Il n’y a plus d’Etat RPR, juste un Etat Sarkozy
Le chef de l’Etat n’est pas revenu aux fondamentaux du RPR. Il a concrétisé leur abandon.
C’est la phrase du remaniement : « le retour de l’Etat RPR ». Avec la fin de « l’ouverture », le retour de Juppé, l’éjection de Morin et Borloo, la gauche, les centristes et les éditorialistes ont tous dénoncé ce verrouillage du gouvernement. Dans la perspective de 2012, on aurait pu croire que Sarkozy cherche à retrouver ses « fondamentaux », à galvaniser son électorat plutôt qu’à chercher des voix qu’il n’obtiendra jamais. Après le Président « calme et posé », c’est le Président « bien à droite » qui est ressorti des analyses post-remaniement. Foutaises.
Il n’y a plus d’Etat RPR, il y a juste un Etat Sarkozy comme dirait l’autre. Faire référence au RPR, c’est évoquer une génération (les chiraquiens) et un courant d’idées (le néo-gaullisme). Sarkozy n’est rattaché ni à l’un ni à l’autre. Le Karachigate prouve, s’il en était besoin, qu’il y a toujours une guerre entre chiraco-villepinistes et sarko-balladuriens. Pour le reste, la Sarkozie n’a aucune idée. C’est juste un club de fans avec pour seule conviction la dévotion à un leader. Elle n’a rien à voir avec les fondamentaux du bon vieux RPR.
Sarkozy, l’anti-gaulliste
Par exemple, sur l’idée de souveraineté. Sarkozy préfère tisser des relations militaires avec l’Angleterre au détriment de l’Allemagne et de l’Europe. Au Sommet de l’OTAN, il a validé la création d’un bouclier anti-missiles… sous la coupe des USA. Il y avait au cœur du gaullisme et, dans une moindre mesure, du néo-gaullisme de Chirac, un attachement aux valeurs de souveraineté, à « une certaine idée de la France ». Une idée sans doute réac mais plus crédible que feu « l’Identité nationale ». Et qu’en reste-t-il aujourd’hui ? Pas grand chose.
Idem sur la sécurité. Le dada et le plus grand fiasco de Sarkozy. Il brandira de belles statistiques officielles mais on sait ce qu’elles valent. Il faut désormais des drames, comme à Marseille, pour qu’il lâche ici et là plus de moyens humains pour la police. Pour faire peur aux délinquants et attirer les caméras, Sarkozy brandit sa matraque comme d’autres leur sabre de bois. Mais ailleurs, les flics restent soumis aux baisses d’effectifs. Si on est de gauche, on veut naturellement virer Sarkozy en 2012. Si on est de droite, on devrait y réfléchir.
Ils l’ont dit