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Journalisme : de la pensée au neurone unique

08/01/2011 8 commentaires

Le drame, ce n’est pas que les journalistes pensent la même chose, c’est qu’ils ne pensent rien du tout.

« L’info est un combat », beau slogan de Libération. Mais niveau combat, Libé reste ceinture blanche. Ses idoles ? Les stars médiatiques du moment : Hessel et son indignation à 3€ ou Cantona, le révolutionnaire des bacs à sable. Deux icônes sans fond pour un journalisme qui ne cesse de le toucher. Deux symboles pour une presse qui vend son âme à défaut de vendre des journaux. On répondra que c’est mieux que les Unes sur les Francs-maçons, qu’on devrait se réjouir de la persistance d’un journalisme engagé. Reste à savoir où.

Bel exemple avec un récent mouvement dans la presse. Laurent Joffrin, jusque là boss de Libé, serait à deux doigts de revenir au Nouvel Obs, magazine qu’il avait déjà dirigé de 1999 à 2006 après avoir fait plusieurs allers-retours entre les deux médias. Claude Perdriel, proprio du Nouvel Obs, et Edouard de Rothschild, celui de Libé, envisagent d’ailleurs une « collaboration » entre leurs deux titres. Ce qui concrétiserait le rêve de Perdriel de constituer un grand groupe médias de « centre-gauche » après avoir raté le rachat du Monde.

Les icônes plutôt que les idées

Car le Nouvel Obs et Libé incarnent la même pensée. Ou plutôt la même non-pensée, en témoignent les sempiternelles Unes sur les palmarès en tous genres de l’Obs. Les deux médias incarnent en cela cette même gauche molle qui préfère les icônes (Joly, DSK…) aux idées. Mais ce mouvement médiatique est transpartisan. Le Figaro, devenu un tract sarkozyste, a cessé d’être une avant-garde intellectuelle pour la droite. L’Obs et Libé ont fait et feront la même chose pour la gauche. Même si le PS ne les a pas attendus pour ça.

La presse d’opinion est morte. Elle tue le débat plutôt que de le créer. Le conformisme est encore plus dangereux quand il se drape du faux manteau de l’indignation Hesselienne ou de la rébellion Cantonesque. Les journalistes tombent dans la pensée bisounours en pensant vendre au plus grand monde. Mais au final, ils ne parlent plus à personne, le public ne voyant plus d’intérêt à acheter une presse qui dit partout la même chose. C’est le fast-food médiatique, sans goût et standardisé. Que Libé embauche Bigard et ce sera aussi gras.

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DSK et Eva Joly, les messies de la gauche croupion

28/08/2010 7 commentaires

Pour choisir ses leaders, la gauche mise sur les sondages. Plutôt que sur les idées.

Après le show Eva Joly chez les écolos, l’énième feuilleton DSK chez les socialos, Lors de l’université du PS, le nom du boss du FMI était sur toutes les lèvres. Ses partisans préparent déjà sa candidature en 2012. Martine Aubry et Laurent Fabius pourraient se rallier à lui. Certains, comme Benoît Hamon, porte-parole du PS, toussotent et Ségolène Royal est toujours là mais qu’importe. DSK a les médias avec lui. Il a aussi ses réseaux d’affaires, son statut de chef du FMI, son passé de ministre de Jospin et de cacique du parti.

C’est bien là le drame. Les militants PS ne sont tous dupes mais, au vu de son CV, DSK est une impasse. Le PS a besoin de renouveau et pas d’un pilier du jospino-rocadisme. Le PS doit reconquérir les milieux populaires et ruraux et ne pas se fier à un « social-démocrate », mot poli pour parler de la gauche molle. Mais la vie politique s’est personnalisée, le fond compte autant voire moins que la forme. DSK fait de bons scores dans les sondages, Eva Joly est sympa et honnête. Peu importe leurs idées, ils passent bien au JT de TF1.

Dérive sarkozienne

Une vision perverse de la vie politique apparaît alors. Celle d’une lutte de personnes déconnectée du réel. Les chiffres que l’on scrute ne sont plus ceux du chômage mais ceux de l’IFOP. Sarkozy est vu comme affaibli non pas à cause de la crise mais parce que DSK va lui mettre la pâtée  en 2012 selon la Sofres. Les sondages sont devenus une arme. Les politiques aiment les critiquer quand ils sont mauvais mais les brandissent quand ça les arrange. Au fond, le problème n’est pas la fiabilité des sondages, c’est leur instrumentalisation.

En cela, la folie DSK ou Eva Joly montrent la dérive intellectuelle du PS et des écolos. Ils incarnent une gauche sans idées ni audace, qui ne cherche plus à changer la société mais à s’y adapter. Une gauche qui ne veut plus conquérir le peuple mais le flatter. La menace finale, c’est une dérive à la Sarkozy. Sur la forme du moins. Car le chef de l’Etat incarne, à l’extrême, un système politicien sans idées, soumis à l’opinion, drogué aux sondages et dont le seul fondement est l’allégeance à un leader. Va chercher l’alternance avec ça.

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Le PS a poignardé la République, Sarkozy l’a achevée

08/08/2010 Commentaires fermés

En matière républicaine, les socialistes n’ont aucune leçon à donner au chef de l’Etat.

Une « dérive anti-républicaine ». C’est la réaction (tardive) de Martine Aubry, première secrétaire du PS, aux propos de Nicolas Sarkozy sur la déchéance de la nationalité. Il faut dire qu’on se lâche à droite sur l’insécurité. Jeudi dernier sur Europe1, Frédo Lefebvre, porte-parole de l’UMP, parlait des « étrangers » comme « un problème majeur dans notre pays ». Pour galvaniser ses troupes, la sarkozie n’a rien trouvé de mieux que de monter les gens les uns contre les autres. La République paiera pour l’affaire Woerth.

Il en reste que c’est bien joli d’invoquer la République à tout bout de champ. Mais qu’est-ce qu’exactement ? La République s’est construite contre les privilèges féodaux, le cléricalisme. Aujourd’hui, c’est devenu un concept valise. On  retrouve ce terme dans le nom de divers mouvances de gauche et de droite comme le mouvement République solidaire de Villepin, l’ex-Rassemblement pour la République de Chirac, l’ex-club Pour une République sociale de Mélenchon ou le Mouvement Républicain et Citoyen de Chevènement.

La République est déchue

Si le concept s’est vidé de son sens, le PS n’y est pas étranger. Sur les questions de sécurité ou de laïcité, il a trop laissé filer par peur de toucher des sujets sensibles. Sur la souveraineté de l’Etat, il n’a jamais su tirer des leçons de l’échec du TCE et du Oui de façade à Maastricht. Pour tout compliquer, la gauche républicaine n’est plus à ses côtés. Chevènement a quasi disparu de la circulation, Mélenchon a lancé une OPA sur le PCF et pour Europe Ecologie, la République, c’est avant tout une grande place de Paris.

Être républicain, c’est se dire que son voisin est un citoyen égal à soi-même, c’est l’ordre contre le chaos. Dans un monde idéal, ça aurait pu faire une belle idée de gauche. Dans le monde des socialos, c’est devenu ringard. Le « greenwashing », c’est plus tendance avec sa jolie « croissance verte ». Mais l’offensive sarkozienne a eu au moins le mérite de faire revenir le thème dans le discours du PS. Il reste encore à  lui donner un vrai contenu. Parce que la pire des déchéances, ça serait la déchéance de la gauche.

Insécurité : Sarkozy est un gland, le PS n’a pas de couilles

21/07/2010 2 commentaires

Le PS reste passif face à l’échec de la politique sécuritaire du chef de l’Etat. Tant pis pour les pauvres.

Grenoble, Saint-Aignan. Deux communes récemment touchées par des émeutes. Un énième camouflet pour le chef de l’Etat qui a fait de la sécurité un argument électoral. Envoyer le RAID dans les cités ne masquera pas la baisse générale des effectifs policiers. Preuve également que les violences de rues ne sont pas le monopole de la banlieue parisienne. La loi de la République censée s’appliquer partout est menacée partout. On peut parler de surenchère politicienne mais le problème reste là.

Mais parler sécurité, est-ce faire le lit du sarkozysme voire des fachos ? Foutaises. Dénoncer la délinquance, ce n’est pas forcément sortir les matraques pour racoler les voix FN mais c’est aussi s’interroger sur le délitement du tissu républicain. Ce qui nous unit et tient en respect malgré nos différences. Vu comme ça, le PS devrait être séduit. Protéger le faible contre le fort, c’est vachement de gauche. La loi du plus fort, le mépris de l’Etat, c’est plutôt un truc de droite. Les racailles devraient voter UMP en fait.

Le PS se fout de la République

Plus sérieusement, le silence du PS sur le sujet est étonnant. A part la fuite en avant avec leur « Grenelle de la sécurité », les socialos n’ont rien à dire. C’est tout à leur honneur de ne pas récupérer n’importe quel fait divers. Mais quand il s’agit de défendre l’Etat de droit, on aimerait les entendre. Face à l’échec de la droite, il y a de la matière. Sans oublier que les premières victimes des émeutes urbaines, ce sont les pauvres. Ce n’est pas à Neuilly qu’on brûle le plus de voitures. Et les riches ont les moyens de se protéger.

C’est un problème idéologique. Dans ses grands courants, la gauche n’aime pas parler de délinquance. Les pseudos-marxisants pensent que l’insécurité n’est qu’une conséquence mécanique (et non une cause) des inégalités. Les sociaux-libéraux préfèrent défendre les « libertés publiques ». Mais personne pour défendre la cohésion républicaine. Les atermoiements du PS sur le voile intégral montrent eux aussi que ce thème n’est plus à la mode dans ce parti. Quand l’UMP sort ses bottes, le PS met ses pantoufles.

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Primaires : remède et symptôme d’un PS malade

04/07/2010 Commentaires fermés

Le PS veut que le peuple revienne vers lui. Il faudrait plutôt faire l’inverse.

Le PS veut se rénover. Samedi, il a tenu sa convention nationale sur le sujet. Au menu, parité (plus de bonnes femmes parmi les candidats), « diversité » (plus de non-Gaulois aussi) et primaires. Ce dernier point est une évolution majeure du parti. D’ici l’automne 2011, l’ensemble des électeurs de gauche, encartés ou non, pourront désigner le candidat PS à la présidentielle. Le but ? Mobiliser les foules avant l’élection suprême.

Par ces primaires, le PS pense faire venir le peuple à lui. Il y voit un remède face à la désaffection des citoyens. Prenant exemple sur le modèle italien, les socialistes veulent montrer que leurs électeurs sont au taquet et frapper les esprits.  Tant mieux, le PS a besoin d’air frais. Il doit se débarrasser de toutes ces négociations d’appareils et traquenards de fin de congrès qui l’ont si longtemps plombé. Mais tout ça, c’est sur le principe.

Le PS ne vient plus vers le peuple

En pratique, c’est moins rose. Un pacte Aubry-DSK-Royal est déjà évoqué. Les vrais arbitres du scrutin seront sans doute les sondages. Pire, les autres forces de gauche refusent pour l’instant de participer au processus. On les comprend. Un rassemblement se fait derrière un projet politique et non pas derrière un présidentiable télégénique. Les communistes et autres n’ont pas envie de perdre une occasion de marquer leur différence.

Ces primaires sont le symptôme d’un PS qui ne sait plus renouer avec les classes populaires. Le problème n’est pas que le peuple ne vienne plus vers le PS, c’est que le PS ne vienne plus vers le peuple. Ce n’est pas un problème de demande, c’est un problème d’offre. Que ce soit sur la sécurité, les inégalités sociales ou le travail, le peuple ne trouve plus de réponses dans le discours socialiste officiel. Niveau idées, le PS en est resté à l’ère primaire.

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Le PCF, la maladie gériatrique du communisme

19/06/2010 2 commentaires

Le PCF est mourant. Il faut l’achever et lancer un véritable projet à la gauche du PS

Marie-Georges Buffet rend son tablier. Elle quitte ce week-end la tête du PCF. Elle sera probablement remplacée par l’actuel n°2 du parti, Pierre Laurent, ex-directeur de la rédaction de l’Humanité. Face aux ambitions de  Jean-Luc Mélenchon, président du Parti de Gauche, le PCF cherche son identité. Le communisme de Georges Marchais n’est plus. Les « rénovateurs » et les « durs » du parti s’affrontent sur la ligne à adopter. Tout reste à faire.

Le PCF a un créneau à prendre à la gauche du PS. Ce dernier est en pleine léthargie intellectuelle. La crise à mis à jour les dérives de la finance.  Mais la gauche en vogue aujourd’hui, c’est Europe Ecologie, qui séduit jusqu’à l’UMP. Les gauches radicales sont éclatées entre le NPA, le Parti de gauche et autres. Les appels à l’unité sonnent dans le vide ou presque. Le Front de Gauche autour du PCF et de Mélenchon n’est pas encore abouti.

Dépasser le parti

Pourtant, le terreau est là. A travers les décroissants, les « nouveaux mouvements sociaux » ou le républicanisme de Mélenchon, il existe des pistes, certes brouillonnes, pour créer un véritable projet alternatif au PS. Mais, par manque de courage, le PCF sauce Robert Hue puis Buffet n’a pas su donner corps à ce bouillonnement. Il n’a pas su lancer une vraie dynamique unitaire à la gauche du PS. Il est devenu une coquille vide.

Le PCF n’a pas vocation à être une minable force d’appoint du PS. Il a vocation à être une force de frappe  pour le retour de la gauche au pouvoir. Mais avant de faire le bras de fer avec la direction du PS,  le PCF doit faire un peu de musculation idéologique. Ce qui nécessitera de dépasser le parti et de s’ouvrir au vent frais des gauches radicales. Et la première classe dirigeante à éliminer, ce sera la direction du PCF.

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Hortefeux est pire qu’un raciste, c’est un incompétent

09/06/2010 Commentaires fermés

La vraie faille du ministre de l’Intérieur, ce n’est pas son humour douteux, c’est sa politique.

La chasse est ouverte. Vendredi, Brice Hortefeux, ministre de l’Intérieur, a été condamné à 750€ d’amende pour « injure raciale ». En cause, sa célèbre sortie  sur les Beurs qui posent « des problèmes ». Benoit Hamon, porte-parole du PS, et autres veulent sa démission. Mais pas Julien Dray, député PS. Pour lui, si le ministre doit démissionner, c’est pour sa « politique en matière de lutte contre la violence (qui) est un échec », avait-il dit dimanche sur Europe1.

Là est l’erreur d’une partie de la gauche. Hamon, les Verts, le MJS, le MRAP… ont choisi d’attaquer Hortefeux et Sarkozy sous l’angle de l’anti-racisme. Avec pour argument ultime la condamnation du ministre de l’Intérieur. Tant pis s’il y aura un procès en appel. Tant pis si la vie politique vire à la chasse à l’homme,  les médias en feront leur choux gras. Mais ce n’est pas le plus grave. Le pire est que ces arguments évacuent la pire faille du clan Sarkozy : l’insécurité.

La sécurité, une valeur de gauche

Le chef de l’Etat a usé et re-usé de cet argument durant sa campagne et une fois élu. Avec son ami Hortefeux a ses côtés. Mais la farce n’a pas duré longtemps. En février, L’Express pointait l’échec de leur politique. Les statistiques de la délinquance sont de plus en plus contestées. Avec les polices nationale et municipale, le courant ne passe plus. La sécurité était censée servir l’ordre républicain, avec Sarkozy/Hortefeux, elle ne sert que leur marketing politique.

C’est là que la gauche doit attaquer le duo. Pas pour les blagues de comptoir d’Hortefeux. La sécurité peut et doit être une valeur de gauche. C’est l’Etat de droit face au chaos, la protection du faible contre le fort, le respect de l’intérêt général des citoyens face aux intérêts particuliers des voyous. C’est un argumentaire plus profond que l’angélisme anti-raciste ou libertaire.  Et il demande de se creuser un peu plus la cervelle. Mais ça, ce n’est pas télégénique.

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DSK est un Dieu, les médias sont ses prophètes

29/05/2010 2 commentaires

Les mass-médias plébiscitent DSK. Quitte à supprimer tout sens critique.

La folie DSK. A deux ans de l’élection présidentielle, le patron du FMI est déjà en campagne.  Ou plus exactement, les médias le voient en campagne. C’est récurrent, les journalistes politiques ont besoin de stars pour assouvir leurs pulsions  pré-pubères. Chacune de ses petites phrases, de ses gestes,  chaque rumeur sont autant d’éléments qui alimentent l’hypothèse de sa candidature.  DSK, ce n’est plus de la politique, c’est un feuilleton.

Les médias ne parlent pas de DSK parce que c’est un bon candidat. Il est un bon candidat essentiellement parce que les médias en parlent. La machine médiatique tourne sur elle-même. Mais dans ce feuilleton, DSK n’est pas qu’acteur mais aussi co-scénariste.  Il continue à s’exprimer dans les émissions politiques françaises, ses lieutenants jacassent ici et là… Tout un dispositif pour être candidat sans le dire tout en le disant.

Mal placé pour rassembler

La vague DSK ne s’apparente alors plus à de l’information mais à de la propagande. Dans ce tumulte, on ne parle pas ou peu de ses failles. Critique de la retraite à 60 ans, DSK est honni par une partie du PS.  Interrogé par Mediapart, le porte-parole Benoît Hamon, figure de la gauche du parti, disait à ce sujet: « Strauss-kahn fait chier ». DSK, trop recentré, est mal placé pour rassembler la gauche. Popularité médiatique ne rime pas toujours avec réussite politique.

Le dire, c’est prendre un risque. C’est sortir du journalisme moutonnier. On avait déjà jeté des fleurs à Bayrou ou Chevènement. On voit où ils en sont. Cohn-Bendit et Fillon ont eu (et auront encore), eux aussi, leurs heures de gloires médiatiques. Malgré ces pronostics douteux, la presse n’a rien retenu. DSK le sait peut-être. Il veut profiter de ce boulevard médiatique pour s’imposer. Et tant pis, s’il tombe sur une impasse.

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Les pièges de l’anti-sarkozysme

14/02/2010 4 commentaires

La gauche a désigné son ennemi : Sarkozy. Mais à trop personnaliser les attaques, elles en deviennent inefficaces.

François Fillon ? « C’est lui qui s’occupe de tout le sale boulot et on lui fait une tête de gendre idéal ». Martine Aubry a raison. Samedi, en déplacement à la Réunion, elle s’en violemment prise au Premier ministre. « Vous le présentez comme un doux agneau, d’abord il n’en est pas un. Il a fait la réforme des retraites (en 2003 comme ministre des Affaires sociales) en s’asseyant sur la pénibilité. Dès qu’il y a une mauvaise nouvelle c’est lui ! » a-t-elle ajouté.

La critique politique ne peut se ramener à un pour ou contre Sarkozy. Une erreur sur tous les plans. Politique d’abord. Sarko a tendance à tout centraliser mais il existe des gens autour de lui. Ils ont peu d’espace mais ils existent. Ils sont ses exécutants comme Fillon ou ses dauphins (Hortefeux, Bertrand…). Les épargner, c’est leur ouvrir une ruelle qui risque de se transformer en boulevard. C’est laisser la possibilité à Sarko de se créer des fusibles.

Critiquer le système pas l’homme

Une erreur idéologique ensuite. Certes, le sarkozysme n’a aucun fond philosophique. Il n’est ni un libéralisme, ni un gaullisme. Il n’en ressort pas moins une pratique autoritaire du pouvoir, une instrumentalisation de l’Etat ou du marché selon l’air du temps. Bref, une vision du monde qui diffère de celle de Chirac ou Villepin, une « pensée » qui existe au delà du maître et qui est diffusée et appliquée par ses vassaux. La critique du sarkozysme, c’est aussi la critique de projets.

Une erreur institutionnelle enfin. Sarkozy n’a pas inventé « l’hyperprésidence ». Il l’a aggravée. La Ve République avec un président élu au suffrage universel direct porte en elle-même les germes du monarchisme. Mais Sarko est également pris dans un système complexe entre les pouvoirs des collectivités locales, de l’Europe et des marchés économiques.  La question n’est pas de critiquer un homme, mais de critiquer un système. Et il faudra plus d’un jour pour y parvenir.

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UMP et PS, feignasses de la pensée

13/12/2009 Commentaires fermés

Les partis politiques parlent et réclament le droit de parler. Sauf qu’ils n’ont plus rien à dire.

« Le pire risque, c’est celui de ne pas en prendre ».  Une pensée des Jeunes UMP. Sur ce coup, ils n’ont pas tort. Ce qui tue notre monde, ce n’est pas un engagement ou une idéologique quelconque, c’est le déclin de l’engagement. C’est laisser penser que le monde est ce qu’il est et qu’on ne pourra pas le changer. C’est l’idée que les règles du jeu s’imposent à nous et non être changées. C’est se contenter de vérités établies.

Avant de prendre le pouvoir, il faut le contester, le mettre en débat. La démocratie, ce n’est pas que la souveraineté du peuple, c’est aussi la pluralité des idées. Le refus du conformisme et des carcans idéologiques. Avant de réclamer la liberté d’expression, il faut avoir quelque chose à dire. Il faut enfoncer les portes plutôt que de demander qu’on nous les ouvre. La révolte n’est pas qu’un droit, c’est un devoir, une capacité à penser par soi-même.

La liberté de pensée n’existe pas ex nihilo

La liberté d’opinion ne peut être une faveur accordée par les pouvoirs politiques, médiatiques ou économiques. Elle n’existe pas ex nihilo. Il ne suffit pas l’invoquer pour qu’elle existe. Cette croyance est pourtant répandue. Le PS, qui en fait des tonnes sur la liberté d’expression des médias et du Parlement, est un parti qui n’a plus rien à dire. Sa seule audace se limite à se conformer aux modes « idéologiques » en cours.

L’UMP n’est pas mieux. Elle ne cherche plus le débat, elle veut le buzz. Un parti est censé mettre la pratique du pouvoir au service de ses idées. L’UMP fait le contraire. Sa seule préoccupation est la conservation de ses privilèges acquis. Elle a abandonné toute ambition idéologique au service de la gloire d’un seul homme. Ce n’est plus qu’un simple club de fans. Elle n’est plus un parti libéral ou gaulliste ou même de droite mais un parti sarkoziste.

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