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Nicolas Sarkozy a ressuscité la droite… Malgré lui

25/09/2010 Commentaires fermés

Face à la démagogie élyséenne, une autre droite se réveille. Elle aboie mais ne mord pas encore.

Il était jusque là le tueur de la droite. En prenant l’UMP puis l’Elysée, Sarkozy et ses sbires avaient réussi à transformer la majorité en un club de pom-pom girls. L’UMP était endormie, elle avait un leader mais pas d’idées. Le parti était devenu une annexe de la Cour dont l’unique valeur était l’allégeance au Roi. Car le seul fondement du sarkozysme, c’est Sarkozy. Selon les circonstances, la Sarkozie s’inspire de Guy Môquet ou de Charles Maurras. Elle n’est ni libérale, ni gaulliste, ni fasciste. Les idées l’emmerdent, seuls les sondages comptent.

Tout ça, c’était avant. Avant que l’Elysée cherche à bouter les Roms hors de France tout en supprimant des postes de flics. Une autre droite s’est alors réveillée et de (timides) critiques sont apparues. Évidemment, il y a des ambitieux qui pensent au remaniement ministériel approchant. Il y a aussi des hypocrites qui contestent après voir tout approuvé et qui se tairont ensuite. Mais le fait est  que le  patrimoine idéologique de la majorité n’est pas exactement celui des spin doctors de l’Elysée. Et certains commencent à s’en rappeler.

MAM, Fillon, Borloo, alibis de Sarkozy?

Notamment au centre-droit. Ce courant est lui-même éclaté en deux tendances. D’un côté, des libéraux tant sur le plan économique que politique, des enfants de Giscard partisans d’une stricte gestion budgétaire. Il y en à l’UMP et au Nouveau Centre. Mais cette tendance n’a pas de vrai leader. Raffarin est trop ringard et Morin a le charisme d’une clarinette. Face à eux, il y a un centrisme plus social qui tient à l’Etat-providence. Avec Borloo en chef de file. Mais ce poids lourd du gouvernement semble n’être que le flotteur gauche de Sarkozy.

Il y a aussi les néo-gaullistes. Après Villepin, il faudra peut-être compter avec Alliot-Marie. Elle a publié une tribune dans le Figaro de jeudi. Elle y loue la « puissance agricole » de la France et une « certaine idée de l’Etat garant de l’intérêt général ». Du Général tout craché. Elle a aussi rembarré Hortefeux qui voulait des juges élus. On pourrait s’en réjouir. Mais MAM, comme Borloo et même Fillon, risque de n’être qu’un appeau pour élargir les soutiens elyséens. L’autre droite s’est réveillée, il faut encore qu’elle sorte du lit sarkozyste.

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François Bayrou n’a rien dans le centre

15/06/2010 2 commentaires

Le leader du MoDem croit encore au projet centriste. Belle idée mais dure à mettre en œuvre.

Il n’ira pas à la soupe sarkozyste. François Bayrou, président du MoDem, a prévenu. Il veut bien discuter avec le chef de l’Etat mais pas de ralliement en vue. Concurrencé par le Nouveau Centre et autres, il veut se montrer indépendant, fidèle à sa ligne « ni droite-ni gauche ». « Le centre, ce n’est pas un sous-produit de la droite et de la gauche, ce n’est pas ‘entre’ la droite et la gauche, mais ‘autre’ que la droite et la gauche », disait-il dans La Croix le 9 juin.

Idéologiquement, il a raison. La pensée politique ne se résume plus au combat du marché contre l’Etat. Le socialiste le plus en vue, DSK, est patron du FMI. Au moins dans le discours, Sarkozy se fait l’apôtre de la régulation. Les thèmes de l’écologie ou de l’Europe ont créé de nouveaux clivages. Le Marxisme, le Libéralisme et autres écoles de pensée avec majuscules ne sont plus. Les partis ne sont plus des monolithes idéologiques.

Le compromis ou la mort

Sociologiquement, Bayrou a également bon. La lutte des classes est passée de mode. Les groupes sociaux sont atomisés, sans grande conscience de classe. Les classes populaires sont fracturées entre « jeunes de banlieue », vieux ouvriers, sans-papiers, mères célibataires… Les classes moyennes vont des jeunes cadres aux infirmières en passant par les profs. Le patronat est divisé entre les secteurs des services et de l’industrie, les PME et le CAC40

Politiquement, c’est autre chose. Bayrou n’a pas encore trouvé une traduction viable aux mutations de la société. La vie partisane demeure marquée par la lutte PS-UMP. Leur base, leur projets bougent, mais le jeu politique reste peu ouvert. Et ça, un Bayrou isolé ne pourra le changer. S’il veut réaliser le projet centriste, il devra faire un compromis avec le PS ou l’UMP. D’où le paradoxe : pour exister, le centre ne doit plus être le centre.

Un billet qui fait écho à une discussion avec @tlanoy sur Twitter.

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