Archive

Posts Tagged ‘Emploi’

La chute de la valeur travail

20/02/2010 4 commentaires

Nicolas Sarkozy aime la “valeur travail”. Contrairement à pas mal de Français qui se tuent à la tâche.

A 55 ans, Sarkozy est déjà un vieux con. Depuis sa campagne présidentielle, il glorifie la “valeur travail et plus encore, les ouvriers. Mais il vit avec 50 ans de retard, dans une ère dépassée ou être un ouvrier était une vocation, un héritage culturel et social. Sarkozy semble avoir oublié que le mouvement ouvrier et syndical n’est plus ce qu’il était, que les salariés ne se battent plus pour sauver leur emploi mais pour avoir un gros chèque en cas de plan social.

Le travail est devenu une souffrance. Elle se fait ressentir jusque dans des organismes de droit public comme Pôle Emploi. Car ce qui est en cause, c’est moins une question de structure que de philosophie de l’économie, dominée par la doctrine du « toujours plus ». Les usagers ou les clients, les salariés ne sont alors plus que des rouages dans une grande machine inhumaine. On ne travaille plus pour vivre, on ne vit pas non plus pour travailler mais on se tue à travailler.

Réinventer le travail

Pour donner un os à ronger aux syndicats, le ministère du Travail a lancé une étude sur le sujet. Dommage, la liste rouge des pires entreprises a disparu de son site. Mais ce n’est pas qu’une fleur au patronat. C’est une façon de mettre en cohérence la parole officielle. Car le discours politique, c’est dire le monde tel qu’on le veut et non tel qu’il est. Gouverner, c’est tenter d’associer ce principe de conviction avec un principe de réalité. Et Sarkozy a échoué.

La réflexion à ce sujet a failli. PS et UMP se fouvoient autour de la question du chômage que ce soit sur les retraites (chômage des seniors) ou sur les RTT (effet sur l’emploi). Le problème est moins de faire entrer la société dans une logique de travail que de faire rentrer le travail dans les logiques de la société. D’en faire un outil d’intégration et non désintégration sociale, une vocation et non un fardeau. Une cogitation de plus de 35h sera alors nécessaire.

Votez pour cet article !Partagez cet article !

Catégories :Humeurs Étiquettes : , , , , , ,

La crise, c’est bon. Mangez en !

23/07/2009 Commentaires fermés

Best of de l’été #3. La crise secoue le monde. Les entreprises ferment. La population panique. Retour en arrière.

Impossible d’y échapper. Pas un journal, JT, site web n’a fait l’impasse sur la crise. Une crise financière, économique et sociale. La première réaction fut la panique. Comme pour une épidémie. D’ailleurs, le traitement médiatique de l’épidémie de grippe A présente d’étranges similitudes avec celui de la crise. Le job des politiciens est alors de rassurer. Quitte à ressortir de vieilles rengaines.

Nicolas Sarkozy veut calmer le jeu. Ce qui le pousse parfois à mentir. Notamment sur les conséquences budgétaires de la crise. « Il va falloir payer une facture » disait son conseiller spécial Henri Guaino. Dans la torpeur, il est alors facile de chercher des sages, légitimés par l’expérience . Comme Villepin ou Juppé. Ils deviennent subitement les voix de la raison. Leurs échecs passés passent à la trappe.

Crise de confiance

Faire oublier la crise. La tentation est grande mais l’objectif est difficile. On peut tenter d’intoxiquer les journalistes. Eux-mêmes se chargent de diffuser des sondages bidons. Mais personne n’est dupe. Du moins, on l’espère. Il faut aussi des boucs émissaires. Les bénéficiaires de stocks-options  ou de parachutes dorés par exemple. D’autres prendront leur place quand ils deviendront moins télégéniques.

L’autre crise, ce fut le mouvement social en Outre-mer. Notamment en Guadeloupe. L’exécutif a dû naviguer entre la fermeté et le dialogue avec les grévistes. Le but : éviter d’aggraver le fossé avec l’Outre-mer. Au risque de se renier sur la question des augmentations de salaires comme l’a fait François Fillon. A la crise économique, a succédé la crise de confiance.


> Tout l’été, UBDP vous propose un best of de ses articles. Chaque semaine, un thème de l’actualité est passé en revue. D’autres surprises seront aussi au rendez-vous.

Share/Save/Bookmark

Catégories :Best of Étiquettes : , , , , , , , ,

Chômage des intérimaires et CDD : info et intox

09/07/2009 Commentaires fermés

Medef et CFDT se sont lancés dans une bataille de chiffres sur le chômage des précaires. Décryptage.

C’est François Chérèque qui a ouvert les hostilités. Le secrétaire général de la CFDT dénonçait le 5 juillet sur RTL « le plus grand plan social en France« . Le motif de son courroux ? Les 350 000 intérimaires et CDD qui ont perdus leur emploi depuis le début de la crise. Ils n’ont pas encore le droit aux dispositifs d’accompagnement de type Contrat de Transition Professionnelle ou Convention de reclassement personnalisée. Un projet d’accord social vient de demander à l’Etat de permettre leur accès à ces mesures.

Laurence Parisot, présidente du Medef, a répliqué. C’était mardi lors de sa conférence de presse mensuelle. « Le plus grand plan social, c’est celui de l’hécatombe des PME« . Pour elle, le chiffre de Chérèque « ne se rapporte qu’aux sorties de CDD et d’intérim et ne tient pas compte des entrées« . Elle précise : « Le solde est moins important et on vous communiquera le chiffre si vous le souhaitez« .

C’est ce qu’a fait Marc Landré du Figaro. Sans succès. Sur son blogue, il explique « soit Laurence Parisot a répondu en connaissance de cause et le chiffre ne doit pas être trop difficile à donner ; soit sa réponse était une rhétorique pour botter en touche et je vais pouvoir encore attendre« . Il a aussi vérifié les 350 000 de Chérèque. Même insuccès. Le journaliste rajoute qu’en un an un emploi intérimaire sur trois a été supprimé dans le secteur concurrentiel. Quatre sur cinq dans l’automobile.

A lire aussi

« François Chérèque, invité du Grand Jury RTL » (RTL.fr, 05/07)

« Syndicats et patronat demandent à l’Etat d’étendre l’accès au chômage partiel » (Le Monde, 09/07)

« Les PME françaises frappées par une vague de défaillances » (LeMonde.fr, 07/07)

Share/Save/Bookmark

Catégories :Ailleurs Étiquettes : , , , , , , , ,

Social : Martine Aubry tourne la page des années Jospin

19/06/2009 Commentaires fermés

Michelin supprime des postes, le PS réclame l’intervention de l’Etat . Il y a 10 ans, le discours était tout autre.

Colère à gauche. La première secrétaire du PS Martine Aubry s’est rendue mercredi à l’usine Michelin de Noyelles-lès-Seclin (Nord) menacée de fermeture. L’industriel vient d’annoncer 1093 suppressions de postes sans licenciement sec selon lui.  En 2008, son bénéfice net a chuté de 53,8% pour tomber à 357 millions d’euros. Martine Aubry a dénoncé des « licenciements déguisés« . Dans un communiqué, le PS demande l’intervention de l’Etat.

« Le Parti socialiste demande à l’Etat de faire preuve de la plus grande vigilance dans l’application des mesures de reclassement annoncées. […] Par ailleurs, il faut s’occuper du tissu de PME qui est gravement menacé et qui risque d’être durablement déstructuré sans intervention rapide et massive de l’Etat.« 

Un grand revirement. Il y a dix ans déjà, Michelin licenciait malgré ses bénéfices. 7500 postes dont 1880 en France. La gauche était au pouvoir, Lionel Jospin était à Matignon, Martine Aubry au ministère de l’Emploi. Les syndicats appellent le Gouvernement  a l’aide. Malgré la polémique, Jospin affirme qu’on ne peut pas « tout attendre de l’Etat« . C’était le 13 septembre 1999 sur France 2.

« Il ne faut pas attendre tout de l’Etat ou du Gouvernement, il faut aussi que se mobilisent à la fois l’opinion et les salariés de l’entreprise.« 

Le cul entre deux chaises

Un phrase qui restera dans les annales. Par la suite, Danone et autres annoncèrent de nouveaux licenciements massifs. En 2001, sera votée la loi de « modernisation sociale ».  Sous la pression du PCF, la définition de licenciement pour motif économique y sera durcie. Dispositions censurées par le Conseil Constitutionnel. Sur France 2, Jospin avait  écarté toute tentation d' »administrer » l’économie.

« Quant à l’Etat, il doit dire que l’on peut faire autrement mais ce n’est pas par la loi, ce n’est pas par des textes, ce n’est pas par l’administration que l’on va réguler l’économie aujourd’hui, même si l’économie a besoin d’être régulée. »

En 2009, le PS se réaffirme comme interventionniste. A l’heure où même Nicolas Sarkozy se pare du costume régulateur, le parti veut renouer avec ses fondamentaux. Tout un dilemme. Au pouvoir, le PS joue le pragmatisme et doit concilier des intérêts contraires. Dans l’opposition, il est tenté par la radicalité. Dur équilibre entre idéal politique et culture de gouvernement. Le chef de l’Etat a le même problème. Un exercice qui conduit au reniement permanent.

Share/Save/Bookmark

Catégories :Humeurs Étiquettes : , , , , , , ,

Violences scolaires : Sarkozy intoxique (encore) les journalistes

28/05/2009 Commentaires fermés

Le chef de l’Etat dégaine l’arlésienne de la violence à l’école. Une astuce pour effacer la crise des radars médiatiques.

La crise continue. Le 22 mai, l’OFCE estimait dans une note qu’« un rebond technique [de l’économie] dans les mois à venir [était] peu probable ». Hier, l’Unedic dévoilait ses perspectives sur la situation de l’emploi. 639 000 chômeurs en plus en 2009. L’assurance-chômage prévoit également 137 000 chômeurs de plus en 2010 en supposant une croissance de 0,5%.  Son déficit serait alors de 10,9 milliards d’euros fin 2010 après un excédent de 4,5 milliards en 2008.

En coulisses, on s’agite. Syndicats et patronat étaient réunis mercredi pour discuter de l’agenda social 2009. Les partenaires doivent se retrouver les 10 et 24 juin pour discuter de mesures face à la crise.  Mais aucune discussion précise n’a été annoncée sur les salaires et le partage des profits. Nicolas Sarkozy avait pourtant demandé un accord sur le second point avant le 15 juillet. Une nouvelle journée de mobilisation doit avoir lieu le 13 juin

Le Roi s’amuse

Les syndicats auront de quoi s’indigner. La SNCF devrait, selon Les Echos et la Tribune, annoncer un plan d’économies de 280 millions d’euros. Les embauches pour 2009 passeraient de 4500 à 3500. De son côté, le ministre du Budget Eric Woerth a annoncé 34 000 suppressions d’emplois publics en 2009 dans le Parisien de ce jeudi. En 2008, l’Etat a supprimé 28 000 postes contre 22 920 prévus selon Les Echos. Un chiffre toujours loin de l’objectif de 50% de départs en retraite non remplacés, avec un taux de 40% seulement.

Pendant ce temps, Sarkozy s’amuse. Il vient annoncer la création d’« équipes mobiles d’agents » pour lutter contre les violences scolaires. Des annonces faites à la suite de faits divers violents.  Tout ça pour « sanctuariser » l’école. Un concept qu’il critiquait en 1996 comme l’a remarqué Rue89.  Son discours sécuritaire lui permet surtout d’occuper le terrain médiatique et de mobiliser l’électorat conservateur en vue des européennes de juin. Avec (une fois de plus) la complicité de certains journalistes.

Share/Save/Bookmark

Insécurité, emploi des jeunes : Sarkozy intoxique les journalistes

24/04/2009 1 commentaire

Le chef de l’Etat multiplie les chantiers.  Une façon de contrôler l’agenda médiatique et d’éviter les sujets qui dérangent.

Nicolas Sarkozy truste les médias. Mardi, c’était avec l’insécurité et la lutte contre les « bandes » à Nice. Vendredi, l’emploi des jeunes dans le Val d’Oise. Ségolène Royal avec ses pardons multiples peut aller se rhabiller. Chaque fois, des déplacements tonitruants. Chaque fois, un cortège d’annonces  : réforme du Code pénal, enveloppes budgétaires…  Chaque fois, la une des médias est assurée. Chaque fois, on réactive un problème peu nouveau.

La chômage des jeunes, plus de 30 ans qu’on en parle. Avec chaque fois, un nouveau contrat de travail. Nicolas Sarkozy  est plus modeste et se contente de relancer les dispositifs existants. L’insécurité, il en parlait déjà en mars dans le 9-3.  A Nice, il défendu la proposition de loi contre les « bandes » du député-maire UMP Christian Estrosi. Un texte peu utile au vu d’une législation déjà étofféeLe bilan « sécurité » du chef de l’Etat est, en outre, entaché par la montée de la violence contre les personnes.

Imposer ses sujets

Mais l’essentiel n’est pas là. Le but est de contrôler l’agenda des journalistes. Déterminer « ce qui fait l’actu ». On focalise les attentions sur un sujet déterminé au lieu de laisser s’ouvrir plusieurs fronts incontrôlables à l’initiative des journalistes. On garde un rythme soutenu pour ne pas laisser les dossiers n’envenimer. A peine un chantier est ouvert qu’un autre s’ouvre. Difficile de suivre. La temporalité des médias n’est plus définie par les journalistes eux-mêmes mais par le pouvoir politique.

L’avantage ? « Effacer » de l’agenda médiatique les sujets qui fâchent. La fermeture de l’usine Continental à Clairvoix qu’il a promis de soutenir comme l’usine Arcelor-Mittal à Gandrange, condamnée elle aussi. Les Etats généraux de l’Outre-mer qui s’ouvrent sans les syndicats. Le Chef de l’Etat devait les ouvrir mais sa visite aux Antilles n’est toujours pas fixée.  Sans compter le mouvement des chercheurs pas encore éteint. Autant de  sujets écrasés par le rouleau compresseur sarkoziste. Avec la complicité de certains journalistes.

Share/Save/Bookmark

Catégories :Humeurs Étiquettes : , , , , , ,

Guadeloupe : Fillon veut faire augmenter le chômage

19/02/2009 Commentaires fermés

Le Premier ministre se contredit sur l’augmentation des salaires en Outre-mer.

Du concret. c’est ce qu’a promis François Fillon pour résoudre la crise en Guadeloupe ce jeudi après-midi devant le Sénat. Une crise qui a connu un tour dramatique mercredi avec la mort du syndicaliste Jacques Bino à Pointe-à-Pitre. Un accord salarial dans le secteur privé « vient d’être mis sur la table des négociations » selon le chef du Gouvernement.

« La proposition est une proposition nouvelle qui se solde […] par une augmentation très significative des salaires, et en particulier des bas salaires à la charge du patronat, à la charge des entreprises« .

Une proposition qui contredit son intervention le matin même sur RTL. Il avait écarté toute revalorisation salariale au nom de la lutte contre le chômage.

« Je veux simplement ajouter un dernier point, c’est qu’il faut aussi qu’on comprenne que la revendication d’augmentation de tous les salaires est incompatible avec l’autre revendication qui est de lutter contre le chômage sur l’île.« 

Nicolas Sarkozy recevra ce jour les élus et parlementaires d’Outre-mer. Il s’exprimera ensuite à 19h sur RFO.

Bookmark and Share
Catégories :Dans ton actu Étiquettes : , , ,