. La Commission prévoit un déficit public à 6,6% ( contre 5,4% mi-janvier) du PIB en 2009 et à 7% (contre 5%) en 2010. La dernière loi de finances rectificative se base sur 5,6% pour 2009. A Bruxelles, le ministre allemand des finances Peer Steinbrück (SPD) a affirmé qu’il existait « un large consensus pour appuyer la Commission sur l’ouverture de procédures pour déficit excessif« . Les règles européennes fixent le déficit maximum à 3% du PIB. Paris doit atteindre ce chiffre en 2012.

Tour de passe-passe

Pendant ce temps, le « Sarko show » continue. Il multiplie les annonces, les chantiers, se mêle de tout. Des RER franciliens, de la campagne européenne de l’UMP…  Dimanche, Claude Guéant, secrétaire général de l’Elysée, a balancé l’intox de ce début de semaine : l’éventuelle interdiction des listes de Dieudonné. Chose plus qu’hypothétique juridiquement mais une belle polémique gratuite dans les médias. Eviter les sujets qui fâchent en lançant un nouveau débat, une spécialité sarkozienne.

Jacques Chirac préférait l’inhibition. Sarkozy choisit la fuite, la fuite en avant. Face aux difficultés, Chirac préférait la discrétion voire le silence. Sarkozy s’agite, ouvre et ferme les chantiers, se lasse vite. Il  veut toujours occuper les premiers rangs quitte à se brûler les ailes. Au final, le décalage entre les promesses et les réalisations effectives est flagrant. La communication présidentielle remuante se heurte à la réalité de l’action publique. Deux ans après, il serait temps d’arrêter de faire campagne.

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Crise : Nicolas Sarkozy prend les français pour des cons

03/04/2009 1 commentaire

Les engagements du chef de l’Etat échouent. Ce qui ne l’empêche pas de redémarrer la machine à promesses.

Mensonges en série. En février 2008, Nicolas Sarkozy avait promis de sauver l‘usine Arcelor-Mittal de Gandrange. Usine qui a fermé mardi dernier. Mercredi sur Europe 1, il a récidivé en promettant de sauver l’usine Caterpillar de Grenoble.

« Je vais sauver le site, je recevrai cette intersyndicale, puisqu’ils m’ont appelé au secours d’après ce que je comprends, et on ne les laissera pas tomber ».

Un bémol. Il ne pourra peut-être pas compter sur le soutien du Fonds stratégique d’investissement, créé il y a 3 mois. Son président Augustin de Romanet, cité par les Echos de ce jour, estime que le FSI n’est un Messie industriel.

« Le FSI ne peut pas tout faire. Le pourrait-il qu’il générerait trop d’espoirs et créerait des déceptions ».

« Il va falloir payer une facture » (Guaino)

Les vœux pieux continuent. Aujourd’hui sur I-Télé, Patrick Devedjian, ministre de la Relance, a promis entre « 200 000 et 250 000 emplois créés ou sauvegardés d’ici la fin de l’année » grâce à son plan.

« Le plan du président de la République pour relancer l’économie et pour injecter du travail dans le circuit économique, ça marche »

Mais, au final, la crise aura un coût. Henri Guaino, conseiller spécial du Président, a admis sur RTL qu’il faudra payer, un jour ou l’autre, la « facture » de la crise. Propos qu’il avait déjà tenus lundi devant l’Institut Montaigne, « think tank » libéral, cité par Marianne2.fr, évoquant « la dette publique qui se substitue à la dette privée« .

« Il est clair que les conséquences de cette crise, c’est qu’il va falloir payer une facture. […] Ce qu’on peut faire de plus intelligent […] c’est de répartir les sacrifices de la façon la plus juste […]. Mais à la fin, de toute façon, il faut payer ses dettes.« 

Lors de son interview du 5 février, Nicolas Sarkozy avait déclaré à propos de l’usine de Gandrange :

« On m’a fait beaucoup de reproches dans ma vie politique, pas de mentir. »

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