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Retraites : Sarkozy se fout de la gueule du peuple, le PS aussi

18/10/2010 2 commentaires

A chaque manif, le PS redécouvre la contestation sociale. A défaut de retrouver son courage politique.

Qu’on se le dise, le PS est en masse dans les manifs contre la réforme des retraites. D’ailleurs, Royal et Aubry seront toutes les deux à la manif parisienne du 19 octobre pour le plus grand bonheur des journalistes militants. Déjà en 2009, Aubry regrettait : « Le parti avait un peu perdu son âme lorsqu’il n’était pas auprès des Français qui souffrent ». C’est beau comme du BHL. Et pour mieux être « auprès des Français qui souffrent », le PS avait fixé son point de rendez-vous pour la manif parisienne du 12 octobre… devant le Café de Flore.

Tout un symbole. A chaque manif, le PS redécouvre le peuple. Une manif pour un hiérarque socialo, c’est un peu comme un safari pour un bourgeois de droite. Une aventure pittoresque où on peut se faire photographier auprès d’espèces qu’on ne côtoie pas tous les jours. « T’as vu Al’, je me suis faite photographier avec un ouvrier, un OUVRIER quoi ! », aurait raconté Aubry à son copain Alain Minc. Je plaisante. Mais tisser un lien avec le peuple, ce n’est pas seulement faire le guignol devant les caméras, c’est un long travail politique.

Le socialisme du spectacle

La colère sociale n’existe pas que dans les cortèges de la CGT. Elle est tous les jours dans les bistrots, les agences Pôle emploi,  les open spaces… Le PS n’envisage la souffrance que dans son expression la plus télégénique et non comme un état permanent. Il existe aussi une France qui souffre mais qui se tait, trop découragée. Une fois les banderoles rangées, il y a toujours des pauvres, des chômeurs, des quartiers ghettoïsés. Le socialisme du PS, c’est le socialisme du spectacle. Un parti qui préfère le paraître à l’être. Le discours aux actes.

Si le PS veut être « auprès des Français qui souffrent », qu’il règle ses dilemmes sur la durée de cotisation, sur l’insécurité qui mine les quartiers populaires, qu’il se penche sur l’isolement du monde rural.  Et qu’il se trouve un autre messie que DSK. Être « auprès des Français qui souffrent » ne doit pas se limiter à la compassion, il faut encore trouver une issue politique à toutes ces souffrances. C’est loin d’être le cas. Mais que le PS se foute du peuple n’est pas un scoop. On croyait juste qu’il attendait d’être au pouvoir pour le montrer.

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La chute de la valeur travail

20/02/2010 4 commentaires

Nicolas Sarkozy aime la “valeur travail”. Contrairement à pas mal de Français qui se tuent à la tâche.

A 55 ans, Sarkozy est déjà un vieux con. Depuis sa campagne présidentielle, il glorifie la “valeur travail et plus encore, les ouvriers. Mais il vit avec 50 ans de retard, dans une ère dépassée ou être un ouvrier était une vocation, un héritage culturel et social. Sarkozy semble avoir oublié que le mouvement ouvrier et syndical n’est plus ce qu’il était, que les salariés ne se battent plus pour sauver leur emploi mais pour avoir un gros chèque en cas de plan social.

Le travail est devenu une souffrance. Elle se fait ressentir jusque dans des organismes de droit public comme Pôle Emploi. Car ce qui est en cause, c’est moins une question de structure que de philosophie de l’économie, dominée par la doctrine du « toujours plus ». Les usagers ou les clients, les salariés ne sont alors plus que des rouages dans une grande machine inhumaine. On ne travaille plus pour vivre, on ne vit pas non plus pour travailler mais on se tue à travailler.

Réinventer le travail

Pour donner un os à ronger aux syndicats, le ministère du Travail a lancé une étude sur le sujet. Dommage, la liste rouge des pires entreprises a disparu de son site. Mais ce n’est pas qu’une fleur au patronat. C’est une façon de mettre en cohérence la parole officielle. Car le discours politique, c’est dire le monde tel qu’on le veut et non tel qu’il est. Gouverner, c’est tenter d’associer ce principe de conviction avec un principe de réalité. Et Sarkozy a échoué.

La réflexion à ce sujet a failli. PS et UMP se fouvoient autour de la question du chômage que ce soit sur les retraites (chômage des seniors) ou sur les RTT (effet sur l’emploi). Le problème est moins de faire entrer la société dans une logique de travail que de faire rentrer le travail dans les logiques de la société. D’en faire un outil d’intégration et non désintégration sociale, une vocation et non un fardeau. Une cogitation de plus de 35h sera alors nécessaire.

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Comment Sarkozy relance la lutte des classes

07/11/2009 Commentaires fermés

La politique économique du Gouvernement aura une grave conséquence : monter les gens les uns contre les autres.

La taxation des indemnités pour les accidents du travail est en bonne voie. Un amendement a été voté en commission à l’Assemblée. Dans le même temps, on apprend qu’un allègement fiscal sur les plus-values a coûté 20,5 milliards d’€ depuis 2008. Autre information : la Société Générale vient de voir son bénéfice net augmenter de 132% au troisième trimestre. Enfin, on lit que l’Elysée a dépensé près de 3,3 millions d’€ en sondages en 2008.

Economiquement, ces différentes informations n’ont bien sûr rien à voir entre elles. Politiquement, c’est autre chose. En pleine crise économique, les avantages accordés aux plus riches, les folles dépenses du pouvoir ont un écho particulier dans la population. Quelque soit leur justification économique, de telles nouvelles ne feront que renforcer l’image d’un pouvoir cupide au service des seuls plus riches.

Flatter les clientèles

Le risque, voulu ou non, c’est de monter les gens les uns contre les autres. Rien d’étonnant face à une politique économique brouillonne et clientéliste. Inutile d’y déceler un quelconque projet politique au service du collectif. Juste un amoncellement de tactiques  et de fausses promesses pour sauver la face entre deux sondages. La baisse de la TVA dans la restauration, qui n’a profité qu’aux tenanciers, en est un autre exemple.

Le message gouvernemental en ressort brouillé. D’un côté, on nous brandit des discours grandiloquents sur l’identité nationale. De l’autre, les politiques menées balkanisent le pays.  Les slogans sur l' »ouverture » et le fameux « ensemble, tout devient possible » ne sont que du vent. Nicolas Sarkozy est un homme politique clivant qui ne peut rassembler. C’est toujours le chef de l’UMP mais pas encore le chef de l’Etat.

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Communication : la politique de l’illusion

30/08/2009 Commentaires fermés

Nos dirigeants veulent agir. Ou, à défaut, donner l’illusion d’agir. Le public ne restera pas dupe très longtemps.

La ficelle était trop grosse.  Luc Chatel, ministre de l’Education, a raté son opération de communication. Le 18 août, visitant un Intermarché du Val de Marne en vue de la rentrée scolaire, il avait bénéficié d’une claque de luxe. Avec des mères de familles enchantées par la baisse des prix. Mais l’une d’entre elles était élue UMP. Tout était calculé pour faire de belles images. Même Le New York Times s’est moqué du ministre.

Sa crédibilité était en jeu. Crise aidant, lui et le Gouvernement ne pouvaient rester impuissants face aux lois du marché. Ils devaient montrer que la politique peut encore agir sur le réel. Du volontarisme sarkozien à l’état pur. Mais dans une économie libérale et mondialisée, on ne fixe pas les prix des gommes et des crayons par décret. Il faut alors sauver les apparences. Offrir des discours au lieu d’actes pour masquer son impuissance politique.

Sauver la face

Avouer l’impuissance du pouvoir politique, c’est briser sa légitimité. A quoi bon voter si droite et gauche sont limitées par la puissance des marchés ? Dans un monde aussi complexe, les pouvoirs se multiplient (multinationales, organisations internationales…). Le décideur politique n’est plus le pouvoir suprême, omnipotent et omniscient. Il ne décide plus tout seul alors il rassure, négocie, menace, convoque, promet.

La menace, c’est l’arme d’Eric Woerth, ministre du Budget, face à l' »évasion fiscale ». Avec sa fameuse liste des 3000 « évadés ». Contre les bonus des traders, Nicolas Sarkozy convoque et menace les banquiers. Il promet un « malus » pour les traders qui perdent de l’argent. Pour sauver la face et montrer ses muscles, le pouvoir politique en est réduit au spectacle permanent. Quitte à faire un bide.

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La crise, c’est bon. Mangez en !

23/07/2009 Commentaires fermés

Best of de l’été #3. La crise secoue le monde. Les entreprises ferment. La population panique. Retour en arrière.

Impossible d’y échapper. Pas un journal, JT, site web n’a fait l’impasse sur la crise. Une crise financière, économique et sociale. La première réaction fut la panique. Comme pour une épidémie. D’ailleurs, le traitement médiatique de l’épidémie de grippe A présente d’étranges similitudes avec celui de la crise. Le job des politiciens est alors de rassurer. Quitte à ressortir de vieilles rengaines.

Nicolas Sarkozy veut calmer le jeu. Ce qui le pousse parfois à mentir. Notamment sur les conséquences budgétaires de la crise. « Il va falloir payer une facture » disait son conseiller spécial Henri Guaino. Dans la torpeur, il est alors facile de chercher des sages, légitimés par l’expérience . Comme Villepin ou Juppé. Ils deviennent subitement les voix de la raison. Leurs échecs passés passent à la trappe.

Crise de confiance

Faire oublier la crise. La tentation est grande mais l’objectif est difficile. On peut tenter d’intoxiquer les journalistes. Eux-mêmes se chargent de diffuser des sondages bidons. Mais personne n’est dupe. Du moins, on l’espère. Il faut aussi des boucs émissaires. Les bénéficiaires de stocks-options  ou de parachutes dorés par exemple. D’autres prendront leur place quand ils deviendront moins télégéniques.

L’autre crise, ce fut le mouvement social en Outre-mer. Notamment en Guadeloupe. L’exécutif a dû naviguer entre la fermeté et le dialogue avec les grévistes. Le but : éviter d’aggraver le fossé avec l’Outre-mer. Au risque de se renier sur la question des augmentations de salaires comme l’a fait François Fillon. A la crise économique, a succédé la crise de confiance.


> Tout l’été, UBDP vous propose un best of de ses articles. Chaque semaine, un thème de l’actualité est passé en revue. D’autres surprises seront aussi au rendez-vous.

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Chômage des intérimaires et CDD : info et intox

09/07/2009 Commentaires fermés

Medef et CFDT se sont lancés dans une bataille de chiffres sur le chômage des précaires. Décryptage.

C’est François Chérèque qui a ouvert les hostilités. Le secrétaire général de la CFDT dénonçait le 5 juillet sur RTL « le plus grand plan social en France« . Le motif de son courroux ? Les 350 000 intérimaires et CDD qui ont perdus leur emploi depuis le début de la crise. Ils n’ont pas encore le droit aux dispositifs d’accompagnement de type Contrat de Transition Professionnelle ou Convention de reclassement personnalisée. Un projet d’accord social vient de demander à l’Etat de permettre leur accès à ces mesures.

Laurence Parisot, présidente du Medef, a répliqué. C’était mardi lors de sa conférence de presse mensuelle. « Le plus grand plan social, c’est celui de l’hécatombe des PME« . Pour elle, le chiffre de Chérèque « ne se rapporte qu’aux sorties de CDD et d’intérim et ne tient pas compte des entrées« . Elle précise : « Le solde est moins important et on vous communiquera le chiffre si vous le souhaitez« .

C’est ce qu’a fait Marc Landré du Figaro. Sans succès. Sur son blogue, il explique « soit Laurence Parisot a répondu en connaissance de cause et le chiffre ne doit pas être trop difficile à donner ; soit sa réponse était une rhétorique pour botter en touche et je vais pouvoir encore attendre« . Il a aussi vérifié les 350 000 de Chérèque. Même insuccès. Le journaliste rajoute qu’en un an un emploi intérimaire sur trois a été supprimé dans le secteur concurrentiel. Quatre sur cinq dans l’automobile.

A lire aussi

« François Chérèque, invité du Grand Jury RTL » (RTL.fr, 05/07)

« Syndicats et patronat demandent à l’Etat d’étendre l’accès au chômage partiel » (Le Monde, 09/07)

« Les PME françaises frappées par une vague de défaillances » (LeMonde.fr, 07/07)

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Social : Martine Aubry tourne la page des années Jospin

19/06/2009 Commentaires fermés

Michelin supprime des postes, le PS réclame l’intervention de l’Etat . Il y a 10 ans, le discours était tout autre.

Colère à gauche. La première secrétaire du PS Martine Aubry s’est rendue mercredi à l’usine Michelin de Noyelles-lès-Seclin (Nord) menacée de fermeture. L’industriel vient d’annoncer 1093 suppressions de postes sans licenciement sec selon lui.  En 2008, son bénéfice net a chuté de 53,8% pour tomber à 357 millions d’euros. Martine Aubry a dénoncé des « licenciements déguisés« . Dans un communiqué, le PS demande l’intervention de l’Etat.

« Le Parti socialiste demande à l’Etat de faire preuve de la plus grande vigilance dans l’application des mesures de reclassement annoncées. […] Par ailleurs, il faut s’occuper du tissu de PME qui est gravement menacé et qui risque d’être durablement déstructuré sans intervention rapide et massive de l’Etat.« 

Un grand revirement. Il y a dix ans déjà, Michelin licenciait malgré ses bénéfices. 7500 postes dont 1880 en France. La gauche était au pouvoir, Lionel Jospin était à Matignon, Martine Aubry au ministère de l’Emploi. Les syndicats appellent le Gouvernement  a l’aide. Malgré la polémique, Jospin affirme qu’on ne peut pas « tout attendre de l’Etat« . C’était le 13 septembre 1999 sur France 2.

« Il ne faut pas attendre tout de l’Etat ou du Gouvernement, il faut aussi que se mobilisent à la fois l’opinion et les salariés de l’entreprise.« 

Le cul entre deux chaises

Un phrase qui restera dans les annales. Par la suite, Danone et autres annoncèrent de nouveaux licenciements massifs. En 2001, sera votée la loi de « modernisation sociale ».  Sous la pression du PCF, la définition de licenciement pour motif économique y sera durcie. Dispositions censurées par le Conseil Constitutionnel. Sur France 2, Jospin avait  écarté toute tentation d' »administrer » l’économie.

« Quant à l’Etat, il doit dire que l’on peut faire autrement mais ce n’est pas par la loi, ce n’est pas par des textes, ce n’est pas par l’administration que l’on va réguler l’économie aujourd’hui, même si l’économie a besoin d’être régulée. »

En 2009, le PS se réaffirme comme interventionniste. A l’heure où même Nicolas Sarkozy se pare du costume régulateur, le parti veut renouer avec ses fondamentaux. Tout un dilemme. Au pouvoir, le PS joue le pragmatisme et doit concilier des intérêts contraires. Dans l’opposition, il est tenté par la radicalité. Dur équilibre entre idéal politique et culture de gouvernement. Le chef de l’Etat a le même problème. Un exercice qui conduit au reniement permanent.

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Déficits, Bac ES : les rétropédalages du Gouvernement

02/06/2009 Commentaires fermés

L’exécutif recule. En douce. Les mass-médias étant plus préoccupés par ce que vous savez.

C’était le 27 janvier, à Châteauroux. Nicolas Sarkozy avait critiqué le bac ES* pour son supposé manque de débouchés professionnels. Une attaque peu nouvelle qui avait irrité les enseignants de la filière.

« Il y a une filière économique pour vos enfants. C’est une blague. Parce que la filière économique ES, mettez vos enfants dedans et ils ne peuvent pas se permettre de se présenter dans les meilleures écoles économiques. »

Des propos tombés à l’eau. Ce mardi, Richard Descoings, directeur de l’Institut d’études politiques de Paris,  a rendu son rapport au chef de l’Etat sur la réforme du lycée suite à 4 mois de consultations. Un rapport approuvé par l’Elysée. Les premières mesures devraient s’appliquer à la rentrée 2010. Mais M.Descoings écarte toute réforme du bac ES. Il l’a dit dans une interview accordée au Monde.

« La filière ES, personne ne m’a dit qu’il fallait la changer. Elle va bien, il faut la préserver. »

Les avions s’écrasent, l’économie aussi. La Commission européenne prévoit un déficit public français à 6,6% du PIB. Mais François Fillon avait mis en garde, le 29 mai sur Europe 1, sur les risques d’un « excès d’endettement« 

« C’est pour moi une préoccupation constante. La crise a été causée par des excès d’endettement aux Etats-Unis, en particulier un  excès d’endettement des ménages, elle ne sera pas résolue par un excès d’endettement des Etats. »

Couacs en série

Même son de cloche pour Eric Woerth, ministre du Budget. La crise n’empêchera pas les mesures d’économie. Le ministre prévoit 34 000 suppressions de postes dans la fonction publique en 2009. C’était dans Le Parisien du 28 mai.

« La crise ne doit pas faire cesser les réformes structurelles. Quand l’Etat recrute un fonctionnaire, il le recrute pour quarante à cinquante ans, puisqu’il lui verse aussi sa retraite. Ce n’est pas le calendrier de la crise. Alors, oui, nous allons maintenir le rythme de diminution du nombre de postes ».

Chrisitine Lagarde tient un discours différent. La ministre de l’Economie, d’habitude plus rigoriste, s’est exprimée ce mardi dans le Financial Times Deutschland.

« La priorité n’est pas encore de réduire les déficits et la dette. Pour l’instant, nous devons nous concentrer totalement sur la préservation des emplois et la création d’emplois nouveaux. »

La Commission européenne avait lancé le 13 mai une procédure pour déficits excessifs contre Paris. Elle a fixé la date-butoir de 2012 pour arriver à un déficit à 3% du PIB. Lagarde a réclamé encore plus de souplesse dans l’application des règles européennes. C’est elle, et non M.Woerth, qui défend le budget français à Bruxelles.

« Ces déficits dûs à la crise, qui entraînent des niveaux d’endettement également dûs à la crise, devraient selon moi bénéficier d’un traitement spécial »

Sur tous ces sujets, le Gouvernement a remis en cause ses engagements. Et maintenant, le reste de l’actualité.

*Dont votre serviteur est titulaire.

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Violences scolaires : Sarkozy intoxique (encore) les journalistes

28/05/2009 Commentaires fermés

Le chef de l’Etat dégaine l’arlésienne de la violence à l’école. Une astuce pour effacer la crise des radars médiatiques.

La crise continue. Le 22 mai, l’OFCE estimait dans une note qu’« un rebond technique [de l’économie] dans les mois à venir [était] peu probable ». Hier, l’Unedic dévoilait ses perspectives sur la situation de l’emploi. 639 000 chômeurs en plus en 2009. L’assurance-chômage prévoit également 137 000 chômeurs de plus en 2010 en supposant une croissance de 0,5%.  Son déficit serait alors de 10,9 milliards d’euros fin 2010 après un excédent de 4,5 milliards en 2008.

En coulisses, on s’agite. Syndicats et patronat étaient réunis mercredi pour discuter de l’agenda social 2009. Les partenaires doivent se retrouver les 10 et 24 juin pour discuter de mesures face à la crise.  Mais aucune discussion précise n’a été annoncée sur les salaires et le partage des profits. Nicolas Sarkozy avait pourtant demandé un accord sur le second point avant le 15 juillet. Une nouvelle journée de mobilisation doit avoir lieu le 13 juin

Le Roi s’amuse

Les syndicats auront de quoi s’indigner. La SNCF devrait, selon Les Echos et la Tribune, annoncer un plan d’économies de 280 millions d’euros. Les embauches pour 2009 passeraient de 4500 à 3500. De son côté, le ministre du Budget Eric Woerth a annoncé 34 000 suppressions d’emplois publics en 2009 dans le Parisien de ce jeudi. En 2008, l’Etat a supprimé 28 000 postes contre 22 920 prévus selon Les Echos. Un chiffre toujours loin de l’objectif de 50% de départs en retraite non remplacés, avec un taux de 40% seulement.

Pendant ce temps, Sarkozy s’amuse. Il vient annoncer la création d’« équipes mobiles d’agents » pour lutter contre les violences scolaires. Des annonces faites à la suite de faits divers violents.  Tout ça pour « sanctuariser » l’école. Un concept qu’il critiquait en 1996 comme l’a remarqué Rue89.  Son discours sécuritaire lui permet surtout d’occuper le terrain médiatique et de mobiliser l’électorat conservateur en vue des européennes de juin. Avec (une fois de plus) la complicité de certains journalistes.

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Deux ans de Sarkozy : beaucoup de bruit pour rien

05/05/2009 Commentaires fermés

Deux ans après son élection, l’actuel chef de l’Etat est toujours hyperactif. Histoire de masquer la réalité économique.

2010, une année de récession. C’est la Commission européenne qui le dit. Dans ses dernières prévisions dévoilées hier, elle prévoit un PIB français en baisse de 0,2% en 2010, 3% en 2009. Réunie avec ses collègues de la Zone euro hier à Bruxelles, la ministre de l’Economie Christine Lagarde s’est contentée de dire : « Les prévisions, elles sont ce qu’elles sont« . Le 17 avril, en Haute-Marne, le Premier ministre François Fillon affirmait que la croissance « va être plutôt assez molle en 2010 mais [nous sommes] sur la voie de la reprise. »

2010, une année de déficit. La Commission prévoit un déficit public à 6,6% ( contre 5,4% mi-janvier) du PIB en 2009 et à 7% (contre 5%) en 2010. La dernière loi de finances rectificative se base sur 5,6% pour 2009. A Bruxelles, le ministre allemand des finances Peer Steinbrück (SPD) a affirmé qu’il existait « un large consensus pour appuyer la Commission sur l’ouverture de procédures pour déficit excessif« . Les règles européennes fixent le déficit maximum à 3% du PIB. Paris doit atteindre ce chiffre en 2012.

Tour de passe-passe

Pendant ce temps, le « Sarko show » continue. Il multiplie les annonces, les chantiers, se mêle de tout. Des RER franciliens, de la campagne européenne de l’UMP…  Dimanche, Claude Guéant, secrétaire général de l’Elysée, a balancé l’intox de ce début de semaine : l’éventuelle interdiction des listes de Dieudonné. Chose plus qu’hypothétique juridiquement mais une belle polémique gratuite dans les médias. Eviter les sujets qui fâchent en lançant un nouveau débat, une spécialité sarkozienne.

Jacques Chirac préférait l’inhibition. Sarkozy choisit la fuite, la fuite en avant. Face aux difficultés, Chirac préférait la discrétion voire le silence. Sarkozy s’agite, ouvre et ferme les chantiers, se lasse vite. Il  veut toujours occuper les premiers rangs quitte à se brûler les ailes. Au final, le décalage entre les promesses et les réalisations effectives est flagrant. La communication présidentielle remuante se heurte à la réalité de l’action publique. Deux ans après, il serait temps d’arrêter de faire campagne.

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