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La fausse rupture de Dominique de Villepin

06/03/2010

Villepin se voit déjà à l’Elysée. Comme Sarkozy, il veut incarner la rupture alors qu’il n’est qu’un homme du passé.

On le compare à Chirac. Il a la même allure longiligne. Il espère avoir le même destin et conquérir l’Elysée. Ce sera pour 2012, 2017 au pire. Il prépare déjà ses armes. Il a ses snipers comme les députés UMP Jacques Le Guen ou François Goulard. Relaxé dans l’affaire Clearstream,  il pense que plus rien ne se place en travers de sa route. Et les sondages sont bons. Face à un président en difficulté, il croît avoir un boulevard.  La vie est belle, enfin presque.

Il réside une contradiction majeure dans son discours. Il incarne et veut incarner la continuité du système chiraquien. Il a fait le show au Salon de l’agriculture, pré carré de son maître. Et il n’hésite pas à s’afficher avec lui. Secrétaire général de l’Elysée de 1995 à 2002, ministre des Affaires Etrangères puis de l’Intérieur et enfin Premier ministre promoteur de l’hyper contesté CPE, il a toujours été un élément majeur de la Chiraquie.

Sauver la droite

Pourtant, il aime se présenter comme un recours. « Je veux proposer une alternative à la politique menée », disait-il dans dans le journal Métro de vendredi.  Il ressort la bonne vieille ficelle sarkozienne de la « rupture ». Il cherche à incarner le renouveau alors qu’il n’est qu’un homme du passé. L’homme des échecs politiques (la dissolution de 1997), et sociaux (le CPE, la crise des banlieues), un rouage dans la machine qui a mené la France dans la panade où elle est actuellement.

Faut-il alors brûler Villepin ? Non. L’UMP, minée par le marketing sarkoyste, aura besoin de lui pour se forger un véritable projet politique. Elle a besoin d’un homme d’Etat et pas de l’assistante sociale de Doc Gynéco. Mais pour cela, il faudra que Villepin rompe tant avec l’immobilisme chiraquien qu’avec le bling-bling sarkozien. Il devra rassembler son camp au lieu de jouer en solo. Car avant de sauver la France, Villepin ferait mieux de sauver la droite.

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  1. 07/03/2010 à 15:25

    Ton billet est plein de contradictions Tefy 😉 Il n’a jamais dit vouloir prôner la rupture mais « une alternative républicaine ».

    Ensuite il croit en sa destinée mais le pari sera quand même très difficile à relever, il en est conscient.

    Si Villepin est un homme du passé, toute la classe politique actuelle l’est aussi. Ensuite, il y a rien de plus caricatural que d’associer Chirac à l’immobilisme. Après un AVC sans doute mais avant ?

    Ensuite son destin se fera en dehors de l’UMP, le parti est verrouillé, il n’a aucunes chances à l’intérieur.

    • 07/03/2010 à 16:12

      Ah mon cher David, tu réagis enfin… 😀

      Pour moi, on ne fait pas « l’alternative » avec les gens du passé.

      « Si Villepin est un homme du passé, toute la classe politique actuelle l’est aussi. » Oui mais toute la classe polt n’a pas été PM ou SG de l’Elysée…

      Et en 12 ans, qu’a entrepris J.Chirac, quelle trace laissera-t-il dans l’Histoire ? (bon, je te l’accord la politique, ce n’est pas un homme qui change tout à lui tout seul mais quand même…)

      Pour l’UMP, il a peu de chances à l’extérieur et il va pas prendre sa carte au PS….

  2. 07/03/2010 à 17:35

    Villepin doit être jugé sur ces résultats entre 2005 et 2007 : 600 000 emplois créés en l’espace de deux ans ainsi qu’à un taux de chômage jamais vu depuis 1983 : 8,1% de la population active. Déficit public ramené à 30 milliards.

    Je ne peux pas te résumer 7 ans de présidence effective (95-97 et 2002-2007). Il appartiendra aux historiens de réhabiliter J.Chirac.

    http://reversus.fr/2009/04/19/chirac-face-a-l%E2%80%99histoire/

    Villepin a une chance tout se joue aux régionales en fait. Je vais écrire un billet là-dessus.

    • 07/03/2010 à 17:37

      Je l’attends avec impatience 😀

  3. 11/03/2010 à 20:29

    NON. De Villepin doit sauver la France, avant la droite. Droite, gauche, ce n’est pas essentiel, même pas indispensable.
    C’est en faisant de la politique comme vous le préconisez que l’on oublie la France. Comme disait le Général, ce que vous faites, c’est de la « politicaillerie ».

    • 11/03/2010 à 22:15

      Il faut un débat politique, projet contre projet. Par conséquent, il faut que des visions de la France, du monde s’opposent. Oui, le clivage droite/gauche, tel qu’il existe aujourd’hui, n’est plus pertinent. Mais il ne faut pas jeter bébé avec l’eau du bain. Recomposons les clivages mais ne les supprimons pas.

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